Le pays des grottes sacrées
l’unisson.
— Dans ce cas, suivez-moi,
proposa Ayla en prenant la direction du campement principal.
En chemin pour le vaste bâtiment
de la Zelandonia, la jeune femme remarqua le grand nombre de gens qui
s’arrêtaient pour les regarder. Elle qui avait si souvent été l’objet d’une
telle curiosité n’en était pas cette fois le centre. C’était Danug qui attirait
tous les regards. C’était peut-être impoli mais il lui était difficile de leur
en vouloir, car le Mamutoï était un homme particulièrement remarquable. Dans
l’ensemble, les Zelandonii de sexe masculin étaient plutôt grands et bien bâtis – Jondalar
lui-même dépassait le mètre quatre-vingt-dix – mais Danug dominait
ses semblables de la tête et des épaules, tout en étant parfaitement bien
proportionné. Vu seul, et d’assez loin, on aurait pu le prendre pour un homme
musclé, certes, mais assez ordinaire, mais lorsqu’on se trouvait au milieu d’un
groupe avec lui sa haute stature était tout à fait surprenante. Cela rappela à
Ayla la première fois qu’elle avait vu Talut, l’homme de son foyer, le seul de
sa connaissance qu’elle puisse comparer au jeune Mamutoï.
Lorsqu’elle atteignit la grande
bâtisse au centre du camp, deux jeunes femmes, des acolytes, s’approchèrent
d’elle.
— Nous voulions nous assurer
que nous avions tous les ingrédients nous permettant de préparer cette boisson
pour les cérémonies spéciales dont tu nous as parlé, expliqua l’une d’elles.
Sève de bouleau fermentée, jus de fruits divers aromatisés à l’aspérule et
d’autres herbes, c’est bien cela ?
— Oui, en particulier
l’artémise, répondit Ayla. On l’appelle également armoise, ou grande absinthe.
— Je ne crois pas avoir
jamais entendu parler d’une telle boisson, s’étonna Druwez.
— Vous êtes-vous arrêtés
chez les Losadunaï en vous rendant ici ? demanda Ayla. Et avez-vous en
particulier participé à une Fête pour la Mère avec eux ?
— Nous leur avons en effet
rendu visite, mais nous ne sommes pas restés très longtemps, expliqua Druwez.
Et malheureusement aucune Fête n’était prévue durant notre séjour.
— C’est Solandia, des
Losadunaï, qui m’a expliqué comment la préparer. Son goût est celui d’une
boisson agréable mais assez anodine, alors qu’il s’agit en fait d’une décoction
aux effets puissants, qui permet en particulier d’encourager la spontanéité et
les échanges chaleureux qui doivent caractériser les Fêtes en l’honneur de la
Mère, expliqua Ayla, avant d’ajouter, à destination des acolytes : J’y
goûterai quand vous aurez fini de la préparer et je vous dirai s’il manque
quelque chose.
Alors qu’elles se tournaient pour
poursuivre leur chemin, les deux jeunes femmes échangèrent des gestes entre
elles. Au fil des années récentes, et en particulier à l’occasion des Réunions
d’Été, Ayla avait enseigné à tous les membres de la Zelandonia certains signes
de base propres au Clan. Cela dans l’idée d’aider les doniates à communiquer,
en tout cas à un niveau élémentaire, s’il leur arrivait de rencontrer des
personnes du Clan au cours de leurs pérégrinations. Certains les avaient
assimilés mieux que d’autres, mais la plupart semblaient apprécier de disposer d’une
méthode permettant de s’exprimer sans l’aide de la parole, secrète qui plus
est. Ce qu’ignoraient les deux jeunes acolytes, c’est qu’Ayla avait enseigné
ces signes à Danug et à Druwez longtemps auparavant, à l’époque où elle vivait
au sein des Mamutoï.
Danug regarda l’une des deux
jeunes femmes et lui adressa un large sourire.
— Tu auras peut-être ta
réponse lors de la Fête pour la Mère, dit-il avant de se tourner vers Druwez.
Les deux jeunes hommes éclatèrent
de rire sur ces mots, tandis que les joues des deux acolytes s’empourpraient.
Celle qui avait pris l’initiative de faire les signes rendit son sourire à
Danug avec un clin d’œil mutin.
— Je l’espère bien,
rétorqua-t-elle. Mais j’ignorais que vous compreniez la langue des signes.
— Peut-on imaginer quelqu’un
vivant un certain temps auprès d’Ayla sans l’apprendre ? lança Danug. Mon
frère, le garçon que ma mère a adopté, était à moitié issu du Clan, et il ne
savait pas parler jusqu’à ce qu’Ayla arrive et nous apprenne à faire les
signes. Je me souviens de la première fois que Rydag lui a fait le signe
voulant
Weitere Kostenlose Bücher