Le pays des grottes sacrées
des membres des autres Cavernes. Ayla sait parfaitement s’en faire
obéir et il m’écoute même parfois, mais je ne voulais pas qu’il effraie qui que
ce soit. De plus, nous avons tous apprécié de pouvoir nous étaler un peu.
— Si je me souviens bien,
vous aviez eu aussi du bois de chauffage jusqu’à la fin de la saison. Nous
étions même venus vous en prendre, les derniers jours.
— Nous avons eu de la
chance, nous n’avions même pas pensé à ça. Manvelar m’a dit que vous auriez
peut-être une place pour nous un peu plus près de Vue du Soleil. Une petite
vallée herbeuse, je crois ?
— Oui, nous allons
quelquefois y faire des cueillettes avec les Cavernes voisines. On y trouve des
noisettes et des myrtilles. Elle est à proximité d’une grotte sacrée. C’est un
peu loin d’ici, mais cela vous conviendrait. Vous voulez aller voir ?
Joharran fit signe à Rushemar et
Solaban et les trois hommes suivirent Stevadal.
— Dalanar et ses Lanzadonii
étaient avec vous l’année dernière, n’est-ce pas ? Ils viennent, cette
année ? demanda Stevadal en marchant.
— Nous n’avons pas de
nouvelles, répondit Joharran. Comme il ne nous a pas envoyé de messager, j’en
doute.
Plusieurs membres de la Neuvième
qui avaient prévu de partager l’abri de parents ou d’amis d’une autre Caverne
quittèrent le groupe pour aller les retrouver. La Première se rendit à la vaste
habitation toujours installée au centre de tout pour la Zelandonia. Les autres
attendaient au bord du pré où la plupart des Cavernes s’étaient rassemblées et
saluaient les amis qui venaient les accueillir. Il se mit à pleuvoir.
À son retour, Joharran s’adressa
à eux :
— Je crois que j’ai trouvé
un bon endroit pour notre camp avec l’aide de Stevadal. Comme l’année dernière,
il est un peu écarté mais je crois qu’il nous conviendra.
— C’est loin ? demanda
Willamar.
Il songeait à Marthona, que la
longue marche avait éprouvée.
— On le voit d’ici, si on
sait où regarder.
— Eh bien, allons-y, décida
Marthona.
Plus de cent cinquante Zelandonii
prirent le sillage de leur chef. Lorsqu’ils arrivèrent, la pluie avait cessé et
le soleil brillait sur une riante petite vallée fermée à un bout, assez grande
pour accueillir tous ceux qui camperaient avec la Neuvième Caverne, du moins
pour le début de la Réunion d’Été. Après les premières cérémonies marquant les
retrouvailles, la vie estivale itinérante de chasse et de cueillette,
d’exploration et de visites, commencerait.
Le territoire zelandonii se
prolongeait bien au-delà des environs immédiats. Le nombre de ceux qui se
disaient zelandonii avait tellement augmenté qu’ils avaient dû l’étendre. Il y
avait d’autres Réunions d’Été de Zelandonii et des personnes, des familles ou
même des Cavernes entières ne se rendaient pas aux mêmes réunions chaque année.
Ils participaient parfois à des rassemblements plus lointains, en particulier
s’ils avaient des objets à troquer ou des parents à voir. C’était une façon de
maintenir le contact. Certaines Réunions d’Été regroupaient des Zelandonii et
des peuples voisins vivant près des limites mal définies de leur territoire.
Parce qu’ils formaient un peuple
nombreux et prospère, comparé aux autres, les Zelandonii jouissaient d’un
prestige auquel beaucoup voulaient être associés. Même ceux qui ne se
considéraient pas comme des Zelandonii revendiquaient une parenté avec eux dans
leurs noms et liens. Mais si leur population semblait importante en regard de
celle d’autres groupes, elle était insignifiante compte tenu de l’étendue de
leur territoire.
Les humains constituaient une
minorité parmi les habitants de ces terres froides. Les animaux étaient
beaucoup plus nombreux et diversifiés : la liste des différentes sortes de
créatures vivantes était longue. Si certaines, comme le cerf ou l’élan,
vivaient seules ou en petits groupes familiaux dans les rares bois ou forêts
dispersés, la plupart occupaient d’immenses espaces – plaines,
steppes ou prairies – en grand nombre. À certaines périodes de
l’année, dans des régions qui n’étaient pas si éloignées l’une de l’autre, des
mammouths, des mégacéros et des chevaux se rassemblaient par centaines, des
bisons, des aurochs et des rennes par milliers. Les oiseaux migrateurs
assombrissaient parfois le ciel pendant des journées
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