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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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français. Cela ne venait pas uniquement de son physique ; ce devait être dans sa nature.
    Fergus avait des traits saillants, une mâchoire pointue comme une lame, un nez aquilin et des yeux profondémentenfoncés dans leurs orbites sous un front haut. Ses épais cheveux noirs étaient striés de fils d’argent, ce qui donna à Jamie un petit pincement au cœur. Il portait en lui l’image du petit orphelin pickpocket de dix ans qu’il avait sorti d’un bordel parisien ; une image qui cadrait mal avec le beau visage émacié et viril qui lui faisait face.
    Fergus se cala à nouveau sur sa chaise et conclut :
    — Non, je ne l’ai jamais vu.
    Ses yeux noirs brillaient de curiosité et de suppositions.
    — Personne d’autre ne le connaît en ville mais j’ai entendu dire qu’il avait également interrogé des gens à propos de Claudel Fraser à Halifax et Edenton.
    Il avait prononcé « Claudel » avec une pointe d’amusement. Son nom de baptême n’avait probablement jamais été utilisé depuis trente ans et encore, jamais en dehors de Paris.
    Jamie espérait qu’il avait fait preuve de prudence dans son enquête. Il s’apprêtait à lui poser la question mais se ravisa et but une gorgée de bière. Fergus n’avait pas survécu toutes ces années comme imprimeur en des temps si troublés en manquant de discrétion. Il demanda plutôt :
    — Il ne te rappelle pas quelqu’un ?
    Fergus parut surpris puis étira le cou pour regarder à nouveau au-dehors.
    — Non. Il devrait ? demanda-t-il enfin.
    — Je ne crois pas.
    Il était soulagé. Quand Claire lui avait confié que le Français pouvait être de sa famille, voire un ancêtre direct, il avait lu la lueur avide dans son regard, même si elle avait affecté un ton détaché. Le fait qu’elle n’ait eu aucun parent proche dans son propre temps lui avait toujours paru une chose terrible. Il était également conscient que cela expliquait en partie sa dévotion à son égard.
    Il avait examiné le visage et l’allure de Beauchamp du mieux qu’il le pouvait mais n’avait rien vu qui lui rappelât Claire, et encore moins Fergus.
    Il doutait que cette dernière idée – que Beauchamp puisse lui être apparenté – ait traversé l’esprit de Fergus. Il était raisonnablement certain que ce dernier considérait les Fraser de Lallybroch comme sa seule famille, avec Marsali et lesenfants qu’il aimait avec toute l’ardeur de son tempérament passionné.
    Beauchamp était justement en train de prendre congé de Northrup avec une courbette toute parisienne et un petit geste gracieux de son mouchoir en dentelle. De l’apercevoir ainsi alors qu’il sortait de l’entrepôt avait été un pur hasard. Cette apparition fortuite leur avait épargné de le rechercher.
    — C’est un beau vaisseau, observa Fergus.
    Il contemplait le Huntress .
    — Vous êtes sûr de ne pas vouloir vous renseigner sur la possibilité de voyager avec M. Beauchamp ?
    — Sûr et certain, répliqua Jamie. Mettre ma femme et moi entre les mains d’un inconnu dont les intentions sont suspectes, sur un tout petit bateau au milieu d’une mer très grande ? Même un homme ayant le pied marin hésiterait, tu ne crois pas ?
    Fergus lui adressa un large sourire.
    — Milady a l’intention de vous transformer à nouveau en pelote d’épingles ?
    — En effet.
    L’idée d’être transpercé de part en part et d’apparaître en public hérissé d’aiguilles tel un porc-épic extravagant lui faisait horreur. S’il se pliait à cette torture humiliante, c’était uniquement pour éviter de passer toute la traversée à vomir par-dessus le bastingage.
    Fergus ne sembla pas remarquer sa mauvaise humeur ; il était de nouveau tourné vers la fenêtre, l’air inquiet.
    — Nom de nom 2 !
    Jamie se pencha à son tour.
    Beauchamp s’était éloigné dans la rue mais était toujours visible. Il venait de s’arrêter et exécutait un étrange pas de danse. C’était déjà déconcertant en soi mais le plus bizarre, c’était que Germain, le fils de Fergus, était accroupi juste devant lui et faisait de petits sauts d’un côté et de l’autre.
    Cet étrange manège dura encore quelques secondes puis Beauchamp s’immobilisa, semblant protester en agitant les bras tandis que Germain rampait à ses pieds. L’enfant sereleva, glissa quelque chose sous sa chemise puis, après une brève conversation, Beauchamp se mit à rire. Ils échangèrent une courbette, se serrèrent la main, et

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