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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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des enfants et des prisonniers, dont je peux donc m’occuper. J’ai largement de quoi faire car ils sont nombreux.
    J’ai la nette impression que Ticonderoga a changé de mains à un moment ou un autre, probablement à plusieurs reprises, mais je n’ai aucune idée de qui l’a pris à qui et quand. Ce dernier point me préoccupe un peu.
    Le général Wayne ne dispose de pratiquement aucune troupe régulière. Selon Jamie, le fort manque cruellement d’effectifs (même moi je m’en rends compte, la moitié des casernes sont vides). Il y a bien quelques compagnies de miliciens qui débarquent de temps à autre depuis le New Hampshire et le Connecticut mais les hommes ne s’enrôlent généralement que pour deux ou trois mois (comme nous l’avons fait). Même ainsi, souvent, ils ne restent pas jusqu’au bout de leur engagement et le nombre de combattants dans le fort fondlentement. Le général Wayne se plaint publiquement que sa garnison est réduite à (je le cite) « des nègres, des Indiens et des femmes ». Je lui ai rétorqué que cela pourrait être pire.
    Jamie me dit également que le fort est privé de la moitié de ses canons. Ces derniers ont été emportés il y a deux ans par un libraire obèse nommé Henry Fox qui, par des prouesses d’ingénierie et de ténacité, est parvenu à les acheminer jusqu’à Boston où ils ont été très utiles pour refouler les Anglais. (M. Fox a dû lui-même être transporté dans une carriole, l’homme pesant plus de cent cinquante kilos. L’un des officiers du fort, qui a accompagné l’expédition, nous l’a décrite en nous faisant pleurer de rire.)
    Plus inquiétant encore, une petite colline se dresse juste en face de nous de l’autre côté du lac. Les Américains l’ont baptisée Mount Defiance quand ils ont pris le fort aux Anglais il y a deux ans (Tu te souviens d’Ethan Allen ? « Rendez-vous, au nom du grand Jehovah et du Congrès américain ! » J’ai entendu dire que ce pauvre M. Allen se trouvait actuellement en Angleterre, jugé pour trahison après avoir poussé le bouchon un peu trop loin en tentant de refaire le coup à Montréal). Toujours est-il que Wayne n’a pas les moyens d’y placer de l’artillerie et des hommes. Je crains fort que les Anglais, si et quand ils arriveront, ne se rendent compte rapidement que cette colline domine le fort et que ce dernier se trouve à portée de canons depuis son sommet.
    Sur le plan positif, l’été est presque là. Les cours d’eau regorgent de poissons et, s’il y avait des champs de coton, les plants m’arriveraient jusqu’à la taille. Il pleut souvent et je n’avais jamais vu autant de végétation dans un même endroit. (L’air est tellement chargé d’oxygène que cela m’étourdit parfois et que je suis obligée de faire un détour par les casernes pour inhaler une bouffée reconstituante de linge sale et de pots de chambre.) Tous les quelques jours, ton cousin Ian prend la tête d’une expédition de chasse et de cueillette. Jamie et un bon nombre d’autres hommes sont des pêcheurs accomplis et nous mangeons donc extrêmement bien.
    Je ne vais pas m’étendre plus longtemps, ne sachant pas encore quand ni où je pourrai envoyer cette lettre (Nous recopions chacune de nos lettres, quand nous en avons le temps, et en envoyons plusieurs exemplaires via les itinéraires « jamisiens ». En effet, le courrier normal n’est vraiment plus fiable ces temps-ci). Avec un peu de chance, elle arrivera avec nous à Edimbourg. En attendant,recevez toute notre affection. Jamie rêve des petits de temps en temps. J’aimerais en faire autant.
    Maman
    Roger resta silencieux un moment pour s’assurer que Bree avait fini sa lecture. En fait, elle lisait plus vite que lui mais il ne doutait pas qu’elle voudrait la relire plusieurs fois. Elle poussa un soupir contrarié et se redressa. Il posa une main sur sa taille. Elle la couvrit de la sienne et serra ses doigts machinalement. Elle regardait la bibliothèque.
    — Ceux-là sont nouveaux, n’est-ce pas ? dit-elle en désignant l’une des étagères.
    — Oui. Je les ai commandés à Boston. Ils sont arrivés il y a quelques jours.
    Les tranches étaient neuves et brillantes. Des livres d’histoire traitant de la Révolution américaine. Encyclopedia of the American Revolution de Mark M. Boatner III. A Narrative of a Revolutionary Soldier , de Joseph Plumb Martin.
    — Tu veux savoir ? lui demanda-t-il.
    Il pointa le menton vers le

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