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Le quatrième cavalier

Le quatrième cavalier

Titel: Le quatrième cavalier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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annonça-t-il solennellement.
    — C’est bien, seigneur, dis-je. Et moi aussi.
    — Cela signifie-t-il que tu as tué quelqu’un ?
    — Elle, oui, dis-je en désignant Iseult.
    Il la considéra pensivement.
    — Mon épouse se demandait si Iseult est une véritable
reine.
    — Elle l’était, mais cela ne signifie guère en
Cornwalum. Elle était reine d’un tas de bouse.
    — Et elle est païenne ?
    — C’était un royaume chrétien. Le frère Asser ne vous l’a-t-il
point dit ?
    — Peut-elle prévoir l’avenir ?
    — Elle le peut.
    Il se rasa en silence un moment. Æthelflæd regardait
gravement Iseult.
    — Alors dis-moi, reprit-il, selon elle, serai-je de
nouveau roi de Wessex ?
    — Vous le serez, répondit Iseult d’un ton monocorde, et
j’en fus surpris.
    Il la regarda.
    — Mon épouse pense que nous pouvons chercher un navire
maintenant qu’Edward va mieux. Passer en Franquie et peut-être pousser jusqu’à
Rome. Il y a de nombreux Saxons, là-bas. Ils nous accueilleront avec
bienveillance.
    — Les Danes seront vaincus, continua Iseult du même ton,
mais sans la moindre hésitation.
    — L’exemple de Boèce m’enseigne qu’elle a raison, dit
Alfred.
    — Boèce ? demandai-je. Est-ce l’un de vos guerriers ?
    — C’était un Romain, Uhtred, dit Alfred d’un ton qui me
reprochait mon ignorance. Un chrétien et un philosophe, richement érudit. Oh, riche,
certes ! Quand le païen Alaric envahit Rome et que toute civilisation
sembla condamnée, Boèce se dressa, seul, contre les pécheurs. Il souffrit, mais
il vainquit, et nous pouvons suivre son exemple. Certes, nous le pouvons. Nous
ne devons jamais oublier son exemple, Uhtred, jamais.
    — Je n’y manquerai point, seigneur, mais pensez-vous
que l’érudition nous tirera d’affaire ?
    — Je pense que lorsque les Danes seront partis, je me
laisserai pousser barbe décente. Merci, ma douce, dit-il à Æthelflæd. Veux-tu
rendre ce miroir à Eanflæd ?
    L’enfant décampa et Alfred me considéra avec un certain
amusement.
    — Cela te surprend-il que mon épouse et Eanflæd soient
devenues amies ?
    — J’en suis heureux, seigneur.
    — Et moi aussi.
    — Mais votre épouse sait-elle le commerce d’Eanflæd ?
    — Elle croit qu’elle était cuisinière dans une taverne.
C’est assez vrai. Alors, nous avons un fort à Æthelingæg ?
    — En effet. Leofric y commande quarante-trois hommes.
    — Et nous en avons vingt-huit ici. Aussi irons-nous
nous installer là-bas.
    — Dans une semaine ou deux, peut-être.
    — Pourquoi attendre ?
    — C’est plus loin dans le marais. Quand nous aurons plus
d’hommes et saurons que nous pouvons tenir Æthelingæg, le temps sera venu pour
vous d’y aller.
    — Ton nouveau fort ne peut contenir les Danes ? demanda-t-il
en enfilant une chemise crasseuse.
    — Il les ralentira, seigneur. Mais ils pourront tout de
même progresser par le marais.
    Ils auraient du mal, car Leofric creusait des fossés pour
défendre l’aile ouest d’Æthelingæg.
    — Tu me dis qu’Æthelingæg est plus vulnérable qu’ici ?
    — Oui, seigneur.
    — C’est pourquoi je dois y aller. Les hommes ne peuvent
penser que leur roi se terre en un lieu reculé, n’est-ce pas ? Ils doivent
savoir qu’il a défié les Danes. Qu’il a attendu là où ils le pouvaient
atteindre, et qu’il s’est mis en péril.
    — Et sa famille ?
    — Et sa famille, répondit-il d’un ton ferme. S’ils
viennent en force, demanda-t-il après réflexion, ils pourraient s’emparer de
tout le marais, n’est-ce pas ?
    — Oui, seigneur.
    — Donc aucune place n’est plus sûre que l’autre. Mais
quelles sont les forces de Svein ?
    — Je l’ignore, seigneur.
    — Tu l’ignores ?
    C’était un reproche, aimable, certes, mais un reproche tout
de même.
    — Je ne me suis point approché d’eux, seigneur, parce
que jusqu’à présent nous étions trop faibles pour leur résister, et tant qu’ils
nous laisseront en paix, nous ferons de même. Il ne sert à rien de donner des
coups de pied dans un essaim d’abeilles sauvages, sauf si l’on a décidé de
prendre leur miel.
    Il en convint.
    — Mais nous devons savoir combien il y a d’abeilles, n’est-ce
pas ? Aussi, demain, nous irons en reconnaissance. Toi et moi, Uhtred.
    — Non, seigneur, répondis-je d’un ton ferme. J’irai
seul. Vous ne devez prendre aucun risque.
    — C’est précisément ce que je dois

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