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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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dix premières sont arrivées, il s’est rendu à Saint-Jean pour assister à leur assemblage sur le Richelieu. Pendant ce temps, le colonel Arnold (qui, si la moitié de ce que j’ai entendu sur son compte est vraie, est un homme incroyablement tenace) construisait en toute hâte une flottille de galères et de sloops.
    De son côté, outre ses prodiges d’ingénierie pliables, sir Guy disposait également de l’ Indefatigable , une frégate de 180 tonnes (le nombre de ses canons varie selon mes informateurs ; après une seconde bouteille de vin rouge du couvent – les sœurs le préparent elles-mêmes et, à en juger par la couleur du nez du curé, une grande partie est consommée sur place –, un consensus a été trouvé, à savoir « y en a un sacré tas, mon pote ! »). Sir Guy l’a fait entièrement démonter, transporter jusqu’au fleuve puis remonter.
    Le colonel Arnold ayant apparemment décidé qu’attendre plus longtemps lui ferait perdre l’avantage de l’initiative, il est sorti de sa cachette derrière l’île Valcourt le 30 septembre. Selon les témoignages, il avait quinze embarcations, contre les vingt-cinq de sir Guy. Celles d’Arnold, bâties à la hâte, étaient impropres à la navigation et leurs équipages des hommes de terre qui n’auraient su reconnaître une écoutille d’un écouvillon… l’armée américaine dans toute sa gloire !
    Cela dit, je ne devrais pas en rire. Plus j’en apprends sur le colonel Arnold (et j’en entends beaucoup parler ici à Québec), plus il m’apparaît comme « un homme qui en a », pour reprendre l’expression de grand-père George. J’aimerais pouvoir le rencontrer un jour.
    J’entends chanter au-dehors. Les autochtones se rendent à la cathédrale qui se trouve non loin. Je ne connais pas cet air et ne distingue pas les paroles mais j’aperçois la lueur de leurs torches depuis mon perchoir. Selon les cloches, il est 10 heures du soir.
    Au fait, la mère supérieure – sœur Immaculata – dit te connaître. Cela ne devrait pas me surprendre. Je lui ai raconté que tu connaissais l’archevêque de Canterbury et le pape, ce qui l’a fortement impressionnée. Elle m’implore de te demander de transmettre ses hommages les plus humbles à Sa Sainteté la prochaine fois que tu la verras. Elle m’a convié à dîner l’autre soir et m’a raconté la prise de la citadelle en 59. Il semblerait que tu aies cantonné un certain nombre de Highlanders dans l’enceinte du couvent. Lessœurs furent tellement choquées par leurs jambes nues qu’elles demandèrent par voie de réquisition des rouleaux de toile afin de leur confectionner des pantalons. Les dernières semaines du voyage ont durement malmené mon uniforme mais au moins suis-je décemment couvert sous la ceinture. Au grand soulagement de la mère supérieure, à n’en pas douter !
    J’en reviens au récit de la bataille. La flotte de sir Guy mit le cap vers le sud dans l’intention de reprendre Crown Point puis Ticonderoga. Alors qu’ils passaient devant l’île Valcourt, deux des navires d’Arnold fondirent sur elle et la canonnèrent. Ils s’enfuirent ensuite mais l’un d’eux (le Royal Savage ), incapable de lutter contre le vent contraire, s’échoua. Plusieurs canonnières britanniques l’abordèrent et capturèrent quelques hommes mais durent battre en retraite après avoir essuyé un feu nourri des Américains. Ils n’omirent toutefois pas de mettre le feu au Royal Savage avant de décamper.
    Un grand désordre s’ensuivit alors dans le détroit et la bataille ne commença vraiment que vers midi, le Carleton et l’ Inflexible assurant le gros des combats avec les canonnières. Le Revenge et le Philadelphia d’Arnold furent sévèrement endommagés par les bordées et le Philadelphia sombra dans la soirée.
    Le Carleton continua de pilonner l’ennemi jusqu’à ce qu’un tir chanceux des Américains sectionne la chaîne de son ancre, le faisant partir à la dérive. Il fut alors attaqué de toutes parts et bon nombre des membres de son équipage furent tués ou blessés. Parmi les morts se trouvaient son capitaine, le lieutenant James Dacres (j’ai la désagréable sensation de l’avoir déjà rencontré, peut-être à un bal la saison dernière), ainsi que tous les officiers supérieurs. Un enseigne de deuxième classe prit alors le commandement et le conduisit à l’abri. On m’a rapporté qu’il s’appelait Edward Pellew et quant à lui, je suis

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