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Le quatrième cavalier

Le quatrième cavalier

Titel: Le quatrième cavalier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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de le convaincre, en vain.
    — Mildrith peut y aller, dit-il.
    — Non, répondit-elle.
    Elle était au chevet d’Odda, les mains jointes dans les
manches de sa robe grise. Du regard, elle me défia de lui ordonner d’abandonner
Odda et d’aller à la forteresse.
    — Je suis désolé, lui dis-je.
    — De quoi ?
    — Pour notre fils.
    — Tu ne fus point un père pour lui, m’accusa-t-elle, les
yeux embués de larmes. Tu voulais qu’il soit un Dane ! Un païen ! Tu
ne te souciais nullement de son âme !
    — Je l’aimais, dis-je.
    Elle ne releva pas. Je n’avais paru guère convaincant, ni à
ses oreilles ni aux miennes.
    — Son âme est en sécurité, l’apaisa Harald. Il est
heureux dans les bras de Jésus.
    Mildrith le regarda et je vis que les paroles d’Harald l’avaient
réconfortée, même si elle pleurait toujours. Elle caressa son crucifix, puis
Odda l’Ancien lui tapota le bras.
    — Si les Danes viennent, seigneur, lui dis-je, je vous
enverrai chercher. (Je quittai la chambre, ne supportant pas de voir Mildrith
en larmes, ni la pensée de mon fils mort. Ce sont choses pénibles, plus encore
que de combattre. Je ceignis mes épées, pris mon bouclier et coiffai mon
splendide casque, si bien que lorsque Harald vint me rejoindre dans la grande
salle, il me vit debout près de l’âtre comme un seigneur.) Si nous faisons un
grand feu à l’est de la ville, dis-je, nous verrons les Danes venir. Cela nous
donnera le temps de transporter le seigneur Odda au fort.
    — Oui, dit-il en levant les yeux vers les lourdes
poutres du plafond, songeant peut-être qu’il ne les reverrait jamais si les
Danes brûlaient tout.
    Il se signa.
    — La destinée est inexorable, ajoutai-je.
    Que pouvais-je dire d’autre ? Les Danes ne vinrent pas
cette nuit-là. Une petite pluie tomba dans la nuit, et au matin nous étions
tous trempés, gelés et mécontents. À l’aube, les premiers hommes de la fyrd arrivèrent. Il faudrait des jours avant que les régions les plus lointaines du
comté reçoivent leurs messages, arment leurs hommes et les dépêchent à
Ocmundtun. Les plus proches avaient réagi aussitôt, et en fin de matinée nous
étions près de trois cents. Soixante-dix au plus méritaient le titre de
guerrier, ayant de vraies armes, des boucliers et au moins une cotte de cuir. Les
autres étaient des paysans armés de houes, de faux ou de haches.
    Harald envoya chercher des vivres. C’était une chose de
rassembler une armée, une tout autre de la nourrir, et nous ignorions combien
de temps nous devrions attendre.
    La pluie venait de cesser et les prières de sexte avaient
été dites quand Odda en personne arriva à Ocmundtun, avec soixante de ses guerriers
en cotte de mailles et autant de Danes dans toute leur gloire guerrière. Le
soleil scintillait sur tout ce métal alors qu’ils se déployaient en une ligne
de part et d’autre de la route, deux bannières flottant au centre. L’une, le
cerf noir, était celle de Defnascir ; l’autre, triangulaire, était dane et
représentait un cheval blanc.
    — Il n’y aura point de combat, annonçai-je à Harald.
    — Vraiment ?
    — Ils ne sont pas assez. Svein est venu parlementer.
    — Je ne veux point les recevoir ici dans le fort. Allons
au château.
    Il regagna la cité avec ses hommes les mieux armés. Ils se
massèrent dans la rue boueuse devant le château, tandis qu’Odda et les Danes
entraient. Les cavaliers durent se ranger en une colonne, menée par trois
hommes : Odda, flanqué de deux Danes, dont l’un était Svein du Cheval-Blanc.
    Avec sa cape de laine blanche, sa cotte, son casque et son
bouclier à bosse bordé de métal et orné d’un cheval blanc, frottés au sable et
brillant comme argent au soleil, Svein était splendide sur sa monture blanche. Il
posa sur moi un regard froid. Sa bannière était portée par le deuxième cavalier,
au visage tanné comme celui de son maître par le vent, le soleil et la neige. Odda
le Jeune dépassa les deux Danes, sa cape noire drapant la croupe de son cheval.
    — Harald, dit-il en souriant comme s’il était heureux
de cette entrevue, tu as mandé la fyrd. Pourquoi ?
    — Parce que le roi l’a ordonné.
    Odda souriait toujours. Il me jeta un regard, fit celui qui
ne me connaissait point, et vit apparaître Steapa à la porte du château.
    — Steapa ! Mon fidèle Steapa ! s’écria-t-il. Qu’il
m’est bon de te voir !
    — À moi aussi, seigneur.
    — Mon

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