Le pays des grottes sacrées
chaleur change aussi
les choses mais alors que le changement est lent avec le froid, il est rapide
avec la chaleur. Le froid épuise la vie, la chaleur la ranime. Le feu et le
soleil produisent de la chaleur. La chaleur du soleil amollit la terre durcie
par le froid et change la neige en pluie, ce qui aide les plantes à pousser.
Elle change la glace en eau et la fait couler de nouveau. La chaleur du feu
fait cuire la nourriture, viande et légumes, elle chauffe l’intérieur d’un abri
mais elle peut être dangereuse. Elle peut également aider le sombre. La couleur
de la chaleur est le jaune, souvent mêlé de rouge mais parfois de sombre. La
chaleur peut aider le vrai rouge de la vie mais trop de chaleur encourage le
sombre qui détruit la vie.
La Première avait bien estimé le
temps qui lui restait : au moment précis où elle terminait, Jonayla
s’éveilla avec un vagissement sonore. Ayla la prit aussitôt, la berça pour la
calmer.
— Je veux que vous
réfléchissiez tous à ce que vous avez appris aujourd’hui, dit la Première.
Essayez de garder en mémoire les questions que vous pourriez avoir pour que
nous puissions en discuter à la prochaine réunion. Ceux qui veulent partir
maintenant le peuvent.
— J’espère qu’elle aura
bientôt lieu, dit Ayla en se levant. C’était passionnant, je suis impatiente
d’apprendre encore.
— J’en suis contente,
Acolyte de la Zelandoni de la Neuvième Caverne, répondit la Première.
Elle appelait toujours tout le
monde par son titre officiel quand elle se trouvait dans la hutte de la
Zelandonia aux Réunions d’Été.
— Proleva, j’ai quelque
chose à te demander, dit Ayla, mal à l’aise.
— Je t’écoute.
Tous ceux qui partageaient la
hutte prenaient leur repas du matin et ils tournèrent vers elle des regards
brillants de curiosité.
— Il y a une grotte sacrée
non loin du foyer de la Vingt-Sixième Caverne et son Zelandoni m’a demandé de
la visiter puisque je suis l’acolyte de la Première. L’entrée en est étroite et
la Première aimerait que j’y aille pour la représenter.
Jondalar regarda autour de lui et
vit Willamar frissonner. Le Maître du Troc aimait parcourir de longues
distances mais n’était pas attiré par les lieux confinés. Il pouvait se forcer
à pénétrer dans une grotte quand c’était nécessaire, surtout quand elle n’était
pas trop exiguë, mais il préférait les espaces découverts.
— J’ai besoin de quelqu’un
pour garder Jonayla et l’allaiter au besoin, poursuivit Ayla. Je la ferai téter
avant mon départ mais je ne sais pas combien de temps je serai partie. Je ne
peux pas l’emmener, il faut ramper sur le sol pour pénétrer dans cette grotte.
Je crois que Zelandoni est heureuse qu’on me l’ait proposé.
Proleva réfléchit. Elle était
toujours très occupée aux Réunions d’Été : la Neuvième était une Caverne
nombreuse et la femme du chef avait beaucoup à faire. Elle ne savait pas si
elle aurait le temps de s’occuper d’un autre bébé en plus du sien.
— Je l’allaiterais
volontiers, répondit-elle, mais je dois voir plusieurs personnes aujourd’hui et
je ne pense pas que je pourrai m’occuper d’elle.
— J’ai une idée, déclara
Marthona.
Tout le monde se tourna vers
l’ancien chef de la Caverne.
— Nous pouvons trouver
quelqu’un qui accompagnera Proleva, gardera Jonayla et Sethona quand elle sera
occupée et lui amènera les bébés quand ils auront faim.
Marthona adressa un coup d’œil à
Folara, lui donna discrètement un coup de coude. La jeune fille saisit le
message. Elle avait déjà songé à se porter volontaire mais elle n’était pas
sûre de vouloir passer toute la journée à garder les bébés. D’un autre côté,
elle les adorait et il serait peut-être intéressant de voir qui Proleva devait
rencontrer.
— Je m’en charge,
proposa-t-elle.
Et sur une inspiration elle
ajouta :
— Si Loup m’aide.
Cela attirerait sur elle l’attention
de tout le camp.
Ayla réfléchit. Elle n’était pas
totalement sûre que Loup obéirait à la jeune femme au lieu de réunion du camp,
parmi de nombreux inconnus, même s’il serait probablement ravi d’accompagner
les enfants.
Les loups adultes se dévouaient
pour leurs petits, ils les gardaient à tour de rôle pendant que le reste de la
meute chassait, mais une meute ne pouvait élever plus d’une portée. Les animaux
adultes devaient chasser non seulement
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