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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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soprano.
    — J’ai besoin que nous parlions, dis-je tout bas à Jenkinson en le rejoignant. Mais seuls.
    — Ce ténor chante d’une voix éteinte, déclara-t-il avec aplomb, assez fort pour être entendu à la ronde. Accepterez-vous mon bras, madame, pour un petit tour dans la cour ? Le soleil brille, et il y a des sièges agréables, dehors.
    Nous nous assîmes sur un banc près d’un bassin de nénuphars et je lui exposai mon idée.
    — J’ai emprunté assez d’argent, dis-je en lui montrant la bourse remise par Gresham.
    Le prêt, avec ses intérêts et son nantissement, avait été consigné dans un registre sans protestation chevaleresque que l’on n’exigeait pas de garanties de la part d’une dame. Comme je l’ai dit, Sir Thomas était un financier.
    — Si tout va bien, je le rembourserai à l’aide de ce qui se trouve sous le plancher.
    Jenkinson m’avait écoutée, captivé, avec de plus en plus d’enthousiasme.
    — Est-ce un piège ou une simple précaution ? s’enquit-il.
    — Une précaution. Nous ne pourrons faire de prisonniers. La supercherie sera vite découverte, mais peu importe, si l’on nous prend, nous, pour les dupes.
    — Vous pourriez bien avoir raison. Vous m’intriguez, dame Blanchard. Vous ne ressemblez pas aux dames de ma connaissance. Ma femme, qui m’est chère et ne manque pas d’instruction, ne raisonnerait jamais d’une manière aussi compliquée. Nous allons essayer. Il faut prendre garde, cependant, afin que…
    Nous restâmes près du bassin encore une demi-heure, à discuter des détails, jusqu’à ce que l’appel d’une trompette annonce le dîner.
    Mon beau-père dut s’appuyer sur l’épaule de Jenkinson afin de gagner la salle à manger. Nous nous assîmes de part et d’autre, et lui donnions des coups de coude de temps en temps pour l’encourager à rester éveillé et à manger. Mais du vin accompagnait les plats et, avant la fin du repas, il sombra dans un profond sommeil. Nous dûmes lui soulever la tête, car il piquait du nez dans son assiette.
    Sur le chemin du retour, les hommes le portèrent et, une fois dans notre logis, Harvey le coucha. Blanchard dormit jusqu’au lendemain matin et se réveilla en proie à une terrible migraine.
    Par conséquent, quand nous prîmes la barque de la maison afin d’entreprendre notre voyage d’exploration jusqu’au canal d’Hoekstraat, mon beau-père ne put nous accompagner. Du fait qu’il considérait cette chasse au trésor comme mon affaire et non la sienne, je ne sais s’il serait venu de toute façon, mais j’en étais heureuse, car cela me permettait d’éviter du même coup la compagnie peu réjouissante d’Hélène.
    — Je sais qu’Harvey s’occupera bien de votre tuteur, dis-je avec le plus grand sérieux, mais ce serait une attention charmante si vous restiez aussi. Vous pourrez lui préparer une tisane, plus tard.
    — J’aimerais venir !
    — Rappelez-vous que des hommes dangereux me traquent, lui dit Jenkinson. Dame Blanchard est obligée de courir ce risque, mais vous pouvez rester bien tranquille à la maison, en vous rendant utile.
    — À la maison ! soupira Hélène, l’air pitoyable. C’est Saint-Marc qui était mon foyer. J’y pense à chaque instant. Peut-être ne le reverrai-je jamais. Très bien. Je resterai, préparerai des tisanes et prierai pour votre succès.
    — Elle me fait vraiment pitié, parfois, remarquai-je alors que nous nous éloignions. Je connaissais son futur époux quand j’étais enfant ; il se trouve que c’est mon cousin. Je ne l’aimais pas.
    — Hélène et vous, me répondit Jenkinson, vous différez du tout au tout.

CHAPITRE XVII

Où l’on pose un appât
     
    Tandis que Jenkinson nous propulsait à coups de rames, je sentais croître ma nervosité. Je n’avais vu l’entrepôt qu’une seule fois, quand Gerald me l’avait montré après l’avoir loué. Il m’avait indiqué la cachette sous le plancher, et l’avait marquée afin de retrouver sans peine ce qu’il y dissimulerait. Je pensais pouvoir me rappeler où chercher le signe, mais je redoutais qu’il y ait eu des changements depuis.
    Je savais que le trésor avait été caché, car Gerald me l’avait dit. Mais il se sentait déjà souffrant, ce soir-là, et n’était pas entré dans les détails. D’effrayantes possibilités me tourmentaient. Supposons que le bâtiment fût utilisé et qu’on eût empilé d’énormes caisses juste au-dessus de

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