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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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chambres, il ajouta à mon oreille :
    — En outre, la maison se trouve à côté d’un canal qui rejoint celui d’Hoekstraat, et la porte de la cuisine donne un accès direct sur le fleuve. Il y a une jetée, et une barque à la disposition des locataires. Que pourrions-nous souhaiter de mieux ?

CHAPITRE XVI

Un filet d’or
     
    Cette nuit-là, je rêvai de Thamesbank, et de Meg.
    Il était assez fréquent que des parents envoient leur progéniture dans de grandes maisons pour y parfaire son éducation. Même si Gerald avait vécu, j’aurais peut-être dû me séparer de ma fille. Je la savais en sécurité chez les Henderson et je m’étais résignée à notre séparation.
    Mais l’éloignement m’avait toujours pesé, à la cour d’Élisabeth comme à présent. Chaque jour, je me demandais ce que faisait ma Meg, si elle allait bien. Je savais désormais que, quoi que j’eusse commis dans l’exécution de mon travail, j’étais toujours sa mère. Je m’éveillai donc, triste et impatiente. Je n’aspirais plus qu’à sauver Dale et à rentrer chez moi. La visite à Sir Thomas, si nécessaire fût-elle, m’apparaissait comme un obstacle supplémentaire avant mes retrouvailles avec mon enfant. Et une fois auprès de Meg, alors je pourrais prendre une décision concernant Matthew…
    Oh, non ! Pas maintenant. Je ne pouvais, je ne devais pas penser à lui pour l’instant. Je repoussai ma courtepointe. Plus vite je m’attellerais à ma tâche, plus vite je trouverais le repos. Sur son lit de repos, Jeanne sommeillait encore, couchée en chien de fusil, et Hélène, qui dormait avec moi, ronflait, allongée sur le dos. Je les réveillai toutes les deux.
    — C’est l’heure de se lever et de commencer une nouvelle journée !
    L’aube venait de poindre, pourtant une odeur appétissante flottait déjà dans la maison. En robe de chambre, nous descendîmes. Jenkinson et Longman nous avaient précédées, découvrant Klara dans la cuisine en train de préparer le déjeuner, et lui avaient ôté les ustensiles des mains. Elle trônait dans un fauteuil d’osier, emmitouflée dans ses châles, pendant que Longman, déjà vêtu pour la journée, sortait d’un paquet la miche et les petits pains encore tièdes qu’il avait apportés d’une boulangerie voisine. Il était aussi allé remplir un seau d’eau fraîche à un puits.
    Jenkinson, dans le pourpoint marron seyant à l’emploi de domestique, maniait avec adresse une poêle où il faisait frire des côtelettes et du bacon, tout en contant fleurette à notre logeuse. Il exsudait le charme comme une fleur exhale son parfum et Klara, qui devait avoir au moins soixante-dix ans, pouffait de rire, rose comme une jeune fille.
    J’observai le marchand avec appréhension. Je l’aimais beaucoup, mais avais-je raison ? Les autres hommes vinrent se joindre à nous et il nous servit, puis les assiettes furent lavées avec une rapidité et une aisance déconcertantes. Sur ce, il déclara qu’il devait se préparer avant sa visite à Sir Thomas, et nous découvrîmes alors le contenu de la sacoche à boucles qu’il avait portée sur son dos depuis Paris.
    Il envoya Longman la chercher et l’ouvrit là, dans la cuisine. Elle renfermait un pourpoint en satin cerise d’une indicible beauté, brodé de petites étoiles d’argent ; des hauts-de-chausses bouffants et des chausses de couleur assortie ; une paire d’élégantes chaussures en chevreau fauve, à petits talons, avec une fine bride sur le cou-de-pied ; une chemise ainsi qu’une fraise blanches ; un manteau de velours à col montant, presque de la nuance exacte des souliers, et un bonnet en velours fauve.
    Enfin, sous nos yeux ébahis, apparurent un large carré de toile peut-être découpé dans un drap, un fer à repasser et un fer à godronner.
    Les vêtements étaient plus qu’un peu froissés après leur long séjour dans le sac. Je dis :
    — Je suis sûre que Jeanne pourra…
    Mais Jenkinson repoussa cette idée d’un geste de la main.
    — Nous, les marchands, sommes de grands voyageurs et apprenons à prendre soin de nos affaires, comme les vétérans. Maintenant, si quelqu’un pouvait nettoyer la table pendant que je fais chauffer le fer sur le feu ?…
    Il chauffa donc le fer, déploya avec tendresse le manteau sur la table, essora le carré de toile après l’avoir trempé dans l’eau, l’étala sur l’étoffe et entreprit d’effacer les plis. Je regardai la pile de

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