Le pays des grottes sacrées
aujourd’hui, avec l’aide de Loup.
Jonokol se tourna vers Ayla.
— Je crois savoir que nous
visitons une grotte sacrée, ce matin.
— Tu viens aussi ?
C’est formidable, dit Ayla.
Elle se tourna vers le Zelandoni
de la Vingt-Sixième Caverne et lui demanda :
— As-tu une idée du temps
que cela prendra ? J’aimerais être de retour dans l’après-midi.
— Nous devrions être
rentrés, assura-t-il.
Il avait observé les
retrouvailles de l’acolyte artiste avec son ancienne Caverne et les réactions
qu’elles avaient suscitées. Il s’était demandé comment Ayla visiterait une
grotte d’accès difficile avec un bébé et avait rapidement compris qu’elle avait
pris des dispositions pour le faire garder, ce qui était sage. Il n’était pas
le seul à s’étonner qu’une jeune mère se destine à remplir les fonctions d’une
Zelandoni. Elle le ferait apparemment avec l’aide de parents et d’amis de la
Neuvième Caverne. Il y avait une bonne raison pour que si peu de membres de la
Zelandonia choisissent de s’unir et d’avoir des enfants. Dans un an ou deux,
lorsque la petite serait sevrée, ce serait plus facile pour Ayla… à moins que
Doni ne lui accorde un autre enfant. En tout cas, il serait intéressant de
suivre l’évolution de cette séduisante jeune femme, pensa-t-il.
Après avoir promis de revenir
bientôt, Ayla partit avec les autres membres de la Neuvième pour accompagner
Proleva à sa réunion. Le Zelandoni de la Vingt-Sixième Caverne leur emboîta
nonchalamment le pas. Ayla donna son sein à téter à Jonayla mais l’enfant était
repue. Elle sourit à sa mère, du lait coulant du coin de sa bouche, et tenta de
se redresser. Ayla la remit à Folara puis s’approcha de Loup et se tapota le
torse juste en dessous des épaules. L’animal sauta, posa ses grosses pattes à
l’endroit indiqué tandis qu’Ayla se préparait à soutenir son poids.
La démonstration qui suivit
provoqua une stupeur incrédule chez ceux qui ne la connaissaient pas encore.
Ayla leva le menton pour offrir son cou au prédateur. Il le lécha avec une grande
douceur puis le prit délicatement entre ses crocs, reconnaissant ainsi le
dominant de sa meute. Elle lui retourna le geste en aspirant dans sa bouche un
repli de peau couvert de fourrure puis le tint par le cou et le regarda dans
les yeux. Il retomba quand elle le lâcha et elle se baissa pour se mettre à son
niveau.
— Je pars pour un moment,
murmura-t-elle.
Elle répéta le message dans la
langue des signes du Clan, avec tant de discrétion cependant que ceux qui les
observaient ne le remarquèrent pas. Parfois, Loup semblait comprendre les
signes mieux que les mots, mais Ayla utilisait généralement les deux
lorsqu’elle voulait lui communiquer quelque chose d’important.
— Folara s’occupera de
Jonayla et de Sethona. Tu peux rester avec les bébés et les garder aussi, mais
tu devras faire ce que Folara te dira. Jondalar ne sera pas loin.
Elle se redressa, serra son bébé
dans ses bras et dit au revoir aux autres. Jondalar la pressa brièvement contre
lui avant qu’elle parte. Elle ne prétendait jamais, pas même en elle-même, que
Loup comprenait vraiment tout ce qu’elle disait, mais quand elle lui parlait de
cette façon, il l’écoutait attentivement et semblait suivre ses instructions.
Elle avait remarqué que le Zelandoni de la Vingt-Sixième Caverne les avait suivis
et qu’il l’avait vue s’adresser à Loup. Son visage exprimait encore sa
surprise, bien qu’elle ne fût pas perceptible à tout le monde. Ayla avait
l’habitude d’interpréter des nuances subtiles, c’était nécessaire dans le Clan,
et elle avait appris à appliquer ce talent à ceux de son espèce.
L’homme garda le silence
lorsqu’ils regagnèrent ensemble la hutte de la Zelandonia. La Vingt-Sixième
Caverne s’était rendue à une autre Réunion d’Été l’année précédente et il
n’avait pas croisé Ayla et son loup à leur arrivée. Il avait d’abord été
surpris de voir une bête carnivore approcher calmement avec les membres de la
Neuvième Caverne, puis il avait été étonné par la taille de l’animal. Dressé
sur ses pattes de derrière, il était presque aussi grand que cette femme.
Il avait entendu dire que le
nouvel acolyte de la Première savait s’y prendre avec les animaux et qu’un loup
la suivait partout, mais il savait que les gens exagéraient parfois et s’il ne
niait pas ce que tout le monde
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