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Le porteur de mort

Le porteur de mort

Titel: Le porteur de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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environnement si peu attrayant ?
    — À moins qu’on ne s’y cache, suggéra Ranulf.
    — John Le Riche, répondit Corbett. Et plus riche encore ? Je me demande si ces vers le concernent. Les Frères du Libre Esprit l’ont-ils mis en sécurité céans ? Ce qui nous amène à une question plus urgente, Ranulf. Si tu étais un membre de cette bande de ruffians, fuyant dans les gâtines de l’Essex avec les richesses volées au trésor de Westminster, tu serais sans nul doute sur tes gardes, n’est-ce pas ?
    — Bien entendu.
    — Et tu te tairais. Pourtant Le Riche, assez madré pour s’emparer du trésor, assez malin pour échapper aux limiers du roi, trouve refuge en Essex, puis se conduit avec la niaiserie d’un enfant à la mamelle. Il se présente à l’échevinage de Mistleham en proposant de vendre une dague appartenant au souverain. Une dague, non d’origine anglaise, mais sarrasine, ce qui ne pouvait que faire naître des soupçons. Maître Claypole et Lord Scrope nous cachent la vérité, mais nous y viendrons plus tard. Je crois que cette crypte a servi à abriter Le Riche ; il s’est caché ici, les Frères du Libre Esprit l’ont nourri. Ils dissimulaient aussi sans doute leurs armes en ce lieu, pour éviter les curieux. Ils ont commis des erreurs... Non, non...
    Il hocha la tête.
    — Non, ils n’ont pas commis d’erreurs, du moins pas à ce moment-là.
    — Que voulez-vous dire, Maître ?
    — Ce que déclare Scrope – qu’un verdier passant dans les bois est tombé par hasard sur les Frères du Libre Esprit s’exerçant à tirer à l’arc – ne sonne pas juste ; c’est illogique, n’est-ce pas ? Voilà un groupe qui projetait une attaque secrète, mais qui s’entraînait au maniement d’armes dans une forêt où verdiers, forestiers, vagabonds, rétameurs ambulants et colporteurs pouvaient les voir.
    Corbett montra du doigt la pile d’ossements.
    — On les a rassemblés et entassés ici exprès.
    Il retourna sur ses pas et écarta les os pour dégager la grande poutre enfoncée dans le mur.
    — Approche la lanterne, Ranulf.
    Ce dernier s’exécuta.
    — Regarde !
    Le magistrat désigna les innombrables marques récentes dans l’épaisse poutre noire.
    — Du tir à l’arc, murmura Ranulf. C’était une cible.
    — C’est plausible.
    Ranulf indiqua le fond de la crypte.
    — Sir Hugh, ils descendaient ici et ce pilier central leur servait de quintaine. S’ils étaient capables de l’atteindre dans cet endroit ténébreux, ils pouvaient toucher n’importe quoi à la lumière de Dieu.
    — Par conséquent, déclara Corbett, s’ils avaient la possibilité de s’exercer à l’arc céans, et je pense que c’était le cas, pourquoi aller dans la forêt où tout un chacun pouvait les rencontrer ? Un mensonge après l’autre, hein, Ranulf ? Nous devrons repartir du début. Soumettre Scrope et Claypole à un interrogatoire minutieux, leur montrer que nous ne sommes pas les gobe-mouches qu’ils imaginent...
    Il s’interrompit soudain.
    — As-tu entendu, Ranulf ?
    Il mit un doigt sur ses lèvres. Le son reprit. C’était la longue sonnerie pétrifiante d’une trompe de chasse.
    — Ce pourrait être Maître Claypole ou Robert de Scott appelant leurs hommes, s’empressa de suggérer Ranulf.
    — J’en doute ! rétorqua Corbett.
    Ils remontèrent en hâte l’escalier et sortirent de la nef de l’église. À ce moment, une autre sonnerie se perdit au loin. Le clerc regarda autour de lui. Le bûcher était presque prêt. Les cadavres étaient étendus entre des couches de brindilles, de fougères et de bois sec. Un des soldats versait de l’huile, mais les autres se dispersaient, en quête d’armes. Claypole, le visage pâle et ruisselant de sueur, fit le tour de l’édifice pour les rejoindre.
    — Sir Hugh, le Sagittaire est ici.
    — Qui l’a appelé ainsi ? interrogea Corbett.
    — C’est le nom qu’on lui a donné, Sir Hugh.
    — Mais ce n’est pas celui (Corbett aperçut le père Thomas qui sortait de sous les arbres les bras chargés de petit bois) révélé au père Thomas par l’inconnu qui s’est introduit dans son église.
    — Quelle importance cela a-t-il, Sir Hugh ?
    — Bon, bon, j’en conviens.
    Le magistrat tira son épée et sortit du porche.
    — Pour l'amour de Dieu, Ranulf, dis à ces hommes de réfléchir. Si le Sagittaire est ici, alors l’église est leur meilleur abri.
    Les deux clercs crièrent à

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