Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
Vom Netzwerk:
coffret ouvert sur la table devant eux. Il restait une épaisse liasse de lettres non ouvertes posée sur les livres. Il n’avait pas encore eu le courage d’avouer à Brianna qu’il avait regardé les deux petits ouvrages.
    — On sait qu’ils ont pu quitter Ticonderoga sains et saufs, autrement il ne resterait pas autant de lettres.
    — En tout cas, on sait que l’un d’eux au moins s’en est sorti, précisa Brianna. A moins que… Ian est au courant. Il aurait pu…
    Roger saisit la liasse d’un air décidé. Brianna retint son souffle tandis qu’il parcourait les enveloppes.
    — Claire, Claire, Claire, Jamie, Claire, Jamie, Jamie, Claire, Jamie…
    Il s’arrêta sur une enveloppe rédigée d’une écriture qui ne lui était pas familière.
    — Tu as peut-être raison au sujet de Ian. Tu sais à quoi ressemble son écriture ?
    Elle fit non de la tête.
    — A dire vrai, je ne me souviens pas de l’avoir vu écrire quoi que ce soit mais je suppose qu’il sait lire et écrire.
    — Bon… Que veux-tu faire ? lui demanda-t-il.
    Roger remit la lettre en place, regarda l’étagère puis Brianna. Elle était nerveuse, hésitante. Puis elle prit sa décision et se dirigea vers la bibliothèque d’un pas ferme.
    — Lequel de ces livres nous dira à quelle date le fort de Ticonderoga est tombé ?
    George III, Rex Britannia
à lord George Germain
    … Burgoyne prendra le commandement des troupes qui avanceront sur Albany à partir du territoire canadien.
    En tenant compte des maladies et autres contingences, nous ne pouvons nous permettre d’engager plus de 7 000 de nos hommes sur le lac Champlain car le front canadien doit être protégé… Il faudra employer des Indiens.

35
    Ticonderoga
    Fort Ticonderoga, 12 juin 1777
    Je trouvai Jamie endormi nu sur la paillasse de la minuscule chambre qui nous avait été attribuée. Elle se trouvait au dernier étage de l’un des baraquements en pierre et se transformait donc en fournaise au milieu de l’après-midi. Cependant, nous y étions rarement durant la journée, Jamie travaillant sur le lac à la construction du pont et moi dans le bâtiment de l’hôpital ou dans les quartiers des familles, où l’on étouffait tout autant.
    D’un autre côté, les pierres chauffées par le soleil dans la journée libéraient une douce chaleur lors des nuits fraîches. Nous n’avions pas de cheminée et une bonne brise en provenance du lac pénétrait par notre lucarne au coucher du soleil. Pendant quelques heures, entre dix heures du soir et deux heures du matin, la température était très agréable. Pour le moment, il n’était que vingt heures. Il faisait encore jour dehors et chaud dedans. Les épaules de Jamie luisaient de transpiration et ses tempes étaient moites.
    Notre minuscule chambre présentait un avantage : étant la seule pièce au dernier étage, nous jouissions d’un peu d’intimité. Elle avait aussi ses inconvénients : quarante-huit marches de pierre à grimper chargé d’eau et à descendre avec les pots de chambre. Je venais de monter un grand seau d’eau qui me semblait peser une tonne bien que j’en aie renversé la moitié sur le devant de ma jupe. Je le posai à terre avec unbruit sourd qui fit bondir Jamie. Il cligna des yeux dans la pénombre.
    — Oh, pardon ! Je ne voulais pas te réveiller.
    Il bâilla, s’étira puis se gratta le crâne des deux mains.
    — Ce n’est rien, Sassenach . Tu as dîné ?
    — Oui, j’ai mangé avec les femmes. Et toi ?
    D’ordinaire, il mangeait avec les hommes de son équipe lorsqu’ils avaient fini leur travail mais il arrivait qu’il soit convoqué par le général Saint Clair ou invité par d’autres officiers de milice. Ces dîners plus formels se tenaient beaucoup plus tard.
    — Hmm-hmm.
    Il se rallongea et m’observa pendant que je versais de l’eau dans une bassine en fer-blanc et sortais un petit morceau de savon. Je me mis en chemise et me frottai méticuleusement, la soude piquant ma peau à vif et me faisant larmoyer.
    Je me rinçai les mains et les bras, puis criai « Gare là-dessous ! » avant de jeter le contenu de la bassine par la fenêtre. Me voyant recommencer à me récurer, Jamie me demanda, intrigué :
    — Que t’arrive-t-il ?
    — Je suis presque sûre que le fils de Mme Wellman a les oreillons. Je ne veux pas courir le risque de te les transmettre.
    — C’est si grave que ça, les oreillons ? Je croyais que seuls les petits enfants les attrapaient.
    — En

Weitere Kostenlose Bücher