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Le quatrième cavalier

Le quatrième cavalier

Titel: Le quatrième cavalier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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cela dans un village au bord d’une
rivière. Il était craintif, car il me croyait Dane à cause de mes longs cheveux
et de mes bracelets ; mais mon accent du Nord et la présence de Steapa le
rassurèrent. Ils bavardèrent et le prêtre déclara que l’été serait humide.
    — Si fait, opina Steapa. Le chêne a verdi avant le
frêne.
    — C’est un signe.
    — Cridianton est encore loin ? intervins-je.
    — À une matinée de marche, seigneur.
    — Tu y as vu des Danes ?
    — Je les ai vus, seigneur, ça oui.
    — Qui les commande ?
    — Je ne sais, seigneur.
    — Ont-ils une bannière ?
    — Elle flotte sur le château de l’évêque, seigneur, et
montre un cheval blanc.
    C’était donc Svein. J’ignorais qui d’autre cela aurait pu
être, mais la bannière confirmait que Svein refusait de rejoindre Guthrum. Je
considérai le village intact. Pas de toit brûlé, ni de grenier pillé, et l’église
était encore debout.
    — Les Danes sont venus ici ? demandai-je.
    — Oh, oui, seigneur, et plus d’une fois.
    — Ont-ils violé ? Volé ?
    — Non, seigneur, ils ont acheté du grain et l’ont payé.
    Des Danes courtois ! Voilà qui était étrange.
    — Que font-ils, alors ?
    — Ils sont simplement à Cridianton, seigneur.
    — Et Odda est à Exanceaster ?
    — Non point, seigneur. Il est à Ocmundtun. Avec le
seigneur Harald.
    Je crus le prêtre, mais je préférai aller à Cridianton me
rendre compte par moi-même. Nous passâmes par les forêts et arrivâmes à la
ville au milieu de l’après-midi. Depuis les bois, Steapa et moi pouvions voir
les gardes à la porte et d’autres surveillant une cinquantaine de chevaux dans
un pré. J’aperçus le château d’Odda l’Ancien, où j’avais retrouvé Mildrith
après la bataille de Cynuit, et une bannière dane triangulaire flottant
au-dessus du château de l’évêque. La porte ouest était ouverte, mais bien gardée.
Malgré les sentinelles et les boucliers aux murailles, l’endroit semblait
paisible, et non en guerre. Il devait y avoir des Saxons sur cette colline qui
guettaient l’ennemi et se préparaient à attaquer.
    — Sommes-nous loin d’Ocmundtun ? demandai-je.
    — Nous pouvons y parvenir avant la nuit.
    J’hésitai. Odda le Jeune avait juré ma mort. Certes, Alfred
m’avait donné un bout de parchemin où il avait griffonné ordre à Odda de m’accueillir
en paix. Mais quelle force ont les écrits devant la haine ?
    — Il ne te tuera point, dit Steapa, m’étonnant une fois
encore en devinant mes pensées.
    — Et pourquoi ?
    — Parce que je ne le laisserai point faire.
    Nous parvînmes à Ocmundtun au crépuscule. C’était une petite
ville bâtie le long d’une rivière et protégée par un haut éperon de calcaire où
une épaisse palissade offrait un refuge en cas d’attaque. Personne ne s’y
trouvait pour l’heure, et la ville, qui n’avait point de murailles, semblait
paisible. Il y avait guerre en Wessex, mais Ocmundtun, comme Cridianton, était
manifestement en paix. Le château d’Harald se dressait auprès du fort, et nul
ne nous empêcha d’entrer dans la cour, où des serviteurs reconnurent Steapa. Un
régisseur apparut à la porte du château et, voyant le grand gaillard, frappa
dans ses mains, ravi.
    — Nous avions ouï dire que tu avais été pris par les
païens.
    — Je l’étais.
    — Ils t’ont libéré ?
    — Mon roi m’a délivré, grommela Steapa comme si la
question l’agaçait.
    — Harald est-il là ? demandai-je au régisseur.
    — Mon seigneur est à l’intérieur, répondit l’homme, offensé
que je n’aie point appelé le bailli « seigneur ».
    — Bien, dis-je en entraînant Steapa.
    Le régisseur s’agita parce que coutume et courtoisie
exigeaient qu’il aille d’abord s’enquérir auprès du seigneur avant de nous
autoriser à entrer, mais je l’ignorai.
    Un feu brûlait dans la cheminée, et des dizaines de
flambeaux se dressaient sur les plates-formes le long des murs, où étaient
posées des lances de chasse et accrochées des peaux de cerfs et de martres. Une
vingtaine d’hommes attendaient le dîner tandis que jouait un harpiste. Une
meute de chiens se précipita pour nous flairer, Steapa les écarta tandis que
nous approchions du feu.
    — De l’ale, réclama-t-il au régisseur.
    Ayant sans doute entendu les aboiements, Harald apparut à la
porte de ses appartements et boitilla vers nous.
    — Tu m’as un jour

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