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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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sans enfants. Il l’avait léguée à Denzell mais, après avoir appris que nous avions été exclus du culte, il a écrit pour annoncer qu’il voulait modifier son testament. Le hasard a voulu qu’il ait attrapé une mauvaise fièvre et en meure avant d’avoir pu le faire. Toutefois, tous ses voisins connaissaient son intention, ce qui explique pourquoi…
    — Je vois.
    William trouvait que Dieu n’était peut-être pas très logique mais il semblait s’intéresser de près à Denzell Hunter. Il n’aurait sans doute pas été convenable de dire sa pensée à voix haute, aussi se contenta-t-il de demander :
    — Vous avez dit que la maison était en vente. Votre frère est-il donc…
    — Il est parti en ville, faire signer l’acte de vente au tribunal, puis mettre au point les derniers détails pour les chèvres, les cochons et les poules. Dès que ce sera fait, nous partirons.
    Elle marqua un temps d’arrêt avant de conclure :
    — Denny compte rejoindre l’armée continentale en tant que médecin.
    — Et vous l’accompagnerez ? s’enquit William d’un ton légèrement réprobateur.
    De nombreuses épouses (ou compagnes) de soldats « suivaient le tambour », ce qui revenait pratiquement à s’enrôler dans l’armée en même temps que leur époux. Il n’en avait jamais vu car elles avaient été absentes de la campagne de Long Island mais il avait parfois entendu son père en parler,généralement avec pitié. Ce n’était pas une vie pour une femme.
    Elle perçut sa critique et releva le menton.
    — Certainement !
    Une longue épingle en bois était posée sur la table. Elle avait dû la retirer en ôtant son bonnet. Elle tordit sa chevelure humide en un chignon et y planta l’épingle d’un geste décidé.
    — Alors ? demanda-t-elle. Voyageras-tu avec nous ?
    Elle ajouta rapidement :
    — Jusqu’à ce que tu estimes préférable de ne pas être vus ensemble.
    Il avait retourné cette idée dans sa tête tout au long de leur conversation. Un tel arrangement serait utile aux Hunter : il était toujours moins dangereux de se déplacer à plusieurs et, en dépit de sa révélation, le médecin n’avait rien d’un guerrier. Cela présentait des avantages pour lui aussi. Les Hunter connaissaient les environs, ce qui n’était pas son cas, et un homme voyageant avec un groupe, notamment un groupe incluant une femme, attirait moins l’attention et les soupçons qu’un voyageur solitaire.
    Il lui vint également à l’esprit que si Denzell Hunter rejoignait l’armée continentale, il pourrait peut-être approcher suffisamment des forces de Washington pour glaner des informations utiles, ce qui compenserait largement la perte de son livre de contacts.
    — Absolument ! répondit-il avec un large sourire. C’est une idée admirable.
    Un éclair perça soudain les jalousies des volets, suivi presque aussitôt d’un coup de tonnerre retentissant. Ils sursautèrent. Quand ses oreilles eurent cessé de siffler, William déclara d’un ton léger :
    — J’espère que c’était un signe d’approbation.
    Cela ne la fit pas rire.

40
    La bénédiction de sainte Bride et de saint Michel
    Les Mohawks le connaissaient sous le nom de Thayendanegea, « Fait Deux Paris ». Pour les Anglais, il était Joseph Brant. Ian en avait beaucoup entendu parler – sous ses deux noms – quand il vivait parmi les Indiens. Il s’était toujours demandé comment Thayendanegea parvenait à évoluer sur le terrain dangereux qui séparait ces deux univers. Etait-ce comme le pont ? Cette mince passerelle qui reliait ce monde et le suivant, l’air autour saturé de têtes ailées aux dents acérées ? Il aurait beaucoup aimé être assis autour d’un feu avec Joseph Brant et l’interroger.
    Ian se rendait justement à la maison de Brant, mais non pour parler avec lui. Glouton lui avait dit que Sun Elk avait quitté Snaketown pour rejoindre Brant et que sa femme l’accompagnait.
    « Ils sont à Unadilla, avait déclaré Glouton. Thayendanegea se bat du côté des Anglais, tu sais. Il discute avec les loyalistes, là-bas, essayant de les convaincre de se joindre à lui et à ses hommes. Il les appelle “les Volontaires de Brant’’. »
    Il avait dit cela avec désinvolture. Glouton ne s’intéressait pas à la politique, même s’il lui arrivait de participer à des combats quand l’esprit lui dictait de le faire.
    Ian savait qu’Unadilla se trouvait dans la colonie de New York mais guère plus. Il se mit

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