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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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étoffe si élimée et fanée qu’il était impossible de deviner sa couleur originelle.
    C’était effectivement un Espagnol. Un casque en métal orné d’armoiries était posé à ses côtés, ainsi qu’un gorgerin et un couteau.
    — Putain de bordel de merde ! murmurai-je.
    Jamie se signa et s’agenouilla près du squelette.
    — Je ne sais pas depuis combien de temps il est ici, dit-il à voix basse. Je n’ai rien trouvé d’autre autour de lui à part son armure et ça.
    Il pointa l’index vers les gravillons juste devant le pelvis. En m’approchant, je distinguai un petit crucifix, probablement en argent à présent noirci, et, à quelques centimètres, une petite forme triangulaire, également noire.
    — Un rosaire ? demandai-je.
    Jamie acquiesça.
    — Il devait le porter autour du cou. Il était sans doute en bois et en fil. Quand il s’est désintégré, les parties en métal sont tombées.
    Il toucha délicatement le petit triangle.
    — D’un côté, il porte l’inscription Nr. Sra. Ang , ce qui signifie sans doute Nuestra Señora de los Angeles , « Notre-Dame des Anges ». De l’autre, une représentation de la Vierge Marie.
    Je me signai machinalement.
    Après un moment de silence respectueux, je demandai :
    — Jemmy n’a pas eu peur ?
    — C’est moi qui ai eu une frousse bleue. Quand je suis descendu, il n’y avait aucune lumière et j’ai quasiment marché sur ce malheureux. J’ai cru qu’il était vivant et mon cœur a failli lâcher.
    Il avait poussé un cri d’effroi et Jemmy, resté au bord de l’ouverture avec l’ordre strict de ne pas en bouger, s’était empressé de descendre à son tour. A mi-parcours, un échelon de l’échelle avait lâché et il avait atterri à pieds joints sur son grand-père.
    — Heureusement, je l’ai entendu et j’ai levé les yeux juste à temps pour le voir dégringoler comme un boulet de canon. Il m’a percuté en pleine poitrine.
    Il se massa le côté gauche du torse avec un petit sourire triste.
    — Si je n’avais pas levé le nez à temps, il m’aurait brisé le cou et, seul, il n’aurait jamais réussi à sortir d’ici.
    Et nous n’aurions jamais su ce qui vous était arrivé, pensai-je la gorge sèche. Pourtant, ce genre d’accident pouvait arriver n’importe quand… à n’importe qui.
    — C’est un miracle que vous ne vous soyez rien cassé, l’un comme l’autre.
    Je lui indiquai le squelette.
    — Que crois-tu qu’il soit arrivé à ce monsieur ?
    Ses proches ne l’avaient probablement jamais su.
    — Je l’ignore, répondit Jamie. Il n’attendait pas un ennemi puisqu’il ne portait pas son armure.
    — Tu ne penses pas qu’il est tombé et n’a pas pu remonter à la surface ?
    Je m’assis sur mes talons et suivis du bout du doigt la ligne de son tibia gauche. L’os était desséché et fissuré ; une extrémité avait été rongée par de petites dents acérées. Je distinguai ce qui pouvait être une fracture incomplète ou tout aussi bien une craquelure occasionnée par le temps.
    — Je ne crois pas, dit Jamie. Il était plus petit que moi mais la vieille échelle devait déjà exister quand il est mort, car si on l’a fabriquée plus tard, pourquoi aurait-on laissé cet homme au fond ? Et puis même avec une jambe cassée il aurait pu s’en sortir.
    — Hmm… Il est peut-être mort d’une fièvre, ce qui expliquerait pourquoi il a ôté son casque et son gorgerin.
    Pour ma part, je les aurais retirés à la première occasion ; enfermé dans sa coque de métal, il aurait été, selon la saison, bouilli vivant ou étouffé par le mildiou.
    — Mmph.
    Je relevai les yeux vers Jamie, son grognement traduisant une acceptation dubitative de mon raisonnement mais un désaccord avec ma conclusion.
    — Tu crois qu’il a été tué ?
    Il haussa les épaules.
    — Il avait son armure mais aucune arme à part ce petit couteau. En outre, tu constateras qu’il était droitier mais que le couteau repose sur sa gauche.
    Effectivement, les os du bras droit étaient nettement plus épais, même à la seule lueur de la torche. Etait-ce un guerrier ?
    — J’ai rencontré bon nombre d’Espagnols aux Antilles, Sassenach . Tous étaient bardés d’épées, de lances et de pistolets. Si cet homme était mort d’une fièvre, ses compagnons auraient sans doute emporté ses armes, mais également son armure et le couteau. Pourquoi les abandonner ?
    — Mais dans ce cas, s’il a été tué, pour quelle raison

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