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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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escorte est blessé, je crois, mais il survivra.
    — Je ne les ai pas menés ici volontairement ! assurai-je, soudain terrifiée à l’idée qu’il pût le soupçonner. Je le jure ! Matthew, me crois-tu ?
    — Oui.
    Il m’attira à l’écart, dans l’ombre profonde du mur de l’écurie, et dit avec douceur :
    — Tout va bien, Ursula, tout va bien.
    — Je te porte malheur. J’appartiens à l’autre camp et je ne peux y échapper. Oh, Matthew, comme je regrette !
    — Dame Blanchard ! Où est dame Blanchard ? Est-elle saine et sauve ? Dame Blanchard !
    — C’est la voix de Ryder, dis-je. Il est venu de l’abbaye.
    Il marchait à grands pas, attrapant par le bras ceux qu’il croisait pour les interroger. Il était accompagné par deux inconnus qui accostaient aussi les gens, si rudement qu’ils furent plusieurs fois repoussés sans aménité.
    — Qui est Ryder ?
    — L’un des hommes de Cecil. L’abbaye se trouve de l’autre côté de la place ; tout le monde doit être réveillé, là-bas, avec ce vacarme.
    — Cela m’étonnerait qu’il reste un seul dormeur dans toute la région !
    — Matthew, écoute. Les Dodd t’ont reconnu, donc Ryder le peut aussi. Il faut vite te sauver !
    Je ne pouvais partir avec lui. Nous le savions l’un comme l’autre. C’était trop rapide, trop précipité ; la décision de changer de vie ne se prend pas au milieu de la confusion.
    — Tu as raison. La meute se rapproche. Penses-tu que les hommes de Cecil aient mis le feu à l’auberge ?
    — Avec moi à l’intérieur ? J’espère que non !
    — Sans doute pas, en effet. Bien des huguenots aimeraient mettre la main sur moi et s’ils ne se sont pas montrés cette nuit, c’est peut-être qu’ils étaient inférieurs en nombre. Mais ils ont pu provoquer l’incendie. Ursula, tu avais promis de prendre ta décision au matin, mais je ne puis l’exiger de toi. Moi aussi, je te mets en danger. Je n’ose t’emmener maintenant.
    — Dame Blanchard !
    — N’ayez crainte, messire, elle était là voici un instant. Je vais vous la trouver. Il ne lui est rien arrivé de mal.
    Brockley avait parlé fort afin que je l’entende. L’aube approchait. Dans ses premières lueurs, je vis qu’il s’adressait à Ryder et à ses compagnons, les entraînant peu à peu vers l’autre bout de la cour.
    Avec Matthew, je reculai vers le portail de l’enclos. Quand nous fûmes à l’abri derrière le bâtiment des écuries, il prit mon visage entre ses mains. Nous nous regardions, éperdus, quand Charpentier, furieux et maculé de suie, apparut près de nous.
    — On vous cherche, madame !
    — Un instant. Veillez, s’il vous plaît, que personne n’approche, répondit Matthew.
    — C’est un autre de ceux qui vous escortaient avant, madame. Il a avec lui deux vauriens de l’abbaye, précisa Charpentier d’un ton de dégoût. Même un couvent ne peut se passer de serviteurs, mais les meilleurs de Saint-Marc ont répondu à l’appel aux armes, et l’abbesse a dû les remplacer par ce qu’elle trouvait. Des vauriens, comme je disais. Ils houspillent les boutiquiers de la ville pour obtenir des faveurs. Tout le monde les déteste. Eux aussi, madame, ajouta-t-il, ils réclament les trois que j’ai enfermés dans ma cave pour avoir attaqué le seigneur de la Roche.
    — Mon épouse ne les a pas conduits ici, répliqua Matthew, en réponse à son ton accusateur. Elle est innocente de toute tentative à mon encontre. Je vais partir maintenant, Charpentier, avant d’être reconnu, et je dois la laisser ici. Vous la traiterez avec le plus grand respect. Assurez-vous que ces hommes n’approchent pas. Prétendez que Madame soigne un blessé et arrivera sous peu. Et dites à un palefrenier d’apporter ma selle et mon cheval.
    Charpentier s’en fut en maugréant. Matthew me serra contre lui.
    — Ursula, dit-il avec douceur, puisque tu ne peux me suivre à présent, termine ce pour quoi tu es venue. Prie afin qu’il y ait la paix et que la France redevienne un endroit où il fait bon vivre. Et alors… Choisis. Ainsi, tu auras le temps de réfléchir. Seulement, ajouta-t-il, la voix brisée par l’émotion, que ce soit la bonne décision, et la dernière. Quand tu seras sûre de toi, fais-le-moi savoir.
    — Mais où seras-tu ? Comment mon message te parviendra-t-il ? demandai-je sans me résoudre à le laisser partir.
    — Chez moi, à Blanchepierre – ou alors à Paris. Si la

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