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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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Il fallait reconnaître, à son crédit, que Rob avait joint son rire au leur.
    Pendant le trajet jusqu’au loch Errochty, elle n’avait perçu aucune hostilité de leur part. Il ne s’agissait sans doute que d’une plaisanterie stupide.
    En toute honnêteté, elle aurait dû le voir venir plus tôt. Elle était mère depuis trop longtemps pour ne pas avoir remarqué l’air secrètement ravi ou faussement candide qu’affichait tout mâle sur le point de faire une bêtise. Si elle avait été plusattentive à son équipe de maintenance et de réparation, elle aurait pu réagir, mais elle avait la tête ailleurs, inquiète pour Fergus et Marsali et réjouie par la vision de ses parents et de Ian enfin en route pour l’Ecosse.
    Il était temps de laisser le passé de côté et de se préoccuper du présent. Que pensaient-ils qu’elle ferait ? Hurler ? Se mettre à pleurer ? Frapper sur les portes en les suppliant de la laisser sortir ?
    Elle revint vers la porte et pressa l’oreille contre la fente, juste à temps pour entendre le moteur démarrer et les pneus crisser sur le gravier.
    Les salopards ! Comme elle ne les avait pas satisfaits en poussant des cris d’angoisse, ils la laissaient emmurée là ? Ils comptaient revenir plus tard dans l’espoir de la retrouver éplorée ou, mieux, écumante de rage ? Plus vache encore, ils rentreraient au bureau de la commission hydroélectrique avec des mines innocentes et déclareraient à M. Campbell que la nouvelle inspectrice ne s’était pas présentée au travail ce matin ?
    Elle expira par le nez, lentement, délibérément.
    Bien. Elle les éviscérerait l’un après l’autre en temps voulu. Pour le moment, que faire ?
    Elle tourna le dos à la porte et fixa les ténèbres. Elle n’était encore jamais venue dans ce tunnel mais en avait visité un similaire avec M. Campbell. C’était l’une des premières galeries du plan hydroélectrique, creusée à la pioche par les « hydro boys » dans les années cinquante. Il s’enfonçait sur plus de mille cinq cents mètres sous la montagne et une partie de la vallée inondée qui accueillait le loch Errochty. Un rail au milieu du tunnel permettait à un petit train électrique de circuler.
    A l’origine, il avait transporté les ouvriers, les « tigres de tunnel », de la surface au chantier. Aujourd’hui, il était réduit à une locomotive et servait uniquement pour inspecter les énormes câbles courant le long des parois et entretenir les gigantesques turbines au pied du barrage, à l’autre extrémité du tunnel.
    Ce qui était précisément ce que Rob, Andy et Craig étaient censés faire : soulever une des turbines et remplacer une lame endommagée.
    Adossée au mur du tunnel, les mains à plat sur la paroi rugueuse, elle réfléchit. Elle ferma les yeux et tenta de se remémorer le contenu de l’énorme classeur (laissé sur le siège de la camionnette) donnant les spécifications structurelles et techniques de toutes les centrales de son programme d’inspection.
    Elle avait examiné les plans de celle-ci la veille au soir et de nouveau brièvement ce matin en se brossant les dents. Le tunnel avait servi à la construction des niveaux inférieurs du barrage et débouchait donc forcément sur celui-ci. A quelle profondeur ? S’il arrivait au niveau de la salle des turbines, il avait été muré. Mais s’il arrivait au niveau du poste de travail se trouvant au-dessus, une salle immense équipée de ponts roulants capables de soulever les turbines de plusieurs tonnes hors de leur nid, il devait y avoir une porte. Il aurait été inutile de murer cette issue puisqu’il n’y avait pas d’eau derrière.
    Elle eut beau se concentrer, elle ne put se souvenir si le tunnel communiquait avec le barrage ou non. Il n’y avait qu’un moyen de le savoir.

    Elle avait aperçu le train dans le bref instant avant que les portes se referment. Elle n’eut pas à fouiller l’obscurité longtemps avant de grimper dans la minuscule cabine dépourvue de porte de la locomotive. Ces clowns avaient-ils subtilisé également la clef de contact ? Ha ! Il n’y avait pas de clef, uniquement un bouton électrique sur le tableau de bord. Elle l’enfonça. Un voyant rouge s’alluma et elle perçut un bourdonnement électrique traverser le rail.
    Le train ne pouvait être plus simple à conduire. Il n’y avait qu’un levier qu’il suffisait de pousser ou de tirer selon qu’on voulait aller en avant ou en arrière.

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