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Le retour de la mariée

Le retour de la mariée

Titel: Le retour de la mariée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Geralyn Dawson
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chance ce serait ! Mais il en faut, du courage, ou plutôt de la lâcheté, pour tuer un homme qui dort !
    Ce soir en tout cas, Plunkett n’avait pas envie de dormir, mais de parler.
    — Il me dégoûte, ce sacré désert. En janvier j’ai cru y laisser ma peau, avec ce vent du diable ! A l’aller, comme au retour. Tout ce voyage, ça m’a démoli le moral. C’est sa faute, à cette vieille chipie qui m’a tenu tête, à son âge ! Elle aurait dû comprendre…
    Il parlait de Suzanne, bien sûr. Les haricots étaient bien chauds, dans leur sauce. Mais Will les remuait encore, pour laisser à Plunkett le temps de boire. Il le vit avec satisfaction porter de nouveau la bouteille à ses lèvres.
    — J’aurais pas dû la pousser, reprit l’assassin. Au moment où je l’ai vue toute cassée par terre, avec ses yeux blancs, j’ai su que maman ne serait pas contente. Sacrée garce ! Si elle m’avait donné ce que je voulais, elle courrait encore, la Terreur, et on ne serait pas là tous les deux, mon gamin, tout seuls au milieu de rien du tout.
    Will avait la nausée, en même temps que l’envie de tuer. Ilse souvenait avec horreur du jour où, en rentrant de l’école, il avait le premier découvert le corps de la pauvre Suzanne. Plunkett allait-il se taire, à la fin ? Non, il ressassait encore ses anciens souvenirs.
    — « Suzy la Terreur », c’est comme ça qu’on l’appelait, dans le Canyon. On se souviendra d’elle longtemps. Même rangée, une pareille tireuse ne perd pas la main. Il aurait fallu que je sois fou, pour la laisser prendre son vieux pistolet, et je ne suis pas fou, Bon Dieu ! Je ne pensais pas que maman m’en voudrait tant quand je lui ai tout raconté.
    Il but encore à la bouteille, longuement.
    — Je m’étais trompé. Elle m’en veut à mort.
    Will se prit à espérer. Le regard de Plunkett devenait vitreux. S’il continuait à boire, il finirait par s’écrouler.
    — Je ne l’ai pas poussée pour la tuer. Je voulais juste me défendre, quoi. Qu’une vieille femme ait encore tant de force, ça me dépasse.
    Will en eut les larmes aux yeux. De la force, Suzanne n’en avait pas que pour se battre. Elle lui avait toujours montré le droit chemin, comme maman, et il s’était sans cesse appuyé sur elle, au cours de son enfance. Il lui devait tant ! Jusqu’au jour de sa propre mort, il ne cesserait pas de la regretter.
    — Tout ça, c’est la faute de cet abruti de Shotgun Reese, poursuivait Deuce Plunkett. Il a trahi sa famille. Il a volé ce qui revenait de droit à maman. J’espère bien qu’il rôtit en enfer, à l’heure qu’il est.
    Il but encore une gorgée.
    — Dis donc, reprit-il, tu en mets du temps !
    — Encore deux minutes, chef, ça manque de bois par ici, je n’ai qu’un petit feu.
    Plunkett se contenta de grommeler. Le mécontentement de sa mère lui tenait à cœur, semblait-il.
    — Il n’empêche que ce plan, je l’ai trouvé, c’est le principal ! Elle le portait sur elle, la Terreur, avec deux ou trois lettres. J’ai dû fouiller ses jupons et ses godasses, mais en fin de compte j’ai réussi. C’est quelque chose, quand même !Mais une femme de cet âge-là avec des dessous de soie, des fanfreluches, c’est honteux, si tu veux mon avis !
    Plunkett pianotait la paroi de sa bouteille presque vide. Il ne fallait surtout pas qu’il la repose. Déterminé à le faire parler, Will se hâta de relancer la conversation.
    — Comment avez-vous su que le plan se trouvait avec les lettres ?
    — Parce que je suis malin, voilà pourquoi ! répondit l’assassin, soudain ragaillardi. J’ai reconnu l’écriture de Shotgun, alors j’ai su que j’étais tombé sur un bon filon, c’est le cas de le dire. Je me suis dit que le plan devait se trouver dans une de ses dernières lettres, et j’avais raison. Celle de novembre, c’était de l’or en barre !
    — Qu’est-ce qu’elle racontait, cette lettre ?
    Soudain sur ses gardes, Plunkett se redressa, l’air mauvais.
    — Tu comptes sur moi pour te le dire, gamin ?
    — C’était juste pour parler, dit Will en haussant les épaules, pour passer le temps.
    Plunkett émit un grognement et resta un moment tranquille. Will avait abandonné tout espoir d’en savoir davantage quand les mots se mirent à se bousculer sur les lèvres du bandit.
    — Shotgun écrivait à Suzanne qu’il était mourant. Il lui envoyait avec sa lettre son testament, qui la faisait

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