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Le prix de l'hérésie

Le prix de l'hérésie

Titel: Le prix de l'hérésie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: S.J. Parris
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l’assassin qui est votre
ennemi ! clamai-je. C’est à cause de lui qu’il y a toutes ces
questions ! Il a dessiné le symbole de La Roue de Catherine sur le
mur avec le sang de Coverdale, il tue des gens qui partagent votre foi et vous
pointe du doigt ! En essayant de le trouver, je ne fais que vous aider. »
    La mention du symbole leur fit échanger un regard
circonspect. Sous l’effet de la colère, Bernard se rembrunit tandis que Jenkes
semblait ébranlé pour la première fois depuis qu’il s’en prenait à moi.
    « Répétez cela », dit-il en appuyant sur la blessure
qu’il m’avait déjà infligée.
    Je poussai un petit cri de douleur avant de me mordre la
lèvre pour m’obliger à me taire. Bernard s’approcha et fit un léger signe de
tête. Jenkes relâcha légèrement la pression de sa lame contre mon cou.
    « Sur le mur, vous dites ? Combien de gens l’ont
vu ?
    — En dehors de moi, seulement le recteur Underhill et
le trésorier Slythurst, répondis-je dans un souffle. Le recteur l’a fait
effacer avant l’arrivée du coroner.
    — Bien, approuva Bernard. Bon, Rowland, finissons-en et
dépêchons-nous de partir ou nous risquerons qu’on nous voie.
    — Non, attendez ! m’écriai-je en essayant de ne
pas trop élever la voix. Je vous aide à le trouver si vous me laissez retourner
au collège pour continuer mes recherches. Je vous en prie, nous sommes du même
côté. »
    Jenkes rit de bon cœur.
    « Nous ne sommes pas du même côté, Bruno, finit-il par
répondre quand son rire se fut éteint. Vous ne comprenez pas ? Vous croyez
être sur la piste de l’assassin, mais pendant ce temps il se sert de vous pour
nous dénoncer. Il vous a mené jusqu’à nous, il veut que vous reliiez les
meurtres avec notre congrégation et que vous leviez le voile sur nos secrets.
Ensuite, vous rapporterez tout à Sidney et à ses amis à Londres en pensant
l’avoir découvert par vous-même.
    — On croirait que vous savez de qui il s’agit. »
    J’avais le sentiment que si je réussissais à le faire
continuer de parler, j’arriverais à le dissuader de mettre sa menace à
exécution. Mais Jenkes, à ce qu’il semblait, en avait assez. Il se tourna vers
Bernard, qui me montra enfin ce qu’il tenait dans ses mains : une
cordelette d’une bonne longueur.
    « Vous en savez trop, Bruno, déclara Jenkes sans
s’émouvoir, le couteau toujours collé contre ma gorge pendant que Bernard
passait dans mon dos pour me lier les poignets. Mais avant de vous envoyer
rejoindre le Diable, je veux savoir ce que Thomas Allen vous a raconté et si
vous l’avez répété. De gré ou de force, vous me le direz.
    — Pourquoi ne le demandez-vous pas à Thomas
Allen ?
    — Parce qu’il n’est pas ici. Mais ne vous inquiétez
pas, il est improbable que Thomas Allen voie le jour se lever, lui aussi.
    — Vous allez le tuer ? m’indignai-je.
    — Pas moi, Bruno, dit Jenkes avec un sourire
énigmatique. Pas moi. Je n’ai pas touché à un cheveu de Thomas Allen par égard
pour son père, dont la foi n’a pas été ébranlée par les pires tortures. Mais
Thomas n’aurait pas dû vous parler. D’autres n’auront peut-être pas mes
scrupules.
    — Je… j’accompagne un cortège royal, bafouillai-je en
me raccrochant à des vétilles. Mon meurtre serait un scandale. L’enquête
conduira les magistrats droit à vous. »
    Ma pitoyable défense navra Jenkes.
    « Vous sous-estimez mon intelligence, Bruno. C’en est
presque insultant. Même à un homme dans votre position, il peut prendre la
fantaisie de visiter les bas-fonds au beau milieu de la nuit. Et quand il ne
connaît pas les rues mal famées d’une ville, il n’y a rien d’étonnant à ce
qu’il fasse de mauvaises rencontres, surtout lorsqu’il se promène avec une
bourse aussi bien remplie. Ce sera embarrassant pour le parti de la reine, sans
aucun doute, mais bien vite il ne voudra plus entendre parler de vous. Qu’en
dites-vous, William ? demanda-t-il en se tournant vers Bernard.
Allons-nous laisser son cadavre devant l’une de ces maisons pleines de garçons
ou serait-ce aller trop loin dans l’humiliation ? »
    Occupé à me lier les poignets avec l’aide de Humphrey,
Bernard ne répondit pas. Jenkes haussa les épaules avant de poursuivre.
    « Je serai revenu avant l’aube, le temps de tout
organiser. Entre-temps, je vous laisse aux bons soins de Humphrey. Réfléchissez
à ce que vous me direz à propos de

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