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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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pour les grandes occasions. Il se gratta délicatement le nez puis déclara enfin :
    — Quand j’étais petit, je m’étais convaincu d’être le bâtard d’un grand homme. Je suppose que tous les orphelins rêvent la même chose. Cela rend la vie plus supportable de se dire qu’elle changera un jour, que quelqu’un viendra et vous rendra votre juste place dans le monde. Ensuite j’ai grandi et j’ai abandonné mes illusions. Personne ne viendrait me sauver. Puis…
    Il se tourna vers Jamie avec un sourire d’une profonde tendresse.
    — … J’ai encore grandi et j’ai découvert qu’après tout j’étais bien le fils d’un grand homme.
    Il effleura la main de Jamie du bout de son crochet.
    — Je n’en demande pas plus.
    ----
    2 . En français dans le texte . (N.d.T.)
    3 . En français dans le texte. (N.d.T.)
    4 . En français dans le texte. (N.d.T.)

19
    Juste un baiser
    Wilmington, colonie de Caroline du Nord, 18 avril 1777
    Le quartier général de La Gazette de Wilmington était facile à trouver. Les décombres avaient refroidi mais une forte odeur de brûlé, hélas familière, flottait encore dans l’air. Un homme portant une veste informe et un chapeau mou fouillait les gravats sans grande conviction. En entendant Jamie l’appeler, il sortit des ruines, levant haut les pieds.
    Jamie lui tendit la main pour l’aider à franchir une haute pile de livres à demi calcinés.
    — Vous êtes le propriétaire du journal, monsieur ? Dans ce cas, toutes mes condoléances.
    L’homme essuya ses doigts noirs de suie sur un grand mouchoir qu’il tendit ensuite à Jamie.
    — Non, le journal appartenait à Amos Crupp, l’imprimeur. Il s’est envolé quand son atelier a pris feu. Je m’appelle Herbert Longfield, je suis le propriétaire du terrain…
    Il ajouta en regardant derrière lui d’un air lugubre :
    — … ainsi que des murs. Vous ne seriez pas un récupérateur, par hasard ? J’ai là un beau morceau de ferraille.
    La presse de Fergus et de Marsali était à présent la seule en opération entre Charleston et Newport. Celle de La Gazette de Wilmington gisait au milieu des décombres, tordue et noircie : reconnaissable mais irréparable.
    — Quand est-ce arrivé ? demandai-je.
    — Avant-hier, peu après minuit. Tout était parti en fumée longtemps avant l’arrivée de la carriole des pompiers.
    Jamie se pencha et ramassa un des pamphlets éparpillés autour des ruines.
    — Un accident avec le four ?
    Longfield eut un petit rire cynique.
    — Vous n’êtes pas d’ici, hein ? Vous disiez que vous cherchiez Amos ?
    Son regard méfiant allait de Jamie à moi. Il n’avait pas l’intention de faire des confidences à des inconnus dont il ignorait les sympathies politiques.
    Jamie tendit la main et serra fermement la sienne.
    — James Fraser. Et voici mon épouse, Claire. Qui était-ce ? Les Fils de la liberté ?
    Longfield haussa les sourcils puis sourit avec lassitude.
    — Effectivement, on voit bien que vous n’êtes pas du coin. Amos était du côté des Fils. Il n’en faisait pas partie mais partageait leurs idées. Je l’avais prévenu de faire attention à ce qu’il écrivait et publiait dans son journal et, généralement, il était prudent. Mais de nos jours, il n’en faut pas beaucoup. Au moindre soupçon de trahison, on est roué de coups, on se retrouve enduit de goudron et de plumes, on se fait incendier sa maison ; on peut même se faire tuer.
    Il dévisagea Jamie attentivement.
    — Puis-je demander ce que vous voulez à Amos puisque vous ne le connaissiez pas ?
    — Juste l’interroger au sujet d’une notice parue dans La Gazette . Vous ne sauriez pas où je peux le trouver ? Je vous assure que nous ne lui voulons aucun mal.
    M. Longfield me regarda d’un air songeur, se demandant sans doute si un homme animé d’intentions belliqueuses se ferait accompagner par sa femme. Je lui souris, tâchant de paraître le plus respectable possible, et il me répondit d’un sourire incertain. Sa lippe le faisait ressembler à un chameau inquiet, une image que n’améliorait en rien sa dentition excentrique.
    Il se tourna enfin vers Jamie d’un air décidé.
    — Non, je l’ignore, mais il avait un associé ainsi qu’un apprenti. Peut-être que l’un d’eux pourra vous renseigner ?
    Ce fut au tour de Jamie de jauger Longfield. Il prit sa décision en un clin d’œil et me tendit le pamphlet.
    — C’est possible. Il s’agit d’un encart concernant l’incendie

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