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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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cou, n’y trouva rien.
    — Le voici.
    Hunter ouvrit le coffre au pied du lit et se redressa avec le rosaire en bois pendant au bout de sa main.
    — Nous te l’avons ôté quand nous t’avons déshabillé mais ma sœur l’a mis à l’abri pour toi.
    — « Nous » ? Vous et… Mlle Hunter… m’avez déshabillé ?
    — Il n’y avait personne d’autre, répondit le médecin d’un air contrit. Nous avons dû t’étendre nu dans le ruisseau pour faire baisser ta fièvre. Tu ne t’en souviens pas ?
    Effectivement, William se souvenait vaguement d’une sensation de froid extrême et de noyade qu’il avait attribuée à un deses rêves fébriles. Mais il ne se rappelait pas de Mlle Hunter en cet instant.
    — Je ne pouvais pas te porter seul, expliqua le médecin. Quant aux voisins… j’avais préservé ta pudeur sous une serviette.
    William prit son rosaire et demanda, intrigué :
    — Quelle querelle vous oppose à vos voisins ? Je ne suis pas papiste, ce rosaire est un souvenir… offert par un ami.
    — Ah, fit Hunter, déconcerté.
    Il se passa un doigt sur la lèvre.
    — Je vois. J’avais cru que…
    — Les voisins… ? l’interrompit William.
    Mal à l’aise, il glissa le rosaire autour de son cou. Peut-être l’animosité des voisins découlait-elle de leur méprise sur sa religion ?
    — Ils m’auraient sûrement aidé à te transporter, admit Hunter. Mais encore eût-il fallu avoir le temps d’aller les chercher. Ton état demandait des soins urgents et la première maison est à une bonne distance.
    William comprit qu’il n’en apprendrait pas plus sur l’attitude des voisins quant aux Hunter. Insister aurait été impoli. Il se contenta donc de hocher la tête et se leva.
    Le sol se mit à tanguer sous ses pieds et des éclairs blancs clignotèrent devant ses yeux. Il se rattrapa de justesse au rebord de la fenêtre et revint à lui quelques instants plus tard, en nage et retenu par la poigne étonnamment puissante du docteur Hunter qui lui avait évité de basculer la tête la première dans la cour en contrebas.
    — Pas si vite, Ami William, lui dit-il en l’aidant à rejoindre le lit. Il te faudra attendre au moins une journée avant de pouvoir tenir seul debout. Tu n’es pas encore aussi remis que tu le crois.
    Légèrement nauséeux, William s’assit sur le lit pendant que Hunter lui essuyait le visage avec une serviette. De toute évidence, il avait encore largement le temps de décider où aller par la suite.
    — A votre avis, docteur, combien de temps avant que je puisse marcher toute une journée ?
    Hunter l’examina attentivement.
    — Cinq jours, quatre au moins. Tu es jeune et vigoureux, autrement j’aurais dit une bonne semaine.
    Se sentant faible, William s’allongea. Le médecin resta un moment à côté du lit, soucieux.
    — Ton voyage… te mènera-t-il loin d’ici ? demanda-t-il en choisissant minutieusement ses mots.
    — Assez, oui, répondit William tout aussi prudent. Je me dirige… vers le Canada.
    En dire plus, c’était courir le risque de dévoiler les raisons de son voyage. Certes, un homme pouvait se rendre au Canada pour affaires sans nécessairement traiter avec l’armée britannique qui occupait Québec mais le docteur ayant lui-même parlé de politique… autant se montrer discret. En outre, il n’était pas question de mentionner Mount Josiah. Quelles que soient les relations des Hunter avec le voisinage, les nouvelles concernant un visiteur se propageaient vite.
    — Le Canada… répéta Hunter, songeur. Oui, effectivement, c’est une distance considérable. Fort heureusement, j’ai tué une chèvre ce matin. Nous aurons de la viande ; elle te donnera des forces. Demain, je te saignerai afin d’éliminer l’excès de flegme et restaurer l’équilibre de tes humeurs, puis nous verrons. En attendant…
    Il lui sourit et lui tendit la main.
    — Viens. Je vais t’aider à aller jusqu’au cabinet d’aisances.

39
    Un cas de conscience
    Un orage se préparait. William le devinait dans le mouvement de l’air, aux ombres des nuages qui filaient sur le plancher usé. La chaleur oppressante de cette journée d’été s’était atténuée et il sentait l’électricité ambiante se propager dans ses membres. Incapable de rester allongé plus longtemps, il se leva et se retint à la table de toilette jusqu’à ce que passe le premier vertige.
    Il marcha d’un côté et de l’autre de la chambre, une distance de trois mètres, en se

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