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Le porteur de mort

Le porteur de mort

Titel: Le porteur de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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répulsion quand il était en vie, Sir Hugh, murmura-t-il. Il en va de même dans la mort. Devons-nous vraiment rester ici avec cette dépouille ?
    — Les morts sont hors d’atteinte, répliqua Corbett. Je suis chargé, mon père, de découvrir qui a occis ce loyal sujet du roi et, surtout, qui a pillé ces arches et ces coffres. Il me semble, Dame Marguerite, bien que j’aie encore à l’établir, que le Sanguis Christi et d’autres objets précieux étaient gardés ici.
    L’abbesse ferma les yeux et fit signe que c’était le cas.
    — D’après ce que je vois, continua le clerc, Lord Scrope est venu céans la nuit dernière. Est-ce vous, Messire...
    Il montra Pennywort du doigt.
    — ... qui l’avez accompagné ?
    — Oh oui ! expliqua Pennywort tout gonflé de son importance. Oh oui, Sir Hugh, depuis que ses chiens ont été abattus, Lord Scrope avait placé quelques-uns de ses hommes sous les arbres. Robert de Scott ayant été tué sur la place, je suppose que j’étais responsable. Ma tâche consistait à lui faire traverser le lac. C’est ce que j’ai fait.
    — Quand ?
    — La nuit dernière, Messire, quand il est revenu de la ville. Ce devait être bien après complies.
    — Et dans quel état était-il ?
    Pennywort ferma les paupières et sourit en découvrant des dents qui n’étaient plus que des chicots.
    — Je dirais qu’il était maussade, renfermé. Il a annoncé que Dame Marguerite et le père Thomas lui rendraient visite au matin. Nous sommes arrivés à la jetée. Comme d’habitude, il ne m’a pas remercié, mais a monté directement l’escalier.
    — L’avez-vous suivi ?
    — Oui, oui, bien sûr. C’était une obligation. Lord Scrope voulait être certain que tout était en ordre. Il a ouvert la porte et est entré. Je l’ai aidé à dresser le feu comme à l’accoutumée et me suis assuré que tout allait bien. Lord Oliver s’est assis dans cette chaire et a tambouriné sur l’accoudoir, impatient d’être seul. J’ai allumé les chandelles. Il m’a recommandé en grommelant de monter bonne garde cette nuit avec les autres. Romulus et Remus, ses deux chiens, lui manquaient. Il se méfiait peut-être. Je suis parti. Et alors que je descendais les marches, je suis certain de l’avoir entendu tirer les verrous et clore la porte derrière moi. Tout en ramant pour rentrer, je pouvais distinguer les lumières par les interstices des volets. J’ai ensuite rejoint les gardes qui s’abritaient sous le bosquet de chênes un peu plus haut sur la colline ; vous savez, Messire, là où les chiens se couchaient. Nous avons allumé un feu. La nuit dernière, la lune était pleine. La nuit était claire.
    — Avez-vous inspecté les rives du lac ?
    — Non, nous avons fait le guet, répliqua Pennywort en détournant le regard, mais n’avons rien vu.
    — Et il n’y a pas d’autre moyen, insista le magistrat, de relier les deux jetées, en dehors du bateau ?
    — Aucun, Sir Hugh.
    — Dame Marguerite, vous connaissez cette île – vous y veniez étant enfant, n’est-ce pas ?
    — Il existait un pont à la place des embarcadères actuels. Une passerelle de bois branlante plus dangereuse que pratique. Mon frère l’a entièrement détruite.
    — Et le lac, quelle est sa profondeur ? s’enquit Ranulf.
    — Il est très profond, Messire, répondit Pennywort. Je dirais d’au moins neuf pieds par endroits. On pourrait s’y noyer. Il est périlleux, rempli d’herbes. Satan lui-même ne pourrait nager dans une eau aussi glacée au coeur de la nuit. Si on veut traverser, il faut se servir d’une de nos embarcations. Et si quelqu’un l’avait fait, je l’aurais vu. J’aurais, bien sûr, remarqué quelque chose de bizarre ce matin, or il n’en était rien.
    — Vous n’avez donc rien observé d’anormal ? insista Corbett. Quoi que ce soit, Pennywort ?
    Il ouvrit son escarcelle et en sortit une pièce.
    Le batelier soupira presque de plaisir et tendit la main.
    — Je pourrais, Messire, raconter des balivernes et des mensonges, mais si je devais prêter serment dans l’église du père Thomas, la main sur le ciboire, je jurerais n’avoir rien vu, rien entendu. Il en va de même pour mes compagnons. S’il est vrai que nous sommes restés au chaud, que nous avons mangé notre viande séchée et bu notre bière, nous avons néanmoins été fort vigilants, Messire. Il ne s’est rien passé.

 
    CHAPITRE IX
    « J’ai été un ennemi pour son

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