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Le retour de la mariée

Le retour de la mariée

Titel: Le retour de la mariée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Geralyn Dawson
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il n’en éprouverait aucun remords. Depuis qu’on avait fait halte, une heure plus tôt, il guettait l’occasion. Assis sur un sac de selle et des couvertures, Plunkett le surveillait, sans rien faire.
    Comment s’en débarrasser ? Combien de jours faudrait-il encore pour atteindre le canyon du Fantôme noir ? Dans cette vallée, les criminels étaient sans doute trop nombreux pour qu’un garçon seul puisse les vaincre.
    Pour reprendre courage, Will avait bien essayé d’imaginer la vie dans le Canyon sous un jour moins effrayant que le prétendait la légende. Personne ne savait vraiment comment on y vivait. Mauvaises ou bonnes, les réputations sont souvent usurpées. Les hors-la-loi y prenaient peut-être des vacances, pour se reposer de leurs crimes ? Dans la vie active, il est rare que les professionnels ramènent du travail à la maison.
    L’espoir fait vivre ! Mais Will savait que c’était un peu comme attendre de la neige en plein juillet !
    Il n’avait qu’une envie : retrouver sa mère, ses amis, sa maison ! Ils avaient quitté la ville en chariot, Plunkett menant les chevaux, Will ligoté dans une malle, endormi par un liquide amer qu’il avait été contraint de boire. Pendant un jour ou deux, il avait vécu la plupart du temps dans une demi-inconscience. Il se souvenait du roulement monotone d’un train. Mais il n’avait vraiment retrouvé ses esprits que dans l’écurie d’un loueur de chevaux, dans la lointaine banlieue de Van Horn, aux portes du désert. Les mains entravées par une corde fixée à la selle, sous la menace d’une arme, il étaitsorti de la ville sans pouvoir alerter personne, et Plunkett ne l’avait détaché que le lendemain.
    Durant le jour, on ne faisait halte que pour reposer les chevaux. La veille, vers midi, des montagnes étaient apparues, au loin, vers le nord… le Canyon… Ses craintes se réalisaient. Il devait s’échapper, coûte que coûte. A la moindre occasion, il passerait à l’attaque. Il ne devait pas hésiter à tuer, s’il le fallait.
    Ce ne serait pas un assassinat, mais une exécution. Personne ne pourrait prétendre le contraire. S’il y parvenait, il serait le digne fils de son père.
    — Qu’est-ce que tu mijotes, gamin ? grommela Plunkett. Tu as quelque chose dans les yeux qui ne me plaît pas.
    — Je ne pense à rien, chef, répondit timidement Will en se hâtant de regarder le sol.
    Il avait adopté cette attitude et ce ton dès le premier jour passé dans le désert. Son ravisseur ne se méfierait pas de lui s’il pensait avoir affaire à un enfant peureux et soumis.
    — Tu ne te fais pas de drôles idées, j’espère ? Les drôles d’idées, ça attire de drôles d’ennuis. Si tu te sauvais dans ce désert, tu n’irais pas loin. Pas d’endroit où se cacher, pas d’eau à boire si on ne sait pas où en trouver. Tu as allumé le feu ? Alors fais-moi à manger, et tu auras ta part. Une boîte de haricots avec du porc fumé, et de la pêche confite. Le pain, je le couperai moi-même !
    Il rit tout seul de cette plaisanterie, qu’il répétait à chaque étape.
    Tout en s’affairant autour du feu, Will cherchait des objets qui pouvaient devenir des armes. Une pierre coupante, un bâton solide et pointu. Sous une roche, un scorpion venait de chercher refuge. Comment convaincre Plunkett de la soulever, cette roche ?
    Dans une situation semblable, comment Lucky Logan Grey s’y prendrait-il ?
    Cette question, Will se la posait en toute occasion, parce qu’il connaissait bien les exploits de ce père qu’il n’avaitjamais vu. Sa collection de coupures de journaux faisait sa fierté. Certains épisodes auraient pu inspirer un romancier, tant ils étaient extraordinaires. Will Grey détestait parfois son père. Mais il rêvait souvent de le connaître.
    Sa mère n’appréciait pas son enthousiasme, et se renfrognait chaque fois que le nom de Lucky Logan était prononcé en sa présence. Mais elle ne critiquait pas la curiosité de son fils.
    Will sursauta. Un caillou de bonne taille venait de lui frapper l’épaule.
    — Dépêche-toi, gamin, j’ai faim, grommela Plunkett.
    — Oui, chef. Je fais de mon mieux, chef.
    — Tu as tout intérêt à ne pas me faire attendre.
    En lui jetant un coup d’œil, Will s’aperçut que son ravisseur avait sorti d’une sacoche une bouteille de whisky et en prenait une bonne rasade. S’il en buvait jusqu’à plus soif, il s’endormirait, peut-être. Quelle

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