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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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Je vous remercie.
    Il sourit et Roger ne put s’empêcher de sourire en retour.
    — Je suis navré d’avoir dû le faire, reprit Menzies. J’aime beaucoup Jem. Il est intelligent, studieux… et très drôle.
    — Il est tout cela, convint Roger, mais…
    — Mais je n’avais pas le choix, l’interrompit Menzies. Si aucun des autres élèves n’avait compris ce qu’il disait, une simple excuse aurait pu suffire. Mais… vous a-t-il rapporté au juste ce qu’il avait dit ?
    — Non, pas en détail.
    Roger ne le lui avait pas demandé. Il n’avait entendu Jamie Fraser insulter quelqu’un en gaélique qu’à trois ou quatre occasions mais chacune avait été mémorable. Or, Jem avait une excellente mémoire.
    — Je ne vous le dirai pas non plus, à moins que vous n’y teniez. Le problème est que, même si seuls quelques enfants l’ont compris, ils n’ont pas manqué de le traduire à leurs camarades. Ils savent également que je comprends le gaélique. Je dois défendre l’autorité de mon équipe. S’il n’y a plus de respect pour les enseignants, tout fout le camp. Votre femme m’a dit que vous aviez enseigné vous-même ? A Oxford, je crois ? Ce n’est pas rien !
    — C’était il y a quelques années et je n’étais que maître assistant. Je comprends votre position bien que, pour ma part,je n’eusse pas le droit de recourir à la force physique pour maintenir l’ordre et le respect.
    Cela étant, il se souvenait d’un ou deux de ses étudiants de seconde année auxquels il aurait volontiers cassé la figure.
    Menzies le dévisagea avec un regard malicieux.
    — Je suis sûr que votre présence suffisait amplement. Compte tenu que vous faites deux fois ma taille, je suis soulagé d’apprendre que vous n’êtes pas du genre violent.
    — C’est le cas d’autres parents ?
    — A vrai dire, jusqu’ici aucun des pères ne m’a frappé même si j’ai été menacé une ou deux fois. J’ai aussi eu une mère qui a débarqué avec la vieille carabine familiale.
    D’un signe de tête, Menzies indiqua le mur derrière lui. Il y avait une série de trous dans le plâtre, en partie mais pas totalement cachés par une carte du continent africain.
    — Au moins, elle a tiré au-dessus de votre tête, plaisanta Roger.
    — Pas vraiment, répondit Menzies en riant. Je lui ai demandé de poser doucement son arme sur le bureau mais elle l’a laissée tomber et le coup est parti. BANG ! La pauvre femme était dans tous ses états, tout comme moi.
    Roger devait lui reconnaître un certain talent pour gérer les parents difficiles, y compris lui-même. Il se pencha en avant pour indiquer qu’il comptait bien reprendre le contrôle de la conversation.
    — Je ne suis pas venu pour me plaindre de la correction que vous avez infligée à mon fils, du moins pas encore, mais plutôt de l’incident qui l’a provoquée.
    Menzies hocha la tête et posa ses coudes sur la table en joignant les doigts. Roger poursuivit :
    — Je comprends que vous deviez défendre vos enseignants mais cette femme a failli arracher l’oreille de mon fils, tout ça pour avoir dit quelques mots à un camarade, pas des insultes, rien que des mots, en gàidhlig .
    Le regard de Menzies s’aiguisa en entendant son accent.
    — Ah, ça vient donc de vous. Je me demandais s’il le tenait de sa mère ou de son père.
    — A vous entendre, on dirait une maladie congénitale. Vous avez sûrement remarqué que mon épouse était américaine ?
    Menzies parut amusé. Brianna passait difficilement inaperçue.
    — En effet, je l’avais remarqué mais elle m’a dit que son père était un Ecossais des Highlands. Vous le parlez à la maison ?
    — Non, rarement. Jem l’a appris de son grand-père. Il… il n’est plus avec nous.
    Menzies hocha la tête.
    — Moi aussi, je l’ai appris de mes grands-parents, du côté maternel. Ils sont morts eux aussi. Ils étaient de Skye.
    L’habituelle question implicite flotta dans l’air un instant, Roger y répondit.
    — Je suis né à Kyle of Lochalsh mais j’ai grandi en grande partie à Inverness. J’ai appris le gaélique principalement sur des bateaux de pêche sur le Minch.
    Et dans les montagnes de Caroline du Nord.
    Menzies baissa les yeux vers ses mains.
    — Vous êtes monté sur un bateau de pêche au cours de ces vingt dernières années ?
    — Non, Dieu merci !
    Menzies eut un bref sourire.
    — Vous y entendriez très peu de gaélique ces temps-ci, plutôt de l’espagnol, du

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