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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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tôt.
    — Il m’a été présenté par sir George qui connaissait son père, mais nous n’avons pas eu l’occasion de discuter. J’ai entendu quelques rumeurs positives à son sujet, des allusions à peine voilées…
    — Normal, pour un homme qui exerce ce métier. Aaaaaaahhh !
    Harry agita une main devant sa bouche grande ouverte, puis toussa à plusieurs reprises, les yeux larmoyants. Il secoua la tête d’un air admiratif.
    — Il est frais, ce raifort… Très frais !
    Il s’en servit une autre cuillerée.
    — Je l’ai rencontré à nouveau en Caroline du Nord, reprit Grey. Là, nous avons un peu parlé et il m’a demandé la permission de proposer à William une mission de renseignements.
    Quarry se figea, un canapé en suspens.
    — Ne me dis pas que tu as laissé entraîner Willie dans ce merdier ?
    — Ce n’était certes pas mon intention, se défendit Grey, piqué. J’avais de bonnes raisons de croire que ce serait bon pour Willie. Ne serait-ce que parce que cela le sortait de la Caroline du Nord et lui permettait de rejoindre l’état-major de Howe.
    Quarry acquiesça tout en mastiquant, puis il déglutit avec un effort visible.
    — Soit. Et maintenant, tu as des doutes ?
    — Oui. D’autant plus que très peu de gens connaissent bien Richardson. Tous ceux qui me l’ont recommandé ne l’ont fait que parce qu’il leur avait été recommandé par quelqu’un d’autre. Sauf sir George Stanley, qui se trouve actuellement en Espagne avec ma mère, et le vieux Nigel Bruce, qui a eu la fâcheuse idée de mourir entre-temps.
    — Quel manque de considération !
    — Je ne te le fais pas dire. Je pourrais sans doute dégoter d’autres informations mais je n’en ai pas le temps. Dottie et moi partons après-demain.
    Il lança un regard vers la fenêtre avant d’ajouter :
    — Si le temps le permet.
    — Ah ! Et c’est là que j’interviens. Que dois-je faire des informations que je trouve ? Les transmettre à Hal ou te les envoyer ?
    — Les donner à Hal, soupira Grey. Dieu sait à quoi ressembleront les services postaux en Amérique, même avec le Congrès siégeant à Philadelphie. Si tu tombes sur quelque chose d’urgent, Hal sera mieux placé pour s’en occuper que moi là-bas.
    Quarry hocha la tête puis remplit le verre de Grey.
    — Tu ne manges rien, observa-t-il.
    — J’ai déjeuné tard, mentit-il.
    Il prit un scone et le tartina sans conviction de confiture. Quarry indiqua de nouveau la lettre du bout de sa fourchette.
    — Et ce Denys je-ne-sais-quoi ? Il faut que je me renseigne aussi sur lui ?
    — S’il te plaît. Toutefois, j’en apprendrai peut-être plus à son sujet en Amérique. C’est là-bas qu’il a été vu la dernière fois.
    Il mordit dans le scone. Il était à la fois friable et dense, parfait. Du coup, il sentit son appétit revenir. Il se demanda s’il devait lancer Harry sur la piste du Juif possédant un entrepôt à Brest puis décida que non. Tout ce qui avait trait à une éventuelle implication de la France était extrêmement délicat et si Harry était méthodique, il n’était pas subtil.
    Quarry choisit une tranche de biscuit de Savoie, plaça dessus deux tuiles aux amandes et une noix de crème et engloutit le tout. Où mettait-il tout ça ? Il était solidement charpenté mais n’avait pas de ventre. Il devait se dépenser lors d’exercices énergiques dans les bordels, son sport favori en dépit de son âge.
    Quel âge avait-il au juste ? Quelques années de plus que Grey, quelques années de moins que Hal. Il ne s’était encore jamais posé la question. Hal et lui semblaient immortels ; il ne pouvait imaginer un avenir sans eux. Cependant, sous sa perruque, Harry était pratiquement chauve. Comme à son habitude, il l’avait enlevée pour se gratter la tête puis remise de travers. Les articulations de ses doigts étaient enflées, bien qu’il maniât sa tasse avec son aisance coutumière.
    Grey prit soudain conscience de sa propre condition de mortel, dans le raidissement d’un pouce, le picotement d’un genou. Et en particulier dans la peur qu’il ne puisse plus être là pour protéger William alors qu’il avait encore besoin de lui.
    Harry vit son expression étrange et demanda :
    — Qu’est-ce qu’il y a ?
    Grey sourit, reprit son verre de cognac.
    — Timor mortis conturbat me .
    — Ah ! fit Quarry, méditatif. Buvons à ça !

33
    Le mystère s’épaissit
    28 février 1777
    Londres
    Le major général John

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