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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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Ursula Blanchard ! Quelle surprise vous me faites, doublée d’un tel plaisir ! Et messire Jenkinson ! Quel bon vent vous amène à Anvers ? Et vos compagnons sont ?…
    Je lui présentai Luke Blanchard et Hélène, qu’il jaugea d’un coup d’œil tout en leur souhaitant la bienvenue dans sa demeure. Puis il nous entraîna dans une vaste salle lambrissée, où se trouvait déjà une foule mouvante. Les gens allaient et venaient par une porte plus éloignée, qui conduisait à une cour ornée d’un bassin. Un orchestre jouait dans une petite galerie et les serviteurs passaient, chargés de plateaux, tandis qu’un peu partout, en petits comités d’apparence informelle, des gentilshommes en pourpoints de velours bordés de fourrure faisaient affaire ou échange d’informations.
    — Ma porte est toujours ouverte, c’est là mon habitude, rappela Gresham avec désinvolture.
    Notre escorte avait disparu, absorbée comme par magie par cette maisonnée où les visiteurs venaient parfois avec une suite de la taille d’une armée. Des appartements entiers étaient réservés aux valets et aux femmes de chambre.
    — Il était inutile de prendre rendez-vous, Jenkinson, vous le savez bien, disait Gresham. Vous auriez dû venir directement ! Ma demeure est la vôtre, quelle que soit l’heure. Cela vaut aussi pour vous, dame Blanchard. Vous restez dîner, naturellement.
    — Naturellement, répondit Jenkinson. J’ai pris ce rendez-vous afin d’être sûr de vous voir. Si nous nous étions présentés à l’improviste, vous auriez pu être sorti. Or nous avons besoin d’un petit conseil de votre part.
    — Bien entendu. En quoi puis-je vous aider ? Désirez-vous un prêt ?
    — Non, des places sur des navires – cinq pour l’Angleterre et cinq autres pour Paris, ou plutôt Saint-Germain. C’est urgent…
    Prenant l’auguste maître des lieux par le coude tel un simple camarade, Jenkinson l’entraîna à l’écart. Avec Hélène et Blanchard, je trouvai un siège, écoutai la musique et pris une des boissons qu’un page me présentait sur un plateau. Ces boissons, servies dans de minuscules gobelets, m’étaient familières ; ce n’était pas du vin mais une liqueur du Nord, claire comme de l’eau et aussi dangereuse qu’une masse d’arme si l’on en abusait. Je murmurai un avertissement à mes compagnons.
    Gresham et Jenkinson reparurent, de larges sourires aux lèvres.
    —  Le Léopard lève l’ancre pour l’Angleterre dans quelques jours, annonça le marchand. Son capitaine doit une faveur à Sir Thomas. Et un certain capitaine Ericksen acceptera sans doute de faire un détour par la Seine et Saint-Germain, pour peu qu’on sache le dédommager.
    Ses yeux cherchèrent les miens et j’y lus une interrogation.
    — Messire Blanchard et moi disposons de fonds suffisants, assurai-je. Aussi bien pour payer notre passage que pour les gratifications.
    Toutefois, l’idée qui m’était venue au Poisson frétillant nécessiterait des liquidités supplémentaires que nous ne possédions pas. Je voulais parler à Gresham seule à seul. Je m’apprêtai à demander s’il pouvait m’accorder quelques instants en privé, mais il me prit de court :
    — Dame Blanchard, je suis sincèrement heureux de vous revoir. Ma conscience me tourmente à votre sujet. À la mort de votre époux, j’ai agi ainsi que je l’estimais le mieux pour vous. Je ne pensais pas que vous voudriez retourner chez les Faldene ou les Blanchard, même s’ils vous le proposaient, aussi ai-je demandé à Sir William Cecil de vous obtenir un poste à la cour. J’ai été soulagé qu’il puisse vous aider, et ravi d’apprendre que vous prospériez. Toutefois, j’aurais dû faire davantage : vous offrir une situation dans ma propre maison, par respect pour la mémoire de Gerald.
    — Merci de votre bonté, mais je suis heureuse de la place que j’occupe à la cour d’Élisabeth.
    Je remarquai que Blanchard, qui conversait à proximité, faisait fi de mon avertissement et vidait le contenu d’un autre gobelet de la taille d’un dé à coudre.
    Gresham s’en aperçut aussi et sourit dans sa barbe. Puis il me consterna en disant :
    — M’accorderez-vous quelques mots en privé ? Concernant votre époux défunt, je souhaitais vous exprimer une demande depuis longtemps.
    J’avais souhaité un entretien privé, mais qu’il en voulût un de son côté ne laissait pas de m’inquiéter. J’acceptai en un

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