Le pays des grottes sacrées
droit qu’il utilise pour
placer la sagaie dans la rainure et il rabat le lanceur du bras gauche avec
puissance et précision. Il est devenu bon chasseur, il a gagné le respect de sa
Caverne et accédé à un statut supérieur. Même l’homme de son foyer, qui a
quitté sa mère après sa naissance, montre maintenant de l’intérêt pour lui. Et
sa mère et sa grand-mère n’insistent plus pour qu’il aille faire la cueillette
avec elles, comme elles le faisaient lorsqu’elles avaient peur qu’il ne soit
pas capable de subsister par un autre moyen. Elles lui ont fabriqué le harnais
qu’il porte mais c’est lui qui leur a expliqué ce qu’il voulait. Elles te sont
reconnaissantes de lui avoir appris à manier un lance-sagaie.
— Tu l’as aidé aussi, fit
observer Ayla.
Au bout d’un moment, elle
ajouta :
— Il est peut-être devenu
bon chasseur mais je doute que la plupart des mères veuillent de lui pour leurs
filles. Elles redouteraient que l’esprit mauvais qui a déformé son bras ne rôde
encore autour de lui et n’inflige aux enfants de leurs filles le même sort.
Quand il a déclaré, l’année dernière, qu’il voulait s’unir à Lanoga quand ils
seraient grands et qu’il l’aiderait à élever ses frères et sœurs, Proleva a
trouvé que ce serait une solution parfaite. Puisque Laramar et Tremeda occupent
le rang le plus bas, aucune mère ne voudra que son fils s’unisse à Lanoga, mais
je crois que personne ne verra d’objection à ce que ce soit Lanidar.
— Sûrement. Je crains
cependant que Tremeda et Laramar ne trouvent un moyen de profiter de lui, dit
Jondalar. J’ai remarqué que Lanoga n’est pas prête pour les Premiers Rites.
— Elle le sera bientôt, elle
commence à montrer les signes. Peut-être avant la fin de l’été et les dernières
cérémonies de la saison.
Ayla marqua une pause puis
demanda, d’un ton détaché :
— On t’a sollicité pour les
Premiers Rites, cette année ?
— Oui mais j’ai répondu que
je n’étais pas prêt à prendre cette responsabilité pour le moment, répondit-il
en lui adressant un grand sourire. Pourquoi ? Tu crois que je
devrais ?
Ayla se tourna vers Jonayla pour
que Jondalar ne puisse pas voir son visage.
— Uniquement si tu en as
envie. Plusieurs jeunes femmes en seraient très heureuses. Peut-être même
Lanoga.
— Pas Lanoga ! Ce
serait comme partager les Premiers Rites avec l’enfant de mon foyer.
Elle se tourna de nouveau vers
lui.
— Il est vrai que tu es
probablement plus proche de ce foyer que Laramar. Tu as fait plus que lui pour
cette famille.
Ils approchaient du camp
principal et on commençait à les saluer.
— Tu crois qu’il faudra
longtemps pour fabriquer ces perches avec un siège ? demanda Ayla.
— Si je trouve de l’aide et
si nous commençons tôt dans la matinée, nous pourrions avoir fini dans
l’après-midi. Pourquoi ?
— Alors, je peux demander à
Zelandoni si elle aura le temps de l’essayer aujourd’hui ? Souviens-toi,
elle veut le faire avant de s’en servir devant tout le monde.
— D’accord, pose-lui la
question. Je demanderai à Joharran et à quelques autres de m’aider, nous aurons
terminé. Ce sera intéressant de voir comment les autres réagiront en voyant les
chevaux la tirer.
Jondalar était en train de couper
un jeune arbre droit plus robuste que ceux qu’il choisissait d’ordinaire pour
un travois. La pierre de sa hache avait été taillée pour que la partie épaisse
se termine par une pointe et que la partie effilée ait un bord tranchant. Le
manche en bois avait été percé pour recevoir la pointe de la pierre de manière
qu’à chaque coup porté la pierre soit plus solidement fichée dans le bois. Puis
les deux éléments avaient été liés ensemble avec une lanière de cuir brut
mouillé qui avait rétréci en séchant.
On ne pouvait pas couper un arbre
avec une hache de pierre en frappant droit. Le silex se serait brisé. Pour
abattre un arbre avec un tel outil, il fallait faire des entailles en biais
jusqu’à ce que le tronc se casse et la souche donnait souvent l’impression
d’avoir été rongée par un castor. Même avec cette méthode, la partie coupante
de la pierre s’émoussait et il fallait constamment lui redonner du tranchant.
On le faisait avec un percuteur ou avec un os pointu frappé par un percuteur.
Parce qu’il était un tailleur de silex habile, on demandait souvent à Jondalar
de couper
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