Le pays des grottes sacrées
avant d’en ressortir aussi
vite, toujours suivie de Loup.
Ayla s’arrêta dans son geste pour
réfléchir au nombre de jours qui s’étaient écoulés depuis qu’elle avait demandé
que l’on envoie quelqu’un chercher Marthona. Pour chacune des journées, elle
posait un doigt sur sa jambe. Elle n’en compta que quatre. Marthona avait dû
avoir très envie de les rejoindre, comme le supputait Ayla, pour peu que l’on
puisse trouver un moyen de la transporter jusque-là. La jeune femme sortit de
l’édifice au moment précis où quatre jeunes gens de taille à peu près identique
déposaient sur le sol la litière qu’ils portaient sur leurs épaules et où était
installée Marthona. Deux d’entre eux étaient des aides de Jondalar, les deux
autres des amis qui se trouvaient être non loin quand on avait fait savoir que
l’on avait besoin de porteurs de litière.
Ayla regarda avec intérêt
l’appareil sur lequel on avait conduit Marthona à la Réunion d’Été : il
consistait en deux perches taillées dans de jeunes aulnes bien droits, placées
parallèlement l’une à l’autre, l’intervalle étant comblé par de la corde solide
entrecroisée en diagonales. À intervalles réguliers, des plaques de bois
avaient été installées entre les deux longues perches afin de donner à
l’ensemble une stabilité accrue. Ayla était certaine que Marthona, qui était
une tisseuse accomplie, avait contribué à la confection de sa litière. La
vieille femme était assise à l’arrière, sur des coussins. Ayla lui tendit la
main pour l’aider à se lever tandis que Marthona remerciait les jeunes gens
ainsi que plusieurs autres, qui s’étaient apparemment relayés pour transporter
l’ancienne chef.
Ils avaient passé la nuit dans la
petite vallée de la Cinquième Caverne en compagnie des rares membres du groupe
qui ne s’étaient pas déplacés pour la Réunion et d’un des acolytes de la
Zelandonia. Tous s’étaient montrés fort intéressés par le mode de transport
utilisé par Marthona. Deux d’entre eux s’étaient demandé tout haut s’ils ne
pourraient pas eux aussi trouver quelques jeunes gens disposés à les emmener à
la Réunion d’Été. La plupart auraient bien aimé y assister, sachant qu’ils
rataient une belle occasion de participer à des festivités, mais étaient
contraints de rester sur place car dans l’impossibilité de s’y rendre par la
seule force de leurs faibles jambes.
Quand les apprentis de Jondalar
rentrèrent la litière dans l’abri qui lui était dévolu, Ayla se dit que l’on
pourrait avoir encore besoin de leurs services.
— Hartalan, pourriez-vous,
toi et Zachadal, ainsi que d’autres éventuellement, transporter Marthona dans
le camp si elle a besoin de vous ? leur demanda-t-elle. Le trajet à pied
d’ici au local de la Zelandonia et à certains des autres campements risque
d’être un peu trop long pour elle.
— Fais-nous simplement
savoir quand tu auras besoin de nous, répondit le jeune homme. Un peu à
l’avance si cela est possible, mais l’un de nous au moins sera très
probablement dans les parages. Je vais en parler à mes camarades et voir si
l’on peut s’assurer que quelqu’un soit toujours là, et en trouver d’autres pour
nous donner la main.
— C’est très gentil à vous,
le remercia Marthona, qui avait entendu la requête d’Ayla en entrant dans le
logis, mais je ne voudrais surtout pas vous empêcher de vous livrer à vos
propres activités.
— C’est qu’il n’y a plus
grand-chose à faire, expliqua Hartalan. Certains envisagent de partir chasser,
d’autres de rendre visite à des parents ou de rentrer chez eux. La plupart des
cérémonies et des réjouissances sont maintenant terminées, à part la dernière
Matrimoniale et ce grand événement que la Zelandonia est apparemment en train
de préparer. Et puis personne ne semble savoir où est passé Jondalar depuis un
bon moment, et comme c’est essentiellement en hiver qu’il s’occupe de former
ses élèves… En plus, c’est très amusant de te transporter, Marthona, ajouta le
jeune homme avec un sourire. Tu n’as pas idée de l’attention qu’on nous a
accordée depuis que nous sommes entrés avec toi dans le camp !
— Autrement dit, si j’ai
bien compris, je suis devenue une nouvelle distraction, répliqua la vieille
femme dans un éclat de rire. Bon, eh bien, si vous n’y voyez réellement aucun
inconvénient, je ferai bien volontiers
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