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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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des voisins, qui appelèrent un médecin. Mais au matin, elle n’était plus. « Une autre victime de ce triste voyage », pensai-je avec amertume. Selon toute vraisemblance, son attaque résultait du coup reçu à la tête. Mais nous ne fîmes pas mention des événements de la nuit, pas plus que Klara, quoique dans les premières heures de sa maladie elle fût encore capable de s’exprimer tant bien que mal. Il s’avéra que Jenkinson lui avait parlé de Dale ; elle ne savait rien du trésor, mais avait compris que nous étions à Anvers pour nous procurer une rançon de toute urgence. Elle dit à ses voisins et au médecin qu’elle s’était soudain sentie mal après le souper ; quant à la bosse sur sa tempe, elle prétendit se l’être faite en tombant de son fauteuil.
    La conscience troublée, nous acceptâmes son geste généreux. En exposant la vérité, nous risquions d’être retenus à Anvers pendant des semaines, le temps de l’enquête. Au point du jour, nous ne pouvions plus rien pour elle, tandis que Dale avait désespérément besoin d’être sauvée.
    Klara Van den Bergh était une brave femme. Elle n’avait plus de famille, aussi nous nous chargeâmes des funérailles. Elle fut inhumée le lundi, lors d’une cérémonie empreinte de dignité, et nous étions tous là excepté Hélène et Jeanne qui, avec Clarkson, étaient parties pour l’Angleterre le matin même. Le mardi, comme prévu, nous quittions Anvers à bord du Britta.
    Nous vîmes le Sainte-Marguerite, un vieux bateau délabré, charger des marchandises à quai. Il se préparait aussi à partir. Je brûlais de savoir si le Dr Wilkins voyagerait à bord, et où étaient Bruni et Morelli, toutefois je m’abstins de poser des questions. Je n’exprimai même pas mes suppositions à haute voix.

CHAPITRE XX

Trahison
     
    Catherine de Médicis n’était plus jeune, et je doute qu’elle eût jamais été belle ou qu’elle eût possédé le charme d’Élisabeth. Néanmoins, elle était royale ; elle avait du style. Le paiement de la rançon s’accomplit avec cérémonie et panache.
    Il fallut près d’une semaine pour l’organiser, ce qui nous mit au comble de l’exaspération. Brockley, d’abord soulagé de nous revoir, devint taciturne à force d’impatience, et mon beau-père, déjà éprouvé par les Lions levantins et dix jours de mal de mer, se transforma en une véritable boule de nerfs.
    Son état d’esprit ne fut pas amélioré par les nouvelles accablantes qui nous accueillirent en France. Nous débarquions en pleine guerre civile. Le prince de Condé et ses huguenots s’étaient emparés d’Orléans en dépit d’un ordre royal de déposer les armes. Bien que Saint-Germain fût encore paisible, la violence sévissait dans le reste du pays. Ce que nous en avions entrevu sur le chemin de Paris n’était rien, par comparaison.
    — Je ne serai heureux qu’en revoyant les blanches falaises de Douvres, me confia mon beau-père avec ferveur.
    Enfin arriva le jour tant attendu, aboutissement de nos efforts. En velours bleu, Catherine présidait avec dignité dans un grand fauteuil sculpté au milieu d’une galerie. Devant elle était placée une table à tréteaux recouverte d’étoffe bleue ; les courtisans, tous en bleu et argent, se tenaient derrière la souveraine et sur les côtés. Le soleil entrait à flots par les fenêtres. On était le 17 mai, et le temps s’était réchauffé.
    À neuf heures précises, les deux partis apparurent aux extrémités opposées de la galerie. Par la porte est vinrent le seigneur de Clairpont, un clerc portant deux rouleaux, et Dale entre deux gardes armés la tenant par les coudes.
    J’entrai par la porte ouest entre Brockley et Blanchard. Sir Nicholas Throckmorton ouvrait la marche. Jenkinson nous suivait et après lui Harvey, Ryder, Arnold et Sweetapple, qui transportaient la rançon dans deux coffres. Ceux-ci faisaient partie des meubles de la suite où l’on m’avait logée, la même que la première fois, et ils étaient du plus bel effet.
    Les groupes s’avancèrent l’un vers l’autre et s’arrêtèrent à quelque distance. Clairpont et son clerc s’étant légèrement écartés, nous voyions bien Dale. On m’avait autorisée à lui envoyer des vêtements propres ainsi qu’un peigne ; elle portait donc une robe grise et un bonnet blanc, avec de bonnes chaussures. Mais son visage, creusé et blafard, était sale, et les mèches tombant de sous

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