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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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que je vous ai vu. Si c’est le cas, je laisserai un cheval et un peu d’argent afin que vous puissiez reprendre votre route. Dans le cas contraire, je ne laisserai que l’argent afin de payer pour vos remèdes ou votre enterrement. L’autre petit paquet est un présent d’un ami que les Indiens appellent « Tueur d’ours ». Il espère qu’il vous protégera. Je vous souhaite bonne chance dans la poursuite de vos projets.
    Votre dévoué,
    Ian Murray
    — Hmm… ! fit William, perplexe.
    De toute évidence, Murray avait à faire ailleurs et ne pouvait ou ne voulait attendre que William soit suffisamment rétabli pour voyager. Bien que déçu car maintenant qu’il avait l’esprit clair il aurait aimé avoir une discussion approfondie avec lui,William se dit en effet qu’il était sans doute aussi bien qu’ils ne fassent pas la route ensemble.
    Le problème numéro un était résolu : il avait maintenant les moyens de poursuivre sa mission ou, du moins, de rejoindre le quartier général du général Howe, de faire son rapport et d’obtenir de nouvelles instructions.
    C’était incroyablement généreux de la part de Murray. Le cheval lui avait paru solide et la somme d’argent était amplement suffisante pour se nourrir et se loger convenablement jusqu’à New York. D’où les avait-il sortis ? A première vue, Murray semblait sans le sou, bien qu’il possédât un bon fusil et eût de l’éducation, comme en attestait sa lettre. Qu’est-ce qui avait pu pousser cet étrange Indien écossais à s’intéresser à lui ?
    Il ouvrit le second petit paquet. Il contenait une grande griffe d’ours, percée d’une lanière en cuir. Elle était ancienne : les bords étaient érodés et le nœud de cuir s’était durci au point de devenir inextricable. Il la caressa du gras du pouce et en tâta la pointe. Jusqu’à présent, l’esprit de l’ours l’avait bien servi. Souriant en lui-même, il passa la lanière autour de son cou, laissant la griffe pendre sur le devant de sa chemise. Rachel Hunter la contempla, l’expression indéchiffrable.
    — Vous avez lu ma lettre, mademoiselle Hunter. Ce n’est pas bien ! dit William d’un ton réprobateur.
    Elle rougit encore un peu plus mais soutint son regard avec une franchise qu’il avait encore rarement observée chez une femme, exception faite de lady Benedicta, sa grand-mère paternelle.
    — En dépit de ta tenue quand tu nous as été amené, il est clair que tu n’es pas un simple manant, Ami William. Cela fait plusieurs jours que tu as recouvré tes esprits mais tu ne nous as toujours pas expliqué ce que tu faisais dans le Great Dismal, un lieu rarement fréquenté par les gentlemen.
    — Vous vous trompez, mademoiselle Hunter. Bon nombre de mes connaissances s’y rendent pour la chasse qui y est sans pareille. On ne met pas son plus beau linge pour traquer le cochon sauvage ou le couguar.
    — Pas plus qu’on n’y chasse armé d’une simple poêle à frire, Ami William, riposta-t-elle. Si tu es vraiment un gentleman, puis-je savoir d’où tu viens ?
    Il réfléchit un instant, finit par dire le nom de la première ville qui lui vint à l’esprit :
    — Euh… de Savannah. Dans les Carolines.
    — Oui, je sais où se trouve Savannah. Et j’ai déjà entendu l’accent des gens de là-bas. Tu ne l’as pas.
    — Vous me traitez de menteur ?
    — En effet.
    — Ah.
    Ils se dévisagèrent un moment dans la pénombre, s’évaluant mutuellement. L’espace d’un instant, William eut l’impression d’être en train de jouer aux échecs avec sa grand-mère Benedicta. Puis elle déclara soudain :
    — Je suis désolée d’avoir lu ta lettre. Ce n’était pas par vulgaire curiosité, je te l’assure.
    — Pourquoi alors ?
    Il lui sourit pour lui montrer qu’il ne lui tenait pas rigueur de son indiscrétion. Elle ne répondit pas à son sourire, le fixant en plissant des yeux comme si elle le jaugeait. Puis elle soupira et ses épaules s’affaissèrent.
    — Je voulais en savoir un peu plus long sur toi et ta nature. Les amis qui t’ont conduit jusqu’à nous semblent être des hommes dangereux. Et ton cousin ? Si tu es l’un d’eux, alors…
    Elle se mordit brièvement la lèvre supérieure, hésita encore quelques secondes, puis reprit plus fermement :
    — Mon frère et moi devons quitter cette communauté d’ici quelques jours. Tu as dit à Denny que tu partais vers le nord. J’aurais aimé que nous fassions la route ensemble, du

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