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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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d’Été, et quelqu’un qui faisait son apparition au moment du
repas n’était jamais chassé, même s’il n’était visiblement pas le bienvenu. Les
occupants de la lointaine où Brukeval avait trouvé refuge étaient en général
assez malins pour ne pas se montrer trop souvent dans le même campement. Ils se
répartissaient d’ordinaire de façon à ce que tous n’apparaissent pas en même
temps au même endroit, à moins qu’ils n’aient entendu parler d’un véritable
festin, comme à ces occasions où l’un ou plusieurs des campements décidaient
d’organiser des repas regroupant l’ensemble de la ou des communautés. Mais avec
leurs petites fêtes souvent bruyantes, fréquemment entrecoupées de rixes, leur
comportement, leur apparence négligée, leur répugnance à participer aux tâches
de la communauté, ces hommes avaient fini par n’être plus qu’à peine tolérés.
    Leur lointaine était toutefois le
seul endroit où Brukeval pouvait noyer sa culpabilité secrète et sa douleur à
l’aide du breuvage de Laramar. Dans les brumes de l’alcool, son cerveau ne
contrôlant plus sa pensée consciente, il était libre de penser à Ayla comme bon
lui semblait. Il pouvait se rappeler l’air qu’elle arborait lorsqu’elle avait
fièrement affronté les rires de la Neuvième Caverne, le beau sourire qu’elle
lui avait réservé, plaisantant avec lui, s’adressant à lui comme si elle
pensait qu’il était un homme comme les autres, voire même beau et charmant, et
non laid et court sur pattes. Les gens le qualifiaient de Tête Plate mais non,
il n’en était pas une. Je ne suis pas une Tête Plate, se répétait-il. C’est
juste que je suis court sur pattes et… laid.
    Caché dans l’obscurité, le ventre
plein du puissant breuvage de Laramar, il pouvait rêver d’Ayla dans sa tunique
si spectaculaire, si exotique avec ses beaux cheveux d’or retombant sur son
visage, avec son bijou en ambre niché entre ses deux seins fermes et nus. Il
pouvait s’imaginer caressant ces seins, touchant ces mamelons, les prenant dans
sa bouche. Il lui suffisait d’y penser pour avoir une érection, et son désir
était tel qu’il lui suffisait de se toucher pour faire jaillir sa semence.
    Dès lors, il pouvait se glisser
dans sa couche déserte, et rêver que c’était lui qui se tenait aux côtés
d’Ayla, et non son cousin, l’homme de haute stature aux cheveux jaunes et aux
yeux d’un bleu profond, cet homme parfait que toutes les femmes désiraient.
Mais Brukeval savait qu’il n’était pas parfait. Jondalar s’était accouplé avec
Marona, sans le dire à Ayla, en essayant de le cacher à tout le monde. Il avait
ses petits secrets, lui aussi, et maintenant Ayla dormait seule. Jondalar avait
passé la nuit à la belle étoile à côté de l’enclos aux chevaux, en utilisant
leurs couvertures. Ayla avait-elle cessé d’aimer Jondalar ? Avait-elle découvert
sa liaison avec Marona et cessé d’aimer cet homme qui était tout ce que
Brukeval rêvait d’être ? L’homme qui était le compagnon de la femme qu’il
aimait plus que la vie ? Avait-elle besoin de quelqu’un pour l’aimer,
désormais ?
    Même si elle cessait d’aimer
Jondalar, il savait qu’il était peu probable qu’elle le choisisse, lui, mais
elle lui avait de nouveau souri aujourd’hui, et ne semblait plus aussi
distante. Par ailleurs, l’arrivée de Dalanar et des Lanzadonii lui avait
rappelé que certaines femmes d’une grande beauté pouvaient parfois porter leur
choix sur des hommes laids. Il n’était pas une Tête Plate et avait horreur de
se dire qu’il pouvait présenter une quelconque ressemblance avec eux, mais il
avait bien conscience que Echozar, cette abomination née d’esprits mêlés, dont
la mère était une Tête Plate, s’était mis en couple avec la fille de la seconde
femme de Dalanar, celle que la plupart des gens trouvaient d’une beauté si
exotique. Donc, c’était possible. Il devait éviter de se faire trop d’illusions,
de se donner trop d’espoirs, mais si Ayla avait besoin de quelqu’un, de
quelqu’un qui jamais, aussi longtemps qu’il demeurerait en vie, ne
s’accouplerait avec une autre qu’elle, qui n’aimerait jamais aucune autre femme
jusqu’au terme de son existence, il pourrait être celui-là.

36
     
     
    — Mère ! Mère !
Thona est là ! Mamoune est enfin arrivée ! s’écria Jonayla en se
précipitant dans leur gîte pour annoncer la nouvelle

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