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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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les
Cérémonies ont lieu pour des motifs sacrés, répondit-elle. Et le Partage des
Plaisirs est un acte sacré, qui honore la Grande Terre Mère. Si un enfant est
conçu à ce moment-là, c’est avec Son assentiment, et l’enfant en question peut
être considéré comme une faveur qu’Elle accorde. Ne l’oubliez surtout
pas : Doni choisit toujours quand une femme devient grosse.
    Un brouhaha de commentaires
divers parcourut l’assistance. Kareja, le chef de la Onzième Caverne, se leva
alors pour prendre la parole.
    — Willadan m’a demandé de
poser une question pour lui, mais j’estime préférable qu’il s’en charge
lui-même, dit-il.
    — Si tu le penses, il doit
en effet la poser, approuva Zelandoni.
    — Ma compagne est devenue
doniate un été après que nous avons noué le lien, commença l’homme. Devant son
incapacité à concevoir un bébé, elle a voulu faire une offrande pour honorer la
Mère et L’encourager à lui permettre d’en concevoir un. Cela a semble-t-il bien
fonctionné. Elle a eu un enfant après cela, suivi depuis de trois autres. Mais
j’en viens maintenant à me poser la question : est-ce que l’un ou l’autre
de ces enfants vient bien de moi ?
    Cette fois, il va falloir jouer
finement, se dit la Première.
    — Tous les enfants auxquels
ta compagne a donné naissance sont les tiens, répondit-elle.
    — Mais comment puis-je
savoir qu’ils ont été conçus par moi et pas par un autre homme ?
    — Dis-moi, Willadan, quel
âge a ton premier-né ?
    — Il compte douze années.
C’est presque un homme maintenant, répondit l’intéressé, d’une voix emplie de
fierté.
    — T’es-tu réjoui quand ta
compagne a été enceinte de lui, et quand il est né ?
    — Oui. Nous souhaitions des
enfants à notre foyer.
    — Donc, tu l’aimes.
    — Bien sûr que je l’aime.
    — L’aimerais-tu encore plus
si tu savais avec certitude que c’est ton essence qui l’a conçu ?
    — Non, bien sûr que non,
répondit l’homme en fronçant les sourcils, après avoir jeté un coup d’œil à son
fils.
    — Si tu savais que c’est ton
essence qui a conçu tes autres enfants, les aimerais-tu plus ?
    — Non, répondit Willadan
après avoir réfléchi un moment aux implications de la question que la Première
venait de lui poser. Je ne pourrais sûrement pas les aimer plus.
    — En ce cas, cela fait-il
une différence si l’essence qui les a conçus est venue de toi ou de quelqu’un
d’autre ? demanda Zelandoni qui, voyant les rides qui barraient le front
de son interlocuteur se creuser de plus en plus, n’en décida pas moins de
poursuivre : Je n’ai jamais été enceinte, je n’ai jamais conçu d’enfant,
même si, à une époque, j’en désirais un, plus qu’on ne peut se l’imaginer. Je
suis satisfaite désormais, je sais que la Mère a choisi ce qui était le mieux
pour moi. Mais il est fort possible, Willadan, que tu aies partagé le même sort
que le mien. Peut-être que, pour une raison connue de Doni, et d’Elle seule,
ton essence n’a pas pu concevoir un bébé avec ta compagne à ce moment-là. Mais
la Grande Terre Mère, dans Sa grande sagesse, vous a accordé à toi et à ta
compagne les enfants que vous désiriez. Même si ce n’était pas toi qui les
avais conçus, serais-tu prêt à les rendre si tu découvrais le nom de l’homme
qui aurait pu, lui, les concevoir ?
    — Non. J’ai pourvu à leurs
besoins depuis leur naissance, répondit Willadan.
    — Exactement. Tu t’es occupé
d’eux avec amour, ce sont les enfants de ton foyer, ce qui veut dire que ce
sont tes enfants, Willadan.
    — Ce sont en effet les
enfants de mon foyer, mais tu as dit « même si » ce n’est pas moi qui
les ai conçus. Est-ce que tu veux dire qu’ils auraient pu l’être par mon
essence ? demanda l’homme non sans une certaine mélancolie.
    — Il est fort possible que
l’honneur que ta compagne a rendu à la Mère ait été accepté comme une offrande
suffisante, et qu’Elle a permis à ton essence de les concevoir tous. Il est
impossible de le savoir. Mais dis-moi, Willadan, si tu ne peux les aimer plus
que tu ne le fais, quelle différence cela fait-il ?
    — Eh bien… aucune,
j’imagine.
    — Il se peut qu’ils aient
été conçus par ton essence comme il est possible que ça n’ait pas été le cas,
poursuivit Zelandoni, mais ils seront toujours beaucoup plus que les enfants de
ton foyer. Ce sont tes

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