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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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gibier, sans doute ?
    Cette dernière pique était une référence à l’aversion de Percy pour les sports sanguinaires et au titre de « lieutenant général des chasses » conféré à Beaumarchais par feu Louis XV.
    Grey poursuivit :
    — … et d’un certain Silas Deane.
    — Qui est-ce ?
    — Un marchand venu des colonies. Il a été envoyé à Paris par le congrès américain. Il rôde autour de Beaumarchais. Lui, en revanche, il a été vu en compagnie de Vergennes.
    — Ah, lui ? Oui, j’en ai vaguement entendu parler.
    — As-tu également entendu parler d’une compagnie nommée Rodrigue Hortalez et C ie ?
    — Non. Ça sonne espagnol, non ?
    — Ou portugais. Mon informateur n’avait que ce nom mais il m’a fait part d’une rumeur selon laquelle Beaumarchais aurait des intérêts dans cette affaire.
    Hal se renfonça dans ses oreillers avec un grognement.
    — Beaumarchais a des intérêts partout. Il fait même de l’horlogerie, comme si écrire des pièces n’était pas suffisamment indigne ! Beauchamp est-il lié lui aussi à cette compagnie ?
    — Pas que l’on sache. Jusque-là, nous n’avons rien de plus que de vagues associations. J’ai demandé qu’on m’envoie tout ce qui avait trait à Beauchamp et aux Américains et voici ce qui est arrivé.
    Les longs doigts de Hal pianotaient nerveusement sur la courtepointe.
    — Ton informateur sait-il ce que fait cette compagnie ?
    — Du commerce, quoi d’autre ? répliqua Grey avec une moue ironique.
    — S’ils étaient aussi banquiers, je dirais que tu es peut-être tombé sur quelque chose.
    — Il se peut que ce soit le cas mais le seul moyen de le savoir c’est d’aller y fourrer son nez. Je prends la diligence de Douvres dans trois heures, fit-il après un coup d’œil à la pendule sur la cheminée.
    — Ah.
    La voix de Hal était neutre mais Grey connaissait son frère par cœur.
    — Je serai de retour de France avant la fin mars au plus tard. Ensuite, je prendrai le premier navire en partance pour les colonies, Hal. Je te ramènerai Henry.
    Mort ou vif . Ni l’un ni l’autre ne le dit à voix haute ; c’était inutile.
    — Je serai ici à votre retour, déclara enfin Hal.
    Grey posa une main sur celle de son frère qui la saisit aussitôt. En dépit de son allure frêle, sa poigne était d’une force rassurante. Ils restèrent ainsi en silence un moment, main dans la main, jusqu’à ce que la porte s’ouvre et qu’Arthur, cette fois convenablement habillé, entre avec un plateau de la taille d’une table de jeu croulant sous les saucisses, les rognons, les harengs fumés, les œufs brouillés, leschampignons et les tomates grillés, les toasts, la marmelade, les confitures, une grande théière fumante, des pots de lait et de sucre ainsi qu’un plat couvert qu’il déposa cérémonieusement devant Hal. Ce dernier contenait une sorte de gruau peu appétissant.
    Arthur s’inclina et sortit. Grey se demanda si c’était lui qui fréquentait la maison de Nessie les jeudis soir. Il se retourna vers son frère et le surprit en train de se servir de rognons.
    — Tu n’es pas censé manger ta bouillie ?
    — Ne me dis pas que, toi aussi, tu veux me pousser vers la tombe.
    Hal ferma les yeux en mâchonnant avec délice.
    — Comment veulent-ils que je guérisse en n’avalant que des biscottes et du gruau ?
    Sans cesser de ronchonner, il piqua sa fourchette dans un autre rognon.
    — C’est ton cœur, tu crois ? lui demanda Grey.
    — Je ne pense pas, répondit Hal d’un ton détaché. Je l’ai écouté, après la première attaque. Il battait normalement.
    Il se tapota le torse, sa fourchette en suspens.
    — Ça ne me fait pas mal. Si c’était le cœur, ça devrait, non ?
    Grey haussa les épaules.
    — C’était quel type d’attaque, alors ?
    Hal avala le dernier rognon, saisit un toast beurré d’une main et le couteau à marmelade de l’autre.
    — Je n’arrivais plus à respirer. Je suis devenu tout bleu, enfin tu vois le tableau.
    — Ah.
    — Mais là, en ce moment, je me sens bien, reprit Hal, l’air légèrement surpris.
    — Vraiment ?
    Il hésita un instant mais… il partait à l’étranger. Non seulement tout pouvait arriver mais encore les choses les plus inattendues se produisaient souvent. Il était préférable de ne pas laisser l’affaire en suspens au cas où un événement fâcheux survienne avant qu’ils ne se revoient.
    La nouvelle des amours de Dottie et de William le fit ciller et

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