Le pays des grottes sacrées
propos de cette
nouvelle strophe : si j’ai bien compris, elle signifie que Jaradal et
Sethona sont mes enfants, et pas uniquement ceux de Proleva…
— Exactement, répondit la
Première. Jaradal est ton fils, et Sethona est ta fille, Joharran, autant
qu’ils sont le fils et la fille de Proleva.
— Et c’est le Don du Plaisir
accordé par la Grande Terre Mère qui fait que la vie commence à l’intérieur
d’une femme ? intervint Brameval, le chef de la Quatorzième Caverne.
— Le Don que nous a fait
Doni n’est pas seulement celui du Plaisir. C’est également le Don de la Vie.
— Mais les Plaisirs sont
souvent partagés, et les femmes ne tombent pas si souvent enceintes !
lança un autre intervenant, incapable d’attendre plus longtemps.
— C’est la Grande Terre Mère
qui décide, au bout du compte. Doni n’a pas cédé tout Son savoir, toutes Ses
prérogatives. C’est toujours Elle qui décide quand une femme se verra gratifier
d’une vie nouvelle, expliqua la Première.
— Mais alors quelle est la
différence entre l’utilisation par un homme de son esprit et celle de l’essence
de son organe pour concevoir un bébé ? interrogea Brameval.
— C’est très clair. Si une
femme ne partage jamais les Plaisirs avec un homme, elle n’aura jamais
d’enfant. Elle ne pourra pas se contenter d’espérer qu’un jour la Mère
choisisse l’esprit d’un homme pour l’en gratifier. Une femme doit absolument
honorer la Mère en partageant le Don des Plaisirs. L’homme doit libérer son
essence à l’intérieur de son corps, afin qu’elle se mélange avec celle de la
femme, exposa la Première.
— Certaines femmes ne
tombent jamais enceintes, fit valoir Tormaden, le chef de la Dix-Neuvième
Caverne.
— Oui, c’est exact. Je n’ai
jamais eu d’enfant. J’ai pourtant honoré la Mère à de nombreuses reprises, mais
je ne suis jamais tombée enceinte. J’en ignore la raison, avoua la Première.
Peut-être la Mère a-t-Elle choisi de m’assigner un but différent. Je sais que
j’aurais eu beaucoup de mal à servir la Mère comme je l’ai fait si j’avais eu
un compagnon et des enfants. Ce qui ne veut pas dire que les membres de la Zelandonia
ne doivent en aucun cas avoir d’enfants. Certains en ont et continuent de bien
La servir, même s’il semble plus facile à un homme qu’à une femme de la
Zelandonia d’avoir des enfants à son foyer : un homme n’a pas à porter
l’enfant, à lui donner naissance ni à lui donner le sein. Certaines femmes sont
en mesure de remplir ces deux tâches, de mère et de Zelandoni, en particulier
si leur vocation est forte, mais à la condition qu’elles aient des compagnons
et des familles qui sachent les entourer d’une grande affection et qui soient
en mesure de leur apporter leur aide.
La Première remarqua que
plusieurs personnes regardaient du côté de Jondalar, assis avec les visiteurs
mamutoï un peu en amont de la Neuvième Caverne, et non à côté de la femme qui
était sa compagne. Ayla, qui tenait Jonayla sur ses genoux, était pour sa part
assise à côté de Marthona, le loup se tenant entre elles deux, dans les
premiers rangs de l’assistance. Elle se trouvait près du groupe de la Neuvième
Caverne, mais également à proximité des membres de la Zelandonia. La plupart
des participants étaient persuadés que la vocation d’Ayla, du fait de sa
maîtrise des animaux et de ses dons de guérisseuse, devait être singulièrement
profonde, avant même qu’elle devienne acolyte, et jusqu’à cet été, quand tous
ses ennuis avaient commencé, tout le monde savait à quel point Jondalar s’était
bien occupé d’elle. Nombreux étaient ceux qui pensaient que c’était Marona,
assise avec sa cousine, Wylopa, et plusieurs de ses amis de la Cinquième
Caverne, qui était à l’origine de leurs problèmes, mais la situation s’était
considérablement aggravée depuis lors : même si la rumeur selon laquelle
Laramar avait repris conscience s’était largement répandue, seuls les membres
de la Zelandonia, dans le local desquels le blessé tentait de se remettre,
étaient au courant de la gravité de son état.
— Ma compagne partage le Don
des Plaisirs avec d’autres hommes, pas seulement avec moi, lors des Fêtes de la
Mère et des autres cérémonies en Son honneur, intervint un homme dans
l’assistance.
Bon, on en vient aux questions un
peu plus délicates, songea Zelandoni.
— Les Fêtes et
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