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Le porteur de mort

Le porteur de mort

Titel: Le porteur de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Scrope ! cria quelqu’un. À cause des jouvenceaux de Mordern : cela n’aurait jamais dû se produire.
    — Au nom du roi, répéta Corbett d’une voix forte, retournez à vos affaires.
    Il mit la main dans le dos, tira son poignard de son fourreau et se rapprocha des marchands courroucés.
    — Soyez raisonnable, dit-il sans élever la voix à leur meneur, un homme mafflu aux yeux exorbités, boucher de son état à en juger par son tablier ensanglanté. Regagnez votre travail, Messire ; emmenez vos amis. Je vous assure que cela cessera et que justice sera faite.
    Le boucher regarda ses compagnons. Corbett abaissa son épée.
    — Comme vous le faites remarquer, grommela le boucher, ça doit cesser.
    Il fit un grand geste ; les commerçants se dispersèrent, reculèrent, marmonnant et jurant par-dessus leurs épaules.
    — Sir Hugh, énonça Scrope, ces meurtres doivent prendre fin.
    — Il en sera ainsi, Lord Oliver, bien que je pense que ça se terminera par une pendaison.
    — Que voulez-vous dire ? releva Claypole, yeux plissés, lèvre inférieure saillante, tout prêt à en découdre.
    — C’est comme cela que ça s’achève toujours, ajouta Corbett avec entrain en rengainant son arme. Une pendaison ! Quelqu’un, un jour, d’une façon ou d’une autre, devra périr de malemort en punition de tout cela. Quoi qu’il en soit, je ne prédis pas le futur, j’use seulement de logique et de cohérence. Je vous ai posé une question, Messires. Qui a baptisé ainsi cet archer le Sagittaire ?
    Il leva les yeux vers le ciel en essayant de cacher sa nervosité. S’il le désirait, cet archer mortel pouvait revenir, et qui serait une meilleure cible que l’envoyé du monarque ? La peur le frappa soudain de sa dague. Il pourchassait un véritable tueur, un homme décidé à détruire autant qu’il le pouvait. Il avait raison, il ne pouvait en aller autrement, cette affaire ne pouvait se conclure que dans une atroce violence.
    — J’ai posé une question, Lord Scrope. En fait j’en ai moult autres à vous poser.
    — Le père Thomas, répondit Scrope avec acrimonie. Il a été le premier à employer le nom de Sagittaire.
    — Quand ?
    Les deux hommes se regardèrent.
    — Quand ? Lord Oliver, Maître Claypole, j’exige une réponse. Ma patience a des limites. Des sujets du souverain ont été abattus et vous montrez peu de respect pour les corps des hommes qui vous servaient.
    — Je m’occuperai de mes propres morts, Corbett.
    — Pax et bonum... chuchota le magistrat. Je suis bien disposé à votre égard, mais veillez à vos propos, Scrope. Soit vous me parlez ici, d’homme à homme, soit je vous convoquerai à Westminster. Une question : pourquoi le Sagittaire ? Le père Thomas a aussi laissé entendre qu’un assassin de ce genre avait rôdé dans les parages auparavant.
    — C’est un prêtre fort bavard.
    — Un bon prêtre, Scrope. Alors désirez-vous, ainsi que Maître Claypole, paraître sous serment devant les juges royaux ?
    — Racontez-lui ! intervint Claypole d’une voix rauque en exposant son visage au vent mordant. Pour l'amour de Dieu, racontez-lui, Lord Oliver ! Qu’importe maintenant ?
    — Sir Hugh !
    Le clerc se retourna.
    Maître Benedict, propre et soigné dans sa longue robe de laine, le capuchon bien enfoncé sur la tête, arrivait à grands pas.
    — Sir Hugh, Dame Marguerite voudrait vous entretenir.
    — Maître Benedict, transmettez mes respects à votre maîtresse. Dites-lui que je l’irai voir à mon retour au manoir de Mistleham.
    — Sir Hugh.
    Maître Benedict prit une profonde inspiration et s’inclina.
    — Si vous le pouvez, Messire, rappelez-moi au bon souvenir de la Cour.
    Il se tordit les mains.
    — Ici, en Essex, cette brutalité, ces flots de sang... Sir Hugh, c’est l’une des raisons de mon entrée dans les ordres. Je hais ce qui se passe ici. Je ne veux point porter une épée, tendre un arc...
    Il était encore bouleversé par ce dont il avait été témoin.
    Corbett lui tapota l’épaule avec douceur.
    — Rentrez chez vous. Ne vous faites pas de souci.
    Il sourit.
    — Je ferai ce que je peux.
    Le chapelain, après moult remerciements, s’éloigna. Le magistrat se retourna.
    — Eh bien, Lord Scrope, Maître Claypole, le Sagittaire ?
    — Je suis revenu ici en 1292, expliqua Scrope en pesant ses mots. Je m’y suis installé. Tout n’était que paix et harmonie, mais, à l’automne de l’année

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