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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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conçu par un homme qui se sera accouplé avec sa mère, tout
comme ta mère aura été conçue par un homme qui aura déversé l’essence de son
organe dans le corps de sa mère, expliqua très précisément Zelandoni.
    — NON ! Noooon !
s’écria quelqu’un dans l’assistance. Je ne peux pas y croire ! Elle l’a
fait, une fois de plus. Elle m’a encore trahi, juste au moment où je
recommençais à lui faire confiance !
    Tout le monde se tourna vers
l’intervenant : un homme qui s’était levé, dans les tout derniers rangs du
groupe imposant de la Neuvième Caverne.
    — C’est un mensonge !
Tout cela n’est que mensonge ! Cette femme essaie de vous tromper !
hurla-t-il en montrant Ayla du doigt. Jamais la Mère n’aurait pu lui dire
ça ! C’est une menteuse, une malfaisante !
    S’abritant les yeux de la main,
Ayla releva la tête et reconnut Brukeval.
    Brukeval ? Pourquoi
crie-t-il ainsi après moi ? se demanda-t-elle. Je ne comprends pas. Que
lui ai-je donc fait ?
    — J’ai été conçu par
l’esprit d’un homme qui a été choisi par la Grande Terre Mère pour s’unir à
celui de ma mère, proféra Brukeval. Ma mère, elle, a été conçue par l’esprit
d’un homme qui a été choisi par Doni pour s’unir à celui de sa mère à elle.
Elle n’a pas été conçue par l’organe d’un animal, par l’essence d’un organe,
quel qu’il soit. Je suis un homme, non une Tête Plate ! Je ne suis pas une
Tête Plate !
    Incapable de poursuivre plus
longtemps sur une note aussi aiguë, la voix de Brukeval se brisa sur ces
derniers mots et sa plainte s’acheva sur un sanglot déchirant.

38
     
     
    Brukeval dévala alors la colline,
traversa le petit champ et continua de courir à toutes jambes, quittant le site
du campement sans jamais regarder en arrière. Plusieurs hommes, la plupart,
dont Jondalar et Joharran, de la Neuvième Caverne se lancèrent à sa poursuite
en espérant que lorsqu’il serait hors d’haleine ils pourraient lui parler, le
calmer, le convaincre de réintégrer l’assemblée. Mais le fuyard courait comme
si tous les esprits des morts étaient à ses trousses. Malgré toute l’horreur
qu’il en avait, il avait hérité de l’endurance et de la vigueur de l’homme du
Clan qu’était son grand-père. Même si au début ses poursuivants couraient plus
vite et commençaient à le rattraper, ils n’avaient pas sa résistance et furent incapables
de maintenir le rythme qu’il leur imposait.
    Ils finirent par s’arrêter,
haletants, courbés en deux, certains s’agenouillant ou s’allongeant par terre,
s’efforçant de reprendre leur souffle, la gorge sèche, se tenant les côtes.
    — J’aurais dû a… aller
chercher… Rapide, souffla Jondalar, qui avait du mal à parler. Il n’aurait tout
de même pas… battu un cheval à la course…
    Ils revinrent en traînant les
pieds vers le lieu de l’assemblée, pour trouver une assistance en pleine
confusion : tout le monde s’était levé, et discutait par petits groupes.
Peu désireuse de voir la réunion s’achever de cette façon, Zelandoni avait
annoncé une pause en attendant le retour des hommes qui s’étaient lancés à la
poursuite de Brukeval, en espérant que celui-ci serait du nombre. Lorsqu’elle
constata que ce n’était pas le cas, elle décida d’en finir sans délai :
    — Il est regrettable que
Brukeval, de la Neuvième Caverne des Zelandonii, éprouve le sentiment qui est
le sien. Sa susceptibilité concernant ses origines est bien connue, mais
personne ne sait avec certitude ce qui est vraiment arrivé à sa grand-mère.
Tout ce que nous savons c’est qu’elle s’est perdue pendant un certain temps,
qu’elle a fini par retrouver son foyer et que par la suite elle a donné
naissance à la mère de Brukeval. Toute personne s’étant égarée pendant un laps
de temps aussi long ne pouvait qu’avoir enduré bien des choses pénibles durant
cette épreuve et, de fait, la grand-mère de Brukeval avait l’esprit dérangé
lorsqu’elle est réapparue. Les craintes qui l’agitaient en permanence étaient
si fortes que personne ne pouvait croire, ni même comprendre, l’essentiel de ce
qu’elle racontait.
    « Sans doute du fait de ce
qu’elle avait subi, la fille qu’elle mit au monde était frêle, et lorsque
celle-ci fut en âge d’être enceinte à son tour sa grossesse puis la naissance
de Brukeval ont été si dures pour elle qu’elle en est morte. Il est

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