Le pays des grottes sacrées
appel à vos services à l’occasion. À
dire vrai, je peux tout à fait marcher sur de courtes distances, mais je suis
incapable d’aller bien loin même avec un bâton de marche, et j’ai horreur de
ralentir les gens qui m’accompagnent.
Folara fit à son tour irruption
dans le logis d’été.
— Mère ! Tu es
là ! Quelqu’un vient de m’annoncer que tu étais arrivée pour la Réunion
d’Été. Je ne savais même pas que tu allais y venir.
La mère et la fille
s’étreignirent, et leurs joues se touchèrent.
— Tu peux remercier Ayla
pour cela. Quand on lui a dit que tu avais peut-être trouvé quelqu’un qui
t’intéressait vraiment, elle a proposé qu’on vienne me chercher. Toute jeune
femme a besoin de sa mère quand cette sorte de chose devient sérieuse, proféra
sentencieusement Marthona.
— Elle a eu raison, fit
Folara avec un sourire radieux, laissant ainsi entendre à sa mère que cette
éventualité n’avait rien d’imaginaire. Mais comment as-tu fait pour
venir ?
— Je crois que c’était également
une idée d’Ayla, expliqua Marthona. Elle a fait valoir à Dalanar et à Joharran
qu’il n’y avait aucune raison qu’on ne puisse pas me transporter ici sur une
litière portée par des hommes jeunes et vigoureux, et c’est ainsi qu’un certain
nombre de ces jeunes gens sont venus me chercher et m’ont conduite jusqu’ici.
Lorsqu’elle est partie de la Neuvième, elle voulait que je vienne avec elle, en
croupe sur Whinney, et c’est sans doute ce que j’aurais dû faire, mais même si
j’aime les chevaux, l’idée de les monter m’effraie : je ne sais pas les
maîtriser. Je me débrouille mieux avec les jeunes gens : il suffit de leur
dire ce qu’on veut, et quand on souhaite s’arrêter.
Folara pressa contre elle la
compagne de son frère.
— Un grand merci, Ayla.
Seule une femme pouvait comprendre ça. J’avais très envie que ma mère soit
présente, mais j’ignorais si elle allait assez bien pour venir, et je savais
que de toute façon elle ne pouvait pas faire le voyage à pied. Comment te
sens-tu ? demanda-t-elle en se tournant vers sa mère.
— Ayla s’est bien occupée de
moi quand elle m’a rejointe à la Neuvième Caverne, et je me sens beaucoup mieux
qu’au printemps dernier, répondit la vieille femme. C’est vraiment une
remarquable guérisseuse et si tu la regardes d’un peu près, tu pourras
constater qu’elle est désormais une Zelandoni.
Les striures sur le front d’Ayla
n’avaient évidemment pas échappé à Marthona. En cours de cicatrisation, elles
ne lui faisaient plus mal, même si elles continuaient de la démanger, et elle
les oubliait aisément, jusqu’à ce que quelqu’un les mentionne ou la fixe avec
une attention un peu trop soutenue.
— Je le sais bien, mère, dit
Folara. Tout le monde est au courant, même si l’annonce n’en a pas encore été
faite. Mais comme tout le reste de la Zelandonia ces derniers temps, elle a été
si occupée que je n’ai guère eu l’occasion de la voir. Il semble qu’une grande
cérémonie soit en préparation, mais j’ignore si elle aura lieu avant ou après
les secondes Matrimoniales.
— Avant, intervint Ayla. Tu
auras tout le temps de discuter avec ta mère et de lui annoncer tes projets.
— Donc tu t’intéresses
sérieusement à quelqu’un, fit Marthona.
Elle s’arrêta un instant, faisant
mine de réfléchir, avant de reprendre :
— Eh bien, où est donc ce
jeune homme ? J’aimerais bien faire sa connaissance.
— Il attend dehors, dit
Folara. Je vais le chercher.
— Non, c’est moi qui vais
sortir le voir, proposa Marthona.
Il faisait sombre à l’intérieur
de l’habitation, totalement dépourvue de fenêtres. Les seules ouvertures
étaient l’entrée, avec sa tenture repoussée et attachée sur le côté, et le trou
dans le plafond destiné à l’évacuation de la fumée et laissé ouvert dans la
journée pour peu que le temps le permette. La vue de la vieille femme n’était
pas aussi bonne qu’elle l’avait été, et elle souhaitait pouvoir jauger le jeune
homme en question du mieux possible.
Les trois femmes quittèrent donc
le logis et, en sortant, Marthona aperçut trois jeunes inconnus, portant des
vêtements qui ne lui étaient pas familiers, l’un d’eux étant un véritable géant
à la chevelure d’un roux éclatant. Lorsque Folara s’approcha de lui en premier,
Marthona inspira violemment : elle avait espéré
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