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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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d’enfant, ou les souhaits concertés d’un certain
nombre de gens. À moins qu’il ne s’agisse d’agents inconnus : émanations
de rocs, d’esprits d’un autre monde, ou de la Grande Mère, la Mère primordiale.
    Si elle vivait au sein d’une
société qui avait élaboré une série d’explications d’apparence raisonnable, ou
même déraisonnable mais semblant répondre à des questions inaccessibles à ses
propres observations, elle aurait fort bien pu les accepter pour peu que toutes
les autres femmes en fassent autant.
    D’un autre côté, l’une d’elles
avait très bien pu avoir un sens de l’observation suffisamment développé pour
établir des connexions et tirer des conclusions proches de la réalité. Grâce à
un singulier concours de circonstances, Ayla avait été en mesure de tirer de
telles conclusions, même si, pour cela, elle avait été obligée de surmonter son
vif désir de se conformer aux croyances des autres.
    Avant même d’en discuter avec
Ayla, la Première avait également commencé à subodorer l’origine réelle de la
conception. La conviction d’Ayla, et son explication, était la dernière bribe
d’information dont elle avait besoin pour se persuader, et elle avait depuis
quelque temps déjà la ferme conviction que tout le monde, les femmes en
particulier, devait savoir comment commençait une nouvelle vie.
    La Connaissance était le pouvoir.
Si une femme apprenait ce qui amenait un bébé à croître dans son ventre, elle
serait en mesure de prendre le contrôle de sa propre existence. Au lieu de se
retrouver tout bonnement enceinte, qu’elle désire ou non avoir un bébé, que la
période pour en avoir un soit bonne ou pas, que sa santé le lui permette ou
non, ou encore qu’elle ait déjà assez d’enfants ou non, elle aurait désormais
le choix. Si c’étaient bien les relations avec un homme, et non quelque chose
d’extérieur sur quoi elle n’avait pas prise, qui entraînaient une grossesse,
d’une façon qui restait à définir, elle pourrait décider de ne pas avoir de
bébé d’une manière très simple : tout bonnement en décidant de ne pas
partager les Plaisirs avec un homme. Cela ne voudrait bien sûr pas dire que la
femme pourrait faire ce choix sans la moindre difficulté, et Zelandoni était
loin d’être certaine de la façon dont les hommes pourraient réagir.
    Même s’il y aurait à coup sûr des
répercussions d’une importance encore indéterminée, une autre raison la
poussait à souhaiter que les Zelandonii apprennent que les enfants étaient le
résultat d’unions entre les hommes et les femmes. Et une raison
essentielle : parce que c’était la réalité. Les hommes devaient en prendre
connaissance, eux aussi. Il y avait trop longtemps qu’ils étaient considérés
comme accessoires dans le processus de la procréation. Le fait pour eux
d’apprendre qu’ils étaient essentiels dans la création de la vie ne serait que
justice.
    Et la Première avait la certitude
que les gens y étaient tout à fait prêts. Ayla avait déjà fait part à Jondalar
de sa conviction, et la lui avait fait presque partager. Plus encore : il
avait envie d’y croire. Le moment était bien choisi. Si Zelandoni elle-même
l’avait soupçonné, si Ayla avait été capable de le découvrir, d’autres aussi
étaient en mesure de le faire. La Première espérait que les conséquences de
cette révélation ne seraient pas trop dévastatrices, mais si la Zelandonia ne
la faisait pas à son peuple maintenant, elle viendrait à coup sûr avant
longtemps de quelqu’un d’autre.
    Dès qu’elle avait entendu Ayla
réciter la nouvelle strophe finale du Chant de la Mère, Zelandoni avait compris
que la vérité devait être révélée sur-le-champ. Mais pour que celle-ci soit
acceptée, elle ne devait pas être divulguée en passant, ou par bribes, mais
avec un maximum d’impact. Celle Qui Était la Première était suffisamment
intelligente pour comprendre que l’essentiel de ce qui arrivait aux acolytes
dans le cadre de leur appel à servir la Mère n’était guère plus que le produit
de leur propre imagination. Certains membres de la Zelandonia parmi les plus
âgés étaient devenus d’un cynisme absolu à cet égard, mais il n’en demeurait
pas moins qu’il existait toujours des événements inexplicables provoqués par
des forces invisibles ou inconnues.
    C’étaient ces événements qui
révélaient une véritable vocation, et lorsque

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