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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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blessés mais nos canots furent criblés de balles, ce dont nous ne nous sommes aperçus que lorsque nous les avons remis à l’eau et que deux d’entre eux ont coulé à pic. Après avoir marché un long moment dans la boue jusqu’à la taille, j’ai retrouvé la route infestée d’insectes carnivores.) Depuis mon retour, nous n’avons rien fait de bien palpitant même si la rumeur que « c’est pour demain » coure toujours. L’oisiveté m’étant encore plus insupportable dans un décor « civilisé » (sans compter qu’aucunefille à New York ne sait danser), je me suis porté volontaire pour acheminer des dépêches, ce qui m’a un peu défoulé.
    Puis, hier, j’ai reçu l’ordre de retourner au Canada pour y rejoindre l’état-major du général Burgoyne. (Dois-je détecter là ton œuvre machiavélique, papa ? Si c’est le cas, merci !)
    En outre, j’ai revu le capitaine Richardson. Il m’a rendu visite dans ma chambre hier soir. J’en ai été fort surpris, ne l’ayant pas revu depuis près d’un an. Il ne m’a pas demandé de compte rendu de notre expédition à Québec (ce qui n’a rien d’étonnant, nos informations étant obsolètes) et quand je l’ai interrogé à propos de Randall-Isaacs, il m’a répondu ne rien savoir.
    Il avait appris que je devais livrer des dépêches spéciales en Virginie avant de partir pour le Canada et, sans vouloir en aucune manière me retarder dans ma mission, m’a demandé si j’accepterais de lui rendre un petit service. J’étais sur mes gardes après mon long séjour dans les glaces du Nord. Il s’agit de livrer un message codé à un groupe de loyalistes en Virginie, ce que je pourrais faire facilement, connaissant bien le terrain. Cela ne devrait pas me retarder de plus d’un jour ou deux, m’a-t-il assuré.
    J’ai accepté, plus parce que j’aimerais revoir certaines parties de la Virginie dont je garde un si bon souvenir que pour obliger le capitaine Richardson. Cet homme ne m’inspire pas confiance.
    Fais bon voyage, papa, et transmets toute mon affection à ma chère Dottie que j’ai hâte de retrouver. (Dis-lui que j’ai tué quarante-deux hermines au Canada. De quoi lui faire confectionner une cape de reine !)
    Ton très affectionné bon à rien,
    William

34
    Psaumes, XXX
    Lallybroch, 6 octobre 1980
    Brianna avait négocié avec la commission hydroélectrique de passer trois jours sur le terrain, inspectant les sites, surveillant les opérations de maintenance et les réparations, et de travailler chez elle les deux jours restants à rédiger des rapports, établir des fiches et s’occuper de la paperasserie. Elle était en train de déchiffrer les notes de Robert Cameron concernant l’alimentation électrique de la seconde turbine de loch Errochty, lesquelles semblaient avoir été écrites avec un crayon gras sur les vestiges du sac en papier ayant contenu son déjeuner, quand elle entendit des bruits dans le bureau du laird de l’autre côté du couloir.
    Elle avait vaguement conscience d’un bourdonnement grave depuis un certain temps mais l’avait pris pour celui d’une mouche coincée derrière une vitre. Puis le bourdonnement se transforma en mots, or une mouche ne pouvait chanter « L’Eternel est mon berger » sur l’air de Saint Columba .
    Elle se figea en réalisant qu’elle avait reconnu l’air. La voix était aussi râpeuse que de la toile émeri et craquait de temps à autre… mais elle montait et descendait… Elle chantait vraiment !
    La chanson fut brusquement interrompue par une quinte de toux puis, après moult raclements de gorge et fredonnements prudents, la voix s’éleva à nouveau, reprenant la chanson, cettefois sur un vieil air écossais intitulé, si elle se souvenait bien, Crimond .
    L’Eternel est mon berger, je ne manquerai de rien
    Il me fait reposer dans de verts pâturages.
    Il me mène près des eaux paisibles.
    « Près des eaux paisibles » fut répété plusieurs fois sur différents tons puis l’hymne reprit avec une vigueur accrue :
    Il restaure mon âme,
    Il me conduit dans les sentiers de la justice,
    A cause de son nom.
    Assise derrière son bureau, Brianna tremblait, les larmes coulant sur ses joues, un mouchoir pressé contre sa bouche pour qu’il ne l’entende pas. « Merci », murmura-t-elle dans le tissu. « Oh, merci ! »
    Le chant s’arrêta et le fredonnement reprit, grave et satisfait. Elle se ressaisit et s’essuya les yeux. Il était presque midi. Il

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