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Le porteur de mort

Le porteur de mort

Titel: Le porteur de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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suivante, j’ai été traqué, poursuivi par un archer. Oh, il a bien dû lâcher six ou sept traits contre moi. Sans jamais me toucher.
    — Et contre d’autres ?
    — Non, Sir Hugh, juste contre moi, précisa Lord Oliver avec un petit sourire. Le père Thomas l’a appelé le Sagittaire. Et, en chaire, il a prévenu ses paroissiens que celui qui était responsable de ces actes commettait un grand péché.
    — Mais le Sagittaire n’a onc fait de mal, il ne vous a jamais atteint ?
    — Que nenni, Sir Hugh. Puis cela a cessé aussi mystérieusement que cela avait commencé.
    — Et vous n’avez pas découvert de qui il s’agissait ni pourquoi ?
    — Bien sûr que non. Si j’avais trouvé le fautif, je l’aurais pendu ! Vous avez dit, Sir Hugh, que vous aviez maintes questions à me poser, alors faites-le, bien que je n’aie guère de réponses. Je vous ai narré ce que je pouvais. Je n’en sais pas plus. Je ne peux vous aider. J’ai accepté de rendre le Sanguis Christi et le poignard. J’ai agi ici pour me protéger et pour le bien de la Couronne. J’ai fait régner la paix.
    — Pensez-vous, insista Corbett, que ce Sagittaire soit la même personne que le précédent ?
    Scrope se contenta d’un petit signe. Corbett se rapprocha.
    — Lord Oliver, et vous, Maître Claypole, quelles que soient vos déclarations, c’est non en tant que clerc royal, mais d’homme à homme que je vous préviens : celte violence continuera à flamber ; seule la vérité peut en éteindre le feu.
    Corbett pivota sur ses talons et se dirigea vers l’église St Alphege. Un groupe de jouvenceaux et de bachelettes qui s’abritaient sous le porche lui apprit que les trois dépouilles avaient été emportées au dépositaire. Le père Thomas veillait les cadavres, assisté par la guilde de la Madeleine constituée de quelques dévotes de la ville qui se consacraient à rassembler les défunts, à les habiller et à les préparer pour l’enterrement. Corbett approuva d’un hochement de tête. Il interrogea les jeunes gens sur la peinture exécutée par les Frères du Libre Esprit. Un de ses interlocuteurs le conduisit le long du transept et lui désigna la fresque.
    — Du beau travail, commenta-t-il. Regardez les couleurs, Messire.
    — Et l’histoire ?
    Le guide de Corbett prit un air d’intense concentration.
    — Le père Thomas nous en a parlé. Il a fait un sermon à ce sujet et s’est servi de la peinture pour nous expliquer. Ah, c’est ça ! La chute de Ba...
    — La chute de Babylone, termina Corbett en contemplant la fresque. Bien sûr. Grand merci.
    Il étudia le tableau avec soin. Le thème en était clair, les couleurs – surtout les rouges et les verts – choisies à dessein pour ressortir dans la faible lumière. Curieux, il passa de scène en scène : l’énorme dragon dans le ciel ; les tours et les murailles de la cité ; les assaillants en manteaux blancs ; un homme dans son lit ; un banquet ; la fuite de Judas et d’autres traîtres dans la Vallée de la Mort ; les étranges symboles et les décorations imitant les plantes qui bordaient la fresque. Plus loin dans l’église, près du portail principal, des voix qui entonnaient une hymne le tirèrent de son examen.
    « Ô Vierge pure ! Viens avec des cierges de cire. Viens adorer cet enfant à la fois Dieu et homme, présenté en son Temple par sa mère bien-aimée. »
    Corbett sourit et parcourut la nef du regard. Malgré les épouvantables meurtres perpétrés sur la place, les jeunes gens sous le porche avaient bien l’intention de préparer la Chandeleur. Il revint sur ses pas et regarda les jouvenceaux qui répétaient leur pièce. Siméon et Anne la prophétesse attendaient que Marie et Joseph conduisent l’Enfant Jésus au Temple. Ils terminèrent en interprétant le benedictus. Le magistrat demanda s’il pouvait participer. Ils acceptèrent avec joie et se rassemblèrent autour des fonts baptismaux. Corbett chanta le premier couplet afin de choisir la hauteur et la tonalité de sa voix ; les autres répondirent par la seconde strophe. Les choristes regardaient avec timidité cet envoyé du roi que leur répétition paraissait tant intéresser. Ils finirent par trouver une cadence et un accord communs et le clerc dirigea le chant qui commençait par l’admirable vers de l’hymne « Béni soit l’Enfant saint, le fils unique de Marie... »
    Le choeur se joignit à lui avec vigueur. Corbett, en

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