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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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enfants.
    — Pourrons-nous un jour en
être sûrs ?
    — Je l’ignore. Dans le cas
d’une femme, c’est l’évidence même : elle est grosse ou elle ne l’est pas.
Dans le cas d’un homme, ses enfants sont toujours les enfants de sa compagne.
Il en a toujours été ainsi. Rien n’a changé. Aucun homme ne peut être certain
de l’identité de celui qui a conçu les enfants de son foyer.
    — Jondalar le peut, lui, fit
une voix dans l’assistance.
    Tout le monde se figea et se
tourna vers l’homme qui venait d’intervenir. Il s’agissait de Jalodan, un jeune
homme membre de la Troisième Caverne. Il était assis à côté de l’amie de Folara,
Galeya, avec qui il avait noué le lien deux ans plus tôt. L’attention soudaine
qu’il s’était attirée, y compris le regard sévère de Zelandoni, le fit rougir
sensiblement.
    — Mais si, il le peut,
insista-t-il, sur la défensive. Tout le monde ici sait qu’Ayla n’a jamais
choisi personne d’autre que lui, jusqu’à hier soir en tout cas. Si les enfants
sont conçus à partir de l’essence de l’organe d’un homme, et qu’Ayla n’a jamais
partagé les Plaisirs avec quelqu’un d’autre que Jondalar, alors l’enfant de son
foyer est forcément le sien, il vient forcément de son essence. C’est pour cela
qu’il s’est battu, la nuit dernière, non ? Il n’arrêtait pas de
crier : « Il est en train de faire mon bébé ! » chaque fois
qu’il tapait sur Laramar.
    Toute l’attention s’était désormais
reportée sur Jondalar, qui ne savait plus où se mettre sous le poids de tous
ces regards insistants. Certains regards se portèrent sur Ayla, mais celle-ci
demeurait immobile, bien droite sur son siège, les yeux baissés.
    Joharran se leva brusquement.
    — Jondalar ne se maîtrisait
plus. Il s’est laissé aller à boire plus que de mesure, ce qui lui a brouillé
la cervelle, dit-il d’un ton où perçaient à la fois le sarcasme et
l’exaspération.
    Il y eut des sourires et des
ricanements dans l’assistance.
    — Je suis prêt à parier que
sa tête était encore tout embrumée lorsque le soleil s’est levé ! lança un
autre homme, jeune lui aussi, non sans laisser percer une certaine admiration,
comme s’il trouvait plutôt louable le comportement violent de Jondalar.
    — Dans la mesure où Jondalar
et Laramar sont tous deux de la Neuvième Caverne, cette affaire sera réglée par
la Neuvième Caverne. Ceci n’est pas le lieu adéquat pour discuter des actes de
Jondalar, ajouta Joharran pour essayer de mettre un terme au débat.
    Il avait cru entendre une
certaine approbation dans la voix de nombreux jeunes hommes, et voir l’un ou
l’autre imiter la conduite de son frère était bien la dernière chose qu’il
souhaitait.
    — Avec cette différence,
Jemoral, que j’ai bien peur que Jondalar ne souffre de beaucoup plus que d’un
gros mal de tête, intervint Zelandoni. Cette affaire ne restera pas sans
suites, et des suites sérieuses, tu peux en être sûr.
    Il était difficile de reconnaître
tous les participants à la réunion, mais elle s’y efforçait. Les vêtements
donnaient toujours des indications précieuses, de même que les bracelets,
ceintures, colliers et autres colifichets. Le jeune homme qui venait de
s’exprimer était membre de la Cinquième Caverne et parent de son Zelandoni. Lui
et ses semblables avaient tendance à se vêtir de façon un peu voyante et
portaient de nombreux bijoux, dans la fabrication et le commerce desquels ils
étaient passés maîtres. Il était assis dans les premiers rangs, ce qui avait
permis à la Première de le voir assez précisément pour le reconnaître.
    — Mais je crois comprendre
ce qu’il a ressenti, insista Jemoral. Quel comportement dois-je adopter si je
veux que l’enfant de ma compagne vienne de moi ?
    — Oui, intervint un autre.
C’est une bonne question.
    — Et si je désire que les enfants
de mon foyer soient les miens ? lança un autre.
    Zelandoni attendit que le
brouhaha s’apaise un peu, embrassant l’assistance du regard pour constater que
la plupart des commentaires émanaient de la Cinquième Caverne. Elle fixa alors
le groupe tout entier d’un regard sévère.
    — Tu veux que les enfants de
ton foyer soient les tiens, Jemoral ? lança-t-elle, regardant le jeune
homme droit dans les yeux. Tu veux donc qu’ils t’appartiennent, comme
t’appartiennent tes vêtements, tes outils, tes bijoux ?
    — N… non. Je… je

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