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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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tenant au mur. L’effort l’étourdissait et il était obligé de s’asseoir sur le plancher de temps à autre, la tête entre les genoux, jusqu’à ce que les points lumineux cessent de danser devant ses yeux.
    Alors qu’il était assis sous la fenêtre, il entendit des voix dans la cour. Celle de Mlle Hunter, surprise et interrogative, et celle d’un homme, plus grave et rauque. Une voix familière… Ian Murray !
    William bondit sur ses pieds et retomba aussitôt sur le sol, pris de tournis. Les poings serrés, il inspira profondément en attendant que le sang afflue à nouveau à son cerveau.
    — Il vivra, donc ?
    Les voix étaient lointaines, à demi étouffées par le murmure des châtaigniers qui entouraient la maison. Il se redressa péniblement sur les genoux et s’accrocha au rebord de fenêtre.
    Il apercevait la haute silhouette de Murray près du portail, le grand chien à ses côtés. Il ne vit pas Glouton ni les autres Indiens mais deux chevaux broutaient les herbes folles derrièrel’Ecossais, leurs rênes pendantes. Rachel Hunter tendait la main vers la maison, l’invitant sans doute à entrer, mais Murray fit non de la tête. Il fouilla dans un sac accroché à sa ceinture et en sortit un petit paquet qu’il lui tendit.
    — Hé ! essaya de crier William.
    Il n’avait plus de souffle et agita un bras. Le mouvement attira le regard de Murray. Apercevant William à la fenêtre, il lui sourit et le salua d’un geste de la main.
    William crut qu’il allait entrer mais l’Ecossais saisit les rênes de l’un des chevaux et les plaça dans les mains de la jeune fille. Puis, avec un dernier salut vers la fenêtre de William, il sauta d’un bond sur la selle de l’autre monture.
    En le voyant disparaître entre les arbres, William ressentit une profonde déception. Puis il se souvint que Murray avait laissé un cheval. Rachel Hunter était en train de le mener à l’arrière de la maison, son tablier et ses jupons battant au vent, une main plaquée sur le crâne pour retenir son bonnet.
    La monture devait être pour lui ! Murray comptait-il revenir le chercher ? Devait-il le suivre ? Le cœur battant, il enfila ses culottes rapiécées, les nouveaux bas que Rachel lui avait donnés puis chaussa tant bien que mal ses bottes raidies par leur séjour dans l’eau. L’effort lui fit tourner la tête mais, déterminé, il descendit l’escalier, vacillant et manquant de glisser à chaque marche.
    Il arriva dans la cuisine au moment où la porte s’ouvrait. Un courant d’air la referma dans un claquement. Rachel se tourna d’un bloc, l’aperçut et poussa un cri.
    — Doux Jésus ! Que fais-tu en bas ?
    — Pardonnez-moi, je n’ai pas voulu vous faire peur. Je… j’ai vu M. Murray repartir et je pensais le rattraper. Vous a-t-il dit où je devais le rejoindre ?
    — Non. Pour l’amour de Dieu, assieds-toi avant de tomber.
    L’envie de sortir était irrésistible mais ses genoux semblaient sur le point de le lâcher, et il s’exécuta à contrecœur.
    — S’il vous plaît, qu’a-t-il dit ?
    Se rendant compte qu’il était assis alors qu’elle était toujours debout, il lui indiqua l’autre tabouret.
    — Je vous en prie, prenez un siège et racontez-moi ce qu’il vous a dit.
    Rachel s’assit en lissant ses jupes. Les nuages noirs projetaient des ombres fuyantes sur le sol et son visage comme si la pièce se trouvait sous l’eau.
    — Il s’est enquis de ta santé et, quand je lui ai appris que tu allais mieux, il m’a confié un cheval pour toi.
    Elle hésita un instant et William l’encouragea :
    — Il vous a donné autre chose, n’est-ce pas ? Je l’ai vu vous remettre un paquet.
    Elle pinça les lèvres puis acquiesça et sortit de sa poche un objet lâchement enveloppé de tissu.
    Il avait hâte de voir ce qu’il contenait mais pas au point de ne pas remarquer les sillons dans le tissu, là où une ficelle avait été encore très récemment nouée. Il leva les yeux vers Rachel qui détourna les siens, le menton haut mais les joues roses.
    Le paquet contenait une liasse de billets en devises continentales ; une vieille bourse renfermant une guinée, trois shillings et deux pence ; une lettre qui, visiblement, avait été maintes fois pliée, dépliée et repliée ; un paquet plus petit, celui-ci encore ficelé. Il mit de côté les objets et l’argent et ouvrit la lettre.
    Cousin,
    J’espère que cette lettre vous trouvera en meilleure santé que la dernière fois

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