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Le porteur de mort

Le porteur de mort

Titel: Le porteur de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Ce serait trop dangereux à présent ; le moindre mouvement, un éclair de couleur, pouvait le trahir. Le Sagittaire non seulement se cachait dans les ténèbres, mais profitait aussi de la panique et de la peur pour se camoufler.
    — Au nom de Notre-Seigneur, je vous prie de cesser !
    Corbett pivota sur ses talons. Le père Thomas, précédé de Maître Benedict Le Sanglier brandissant un crucifix, s’avançait sur la place. Il portait d’une main une chandelle allumée protégée du vent par une calotte et, de l’autre, une clochette qu’il agitait avec ardeur.
    — Au nom de Notre-Seigneur, je vous adjure de cesser ! cria le prêtre.
    Il s’immobilisa au milieu de la place. Un chien vint fureter. Corbett ordonna qu’on ouvre une brèche dans le mur de boucliers et rejoignit l’arrivant.
    — Je pense que le danger est passé, observa-t-il avec calme.
    — Il reviendra, rétorqua le père Thomas, le visage soucieux. Comme les autres fois...
    Il s’interrompit soudain.
    — J’étais enfermé chez moi.
    Sa colère reflua.
    — Maître Benedict est venu en courant à l’église pour me raconter ce qui se passait.
    Il éteignit la chandelle et désigna le Portail des Cieux.
    — Je dois aller m’occuper des morts.

 
    CHAPITRE VII
    « En ce jour du 13 janvier 1304,
les juges commencèrent à délibérer. »
    Annales de Londres, 1304.
    Le père Thomas s’éloigna en hâte au moment où les citadins commençaient à se risquer hors de leurs abris. On ouvrit les portes, on retira les volets. Un gamin, indifférent aux cris aigus de sa mère, se mit à courir sur les pavés. L’escorte de Lord Scrope s’éparpilla. Ce dernier se plongea dans une conversation avec Maître Claypole qui, sorti de chez lui, une dague dans une main, une grande poêle dans l’autre en guise de bouclier, faisait piètre figure. Une cloche sonna. Le marché reprit ses activités, mais Corbett sentit que l’atmosphère était lourde. On échangeait regards furieux, bougonnements, grommellements. Les habitants de Mistleham étaient à présent persuadés que le Sagittaire et ses horribles méfaits avaient un lien avec les terribles événements survenus à Mordern. Corbett ordonna à Chanson de garder les chevaux, prit Ranulf par la manche et, d’un geste, montra le Portail des deux.
    — L’Archer devait être juste en face.
    Se retournant, il désigna la rangée de maisons de l’autre côté de la place, devant la taverne.
    — Fouille les ruelles, les renfoncements et les venelles, Ranulf. Passe de demeure en demeure, de pièce en pièce, sans en omettre aucune. Vois ce que tu peux y trouver.
    — Il a dû apporter son arc, murmura Ranulf.
    — Ou il l’avait dissimulé, prêt à l’usage.
    Le magistrat s’absorba dans ses pensées.
    — Un arc peut être débandé ; il peut ressembler à un gourdin et on peut cacher un carquois sous un manteau. Cherche bien.
    Ranulf acquiesça et s’en fut. Corbett s’approcha de l’endroit où Scrope et Claypole conversaient avec ardeur. Il s’arrêta. Il ne l’avait pas remarqué auparavant, pourtant, maintenant, plus il scrutait les durs visages agressifs des deux hommes, plus il découvrait le lien de sang qui les unissait. Mais le seigneur du manoir et le maire étaient plongés dans un débat passionné : c’était ce qui importait avant tout. Le clerc se demanda quel était le sujet de la discussion tout en ayant fort envie de les interroger tous les deux sur cette étrange remarque que le père Thomas n’avait qu’à demi formulée à propos du Sagittaire qui reviendrait ainsi qu’il l’avait déjà fait.
    Scrope se retourna avec un sourire narquois.
    — Sir Hugh, c’est insupportable.
    — La cause aussi, Lord Oliver ! Le Sagittaire... Qui lui a donné ce nom ?
    Scrope lança un coup d’oeil à Claypole qui se contenta de faire une moue, de hausser les épaules et de regarder ailleurs.
    — J’ai posé une question...
    Corbett s’interrompit en voyant une foule de bourgeois, armés de gourdins et l’air hostile, se diriger vers eux. Il tira son épée qui lança un éclair. Scrope l’imita pendant que les soldats de son escorte, ne sachant ce qui allait se passer, commençaient à se regrouper.
    — Je suis l’émissaire du souverain ! déclara Corbett qui fit quelques pas en avant pour affronter la populace furieuse. Justice sera faite. Ce n’est pas à vous de vous en occuper ! Retournez à vos affaires.
    — C’est la faute de

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