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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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Burgoyne à sir George Germain
    … Je n’imagine pas qu’une expédition arrivant par la mer puisse autant impressionner l’ennemi ni mettre un terme à cette guerre avec autant d’efficacité qu’une invasion venue du Canada par Ticonderoga.
    A bord du HMS Tartar , 4 avril 1777
    Il avait prévenu Dottie de ne pas trop se charger, le Tartar n’étant qu’une frégate de vingt-huit canons. Même ainsi, il fut surpris de voir qu’elle n’emportait qu’une malle (certes, grande), deux valises et un sac à ouvrage.
    — Comment, pas même une belle mante à capuchon ? la taquina-t-il. William ne va pas te reconnaître.
    — Peuh ! répondit-elle avec le talent de son père pour la concision.
    Néanmoins, elle sourit légèrement. Elle était très pâle et il espérait que ce n’était pas un signe annonciateur du mal de mer. Il lui prit la main et la tint jusqu’à ce que le dernier filet de terre anglaise eût disparu à l’horizon.
    Il était encore stupéfait qu’elle soit parvenue à ses fins. Hal devait être encore plus affaibli qu’il ne le paraissait pour sefaire embobiner ainsi et la laisser partir pour l’Amérique, même sous la protection de son oncle et dans le but louable de soigner son frère. Naturellement, Minnie ne pouvait quitter le chevet de son mari, même si elle se rongeait les sangs pour son fils. Mais qu’elle n’ait même pas eu un mot de protestation devant cette aventure…
    — Ta mère est dans le coup, n’est-ce pas ? demanda-t-il d’un ton nonchalant.
    Elle se tourna brusquement vers lui, le dévisageant derrière un rideau de cheveux volant au vent.
    — Quel coup ?
    Elle tenta de remettre un peu d’ordre dans la masse de sa chevelure blonde échappée de la trop fine résille dans laquelle elle l’avait emprisonnée.
    — Aide-moi, veux-tu ?
    Il attrapa ses cheveux, les lissa des deux mains, les tressa habilement sous le regard admiratif d’un marin qui passait par là, tordit la natte en un chignon et le fixa à l’arrière de sa nuque avec le ruban de velours, dernier vestige de la résille déchirée. Sa tâche finie, il recula d’un pas en reprenant :
    — « Quel coup ? », ne me fais pas rire ! La redoutable machination que tu as mise sur pied.
    Elle le fusilla du regard.
    — Si c’est sauver Henry que tu appelles une « redoutable machination », je suis entièrement d’accord avec toi. Ma mère est prête à tout pour le récupérer. Toi aussi, autrement tu ne serais pas ici.
    Sans attendre de réponse, elle pivota sur ses talons et se dirigea d’un air altier vers l’escalier menant aux cabines, le laissant sans voix.
    L’un des premiers vaisseaux du printemps leur avait apporté d’autres nouvelles de Henry. Il était vivant, Dieu soit loué, mais grièvement blessé au ventre. L’hiver rude n’avait guère arrangé son état. Il avait été transféré à Philadelphie avec d’autres prisonniers britanniques. La lettre avait été rédigée par un ami officier, lui aussi captif, mais Henry était parvenu à griffonner quelques mots d’affection et à la signer. Le souvenir de ce gribouillis à peine lisible serra le cœur de Grey.
    Toutefois, le fait qu’il se trouve à Philadelphie était encourageant. Lors de son séjour en France, Grey avait sympathisé avec un éminent Philadelphien. Cette relation lui serait peut-être utile. Il sourit malgré lui en se souvenant de sa rencontre avec l’Américain.

    Il ne s’était pas arrêté longtemps à Paris. Juste le temps d’apprendre que Percival Beauchamp ne s’y trouvait pas, s’étant retiré pour l’hiver dans le domaine familial, les Trois Flèches, près de Compiègne. Il avait donc acheté un chapeau doublé de fourrure et des bottes, s’était drapé dans sa cape la plus chaude, avait loué un cheval et s’était élancé sur les routes, bravant la tempête.
    Arrivant couvert de boue et transi, il avait été accueilli avec suspicion mais la qualité de ses vêtements et son titre lui avaient néanmoins ouvert les portes. On l’avait introduit dans un luxueux salon où brûlait (Dieu merci !) un excellent feu.
    Il s’était forgé une image du baron Amandine sur la base des remarques de Percy. Il avait beau savoir qu’il était futile de théoriser avant même d’avoir observé, il était inhumain de s’empêcher d’imaginer.
    Il avait plutôt bien réussi à chasser Percy de son esprit au cours des dernières… dix-huit, dix-neuf années ? Mais à présent que penser

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