Le pays des grottes sacrées
Ayla.
Elle tenait à visiter les lieux
sacrés avec la doniate mais elle aimait aussi chasser.
— Peut-être. Nous devrions
en parler à Joharran et à Zelandoni et les laisser décider, suggéra Jondalar.
En tout cas, nous pouvons commencer à fabriquer le siège. Quand nous avons
construit l’abri d’été pour Bologan, Lanoga et le reste de la famille, j’ai
remarqué des arbres qui conviendraient.
— Nous pourrions faire ça
quand ?
— Cette après-midi,
peut-être. Je vais voir si je peux trouver quelques personnes pour nous aider.
— Salutations, Ayla et
Jondalar ! lança une jeune voix familière.
C’était celle de Trelara, la sœur
cadette de Lanoga.
Ils se retournèrent et
découvrirent les six enfants sortant de la hutte. Bologan ferma le rabat de
l’entrée puis les rejoignit. Ni Tremeda ni Laramar n’étaient avec eux. Ayla
savait qu’ils dormaient parfois dans cet abri mais soit ils étaient déjà
partis, soit, plus probablement, ils n’étaient pas rentrés la veille. Les
enfants se rendaient sans doute au camp principal dans l’espoir de trouver
quelque chose à manger. Il y avait toujours quelqu’un disposé à leur proposer
des restes. On ne leur donnait pas les meilleurs morceaux mais ils repartaient
rarement en ayant faim.
— Salutations, les enfants,
répondit Ayla.
Tous lui sourirent sauf Bologan,
qui s’efforçait d’être plus sérieux. Lorsqu’elle avait fait la connaissance de
la famille, Bologan, l’aîné, passait le moins de temps possible dans son foyer
et préférait la fréquentation de garçons de son âge, en particulier les plus bagarreurs.
Mais Ayla avait l’impression que ces derniers temps il se montrait plus
responsable envers ses frères et sœurs plus jeunes, notamment Lavogan, âgé de
sept ans. Elle l’avait vu aussi plusieurs fois en compagnie de Lanidar, ce qui
était bon signe. Bologan se dirigea vers Jondalar d’un pas mal assuré.
— Salutations, dit-il, les
yeux baissés.
— Salutations, répondit
Jondalar, qui se demandait ce que le garçon lui voulait.
— Je peux te demander
quelque chose ?
— Bien sûr.
Bologan tira d’une poche de sa
tunique une ceinture de puberté multicolore.
— Zelandoni me l’a donnée
hier, mais je n’arrive pas à bien l’attacher.
Eh oui, il a treize ans
maintenant, pensa Ayla en retenant un sourire. Normalement, c’était l’homme du
foyer d’un garçon qui donnait la ceinture, généralement fabriquée par la mère.
Bologan demandait en fait à Jondalar de remplacer l’homme qui aurait dû être là
pour l’aider.
Le compagnon d’Ayla lui montra
comment attacher la ceinture puis Bologan appela son frère et prit le chemin du
camp principal, les autres suivant plus lentement. Ayla les regarda
s’éloigner : Bologan, treize ans, accompagné par Lavogan, sept ans,
Lanoga, onze ans, portant Lorala, un an et demi, sur sa hanche, et Trelara,
neuf ans, tenant la main de Ganamar, trois ans. Elle se rappela qu’on lui avait
raconté qu’un autre enfant, qui aurait maintenant cinq ans, était mort en bas
âge. Ayla et Jondalar les aidaient, ainsi que d’autres familles de la Neuvième
Caverne, mais pour l’essentiel ces enfants s’élevaient tout seuls. Ni leur mère
ni l’homme de leur foyer ne s’occupaient vraiment d’eux. C’était Lanoga qui les
maintenait ensemble, avec l’aide de Trelara et aussi maintenant de Bologan,
comme Ayla le constata avec satisfaction.
Elle sentit Jonayla remuer dans
la couverture à porter, qu’elle fit passer devant elle. Elle en tira le bébé,
qui était nu, sans une couche de matière absorbante, et le tint en l’air
pendant qu’il mouillait le sol. Jondalar sourit. Aucune autre femme de la
Caverne ne faisait ça et quand il avait interrogé Ayla elle avait répondu que
c’était la façon dont les mères du Clan réglaient souvent le problème. Elles ne
le faisaient pas tout le temps mais cela leur épargnait d’avoir à nettoyer des
vêtements ou à trouver des matières absorbantes. Et Jonayla s’y était tellement
habituée qu’elle avait tendance à attendre qu’on la sorte de la couverture pour
se soulager.
— Tu crois que Lanidar
s’intéresse encore à Lanoga ? demanda Jondalar.
— Il lui a adressé un
chaleureux sourire quand il l’a vue pour la première fois, cette année. Comment
se débrouille-t-il avec le lance-sagaie ?
— Il est bon ! C’est
étonnant de le voir. Il se sert un peu de son bras
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