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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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temps. Quelle est la place du voyageur dans le temps dans le plan de Dieu ? Les choses peuvent-elles être changées ? Devraient-elles être changées ? Tes parents… ils ont tout tenté pour modifier le cours de l’histoire et ont échoué. D’un point de vue presbytérien, j’ai trouvé presque réconfortant qu’on ne puisse rien changer, que tout soit tel que Dieu l’a voulu… Tu sais, Dieu est au ciel et tout va bien dans le monde , ce genre de trucs.

    — Mais…
    Bree tenait toujours la photocopie pliée. Elle l’agita devant elle pour chasser un papillon de nuit.
    — Mais… convint-il. On a à présent la preuve du contraire.
    — J’en ai discuté un peu avec maman. Ça l’a fait rire.
    — Vraiment ?
    — Pas comme si elle trouvait ça drôle. Je lui ai demandé si, à son avis, le voyageur pouvait changer le cours des choses, l’avenir. Elle m’a répondu que oui, parce qu’elle modifiait le futur chaque fois qu’elle sauvait quelqu’un qui serait mort sans elle. Certains de ceux qu’elle a guéris ont ensuite eu des enfants qu’ils n’auraient pas dû avoir et qui sait ce que ces enfants ont fait plus tard qu’ils n’auraient pas dû faire car, sans elle, ils n’auraient pas existé… C’est à ce moment-là qu’elle a ri. Elle a dit que c’était une bonne chose que les catholiques croient au Mystère et ne cherchent pas sans cesse à comprendre les motivations de Dieu, contrairement aux protestants.
    — Ma foi, je ne sais pas comment je lui aurais répondu… Oh, elle parlait de moi ?
    — Sans doute, je ne le lui ai pas demandé.
    Ce fut au tour de Roger de rire. Elle s’était assise sur le banc près de la porte, tripotant nerveusement la feuille de papier.
    — La preuve… Tu es sûr que c’en est une ?
    — Peut-être pas conformément à tes critères rigoureux d’ingénieur mais… qu’est-ce que tu fabriques, un avion en papier ?
    — Non, c’est… Oh, là ! Mandy !
    Elle avait bondi et s’était précipitée dans la maison avant qu’il n’ait pris conscience du vagissement provenant de la chambre d’enfant à l’étage. Il l’entendit grimper l’escalier quatre à quatre, le laissant seul pour fermer la maison. D’ordinaire, ils ne verrouillaient pas les portes ; personne ne le faisait dans les Highlands. Mais ce soir…
    Son cœur fit un bond quand il vit une longue ombre grise traverser le sentier devant lui. Puis il sourit. Le petit Adso chassait. Le fils d’un voisin était passé quelques mois plus tôt avec un panier rempli de chatons à caser. Brianna en avait choisi un gris aux yeux verts, le sosie du chat de sa mère, auquel elle avait donné le même nom. S’ils avaient pris un chien de garde, l’auraient-ils baptisé Rollo ?
    — Le chat du chanoine est un chat chasseur … murmura-t-il. Bonne chasse, alors !
    La queue grise disparut sous un hortensia et il se pencha pour ramasser la feuille que Brianna avait laissée tomber. Ce n’était pas un avion. Qu’était-ce ? Un chapeau ? Il le glissa dans la poche de sa chemise et rentra.
    Il trouva Brianna et Mandy devant la cheminée du petit salon. Mandy, réconfortée et repue de lait, s’était déjà à moitié rendormie dans les bras de sa mère. Elle cligna des yeux vers lui, suçant son pouce.
    Il écarta doucement les boucles de devant ses yeux et demanda d’une voix douce :
    — Que t’est-il arrivé, a leannan ?
    — Un mauvais rêve, répondit Brianna. Une vilaine chose au-dehors qui essayait d’entrer par sa fenêtre.
    Brianna et lui s’étaient assis juste sous la fenêtre en question. Il lança machinalement un regard vers celle du petit salon, apercevant son reflet : un homme à l’air las, les épaules ramassées comme s’il s’apprêtait à bondir. Il se redressa et tira les rideaux.
    Il s’assit et tendit les bras vers sa fille qui s’y installa avec la lenteur voluptueuse d’un paresseux descendant de son arbre,lui enfonçant son pouce baveux dans l’oreille par la même occasion. Brianna se rendit dans la cuisine leur chercher du chocolat chaud et revint quelques instants plus tard avec un plateau cliquetant et la mine de quelqu’un qui se demande comment aborder une question délicate.
    — Est-ce que tu as… enfin… compte tenu de la nature difficile de… euh… As-tu pensé à demander à Dieu ? Directement.
    Mi-agacé mi-amusé devant son embarras, il répondit :
    — Oui, je le lui ai demandé, à plusieurs reprises, notamment quand je roulais vers

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