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Le Roi de l'hiver

Le Roi de l'hiver

Titel: Le Roi de l'hiver Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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doit
jamais savoir, lançai-je à Issa avant de jeter la grosse bague dans la rivière.
    — Qu’est-ce
que c’était ? voulut savoir Sagramor quand je le rejoignis.
    — Rien,
rien. Juste un charme qui aurait pu nous porter la poisse. »
    Puis une corne
de bélier retentit par-delà la rivière, m’épargnant la peine de penser plus
longtemps au message de la bague.
    L’ennemi
avançait.
     
     
    Les bardes
chantent encore cette bataille, mais les Dieux seuls savent combien ils brodent
car, à les entendre, on croirait qu’aucun de nous n’aurait pu sortir vivant de
Lugg Vale, et peut-être aucun de nous ne l’aurait dû en effet. Ce fut une
bataille désespérée. Ce fut aussi, même si les bardes se gardent bien de
l’admettre, une défaite pour Arthur.
    La première
attaque de Gorfyddyd prit la forme d’une ruée mugissante de lanciers enragés
qui chargèrent dans le gué. Sagramor nous donna l’ordre d’avancer et nous les
arrêtâmes dans la rivière, où le fracas des boucliers fut comme un coup de
tonnerre à l’entrée de la vallée. L’ennemi avait l’avantage du nombre, mais
l’attaque était limitée par l’étroitesse du gué et nous pouvions nous permettre
de découvrir nos flancs pour épaissir le centre.
    Le premier
rang eut juste le temps de donner un premier coup de lance avant de se blottir
sous les boucliers et de repousser la ligne ennemie tandis que les hommes du
deuxième rang croisaient le fer par-dessus nos têtes. Le choc des lames et des
ombons et le fracas des lances étaient assourdissants, mais il y eut
étonnamment peu de morts car il est difficile de tuer dans la mêlée, lorsque
deux murs de boucliers bien arrimés se frottent l’un à l’autre. L’affrontement
tourna plutôt au bras de fer. L’ennemi empoigne votre lance si bien que vous ne
pouvez plus la retirer, il n’y a guère de place pour tirer une épée et, pendant
ce temps, le deuxième rang de l’ennemi fait pleuvoir une grêle de coups d’épée,
de hache et de lance sur les casques et les bords des boucliers. Les pires
blessures sont le fait d’hommes qui glissent leur épée sous les boucliers, au
point que la barrière des éclopés rend peu à peu le carnage encore plus
difficile. Ce n’est que lorsqu’un camp recule que l’autre peut tuer les ennemis
mutilés échoués sur la ligne de marée de la bataille. Lors de cette première
attaque, nous eûmes le dessus. Non pas tant du fait de notre bravoure, mais
parce que Morfans fit charger ses six cavaliers qui se servirent de leurs
longues lances pour bousculer la première ligne accroupie de l’ennemi.
« Boucliers ! Boucliers ! » cria Sagramor lorsque la
formidable poussée des six chevaux nous projeta en avant. À l’arrière, les
hommes levèrent leurs boucliers pour protéger les grands chevaux de guerre de
la pluie des lances ennemies pendant qu’à l’avant, accroupis dans l’eau, nous
tentions d’achever les hommes qui reculaient devant la charge des chevaux. À
l’abri du bouclier resplendissant d’Arthur, je sortais Hywelbane chaque fois
qu’une brèche s’ouvrait dans les rangs ennemis. Je reçus deux coups puissants
en pleine tête, mais le casque les amortit l’un et l’autre, même si mon crâne
en résonnait encore une heure après. Une lance frappa mon armure d’écailles
sans pouvoir la transpercer. L’homme qui me porta le coup fut tué par Morfans
et, après sa mort, l’ennemi perdit courage et regagna en pataugeant la rive
nord. Ils emportèrent tous leurs blessés, hormis une poignée qui se trouvaient
près de notre ligne et que nous trucidâmes avant de nous retirer. Nous avions
perdu six hommes au profit de l’Au-Delà et déplorions deux fois autant de
blessés. « Tu ne devrais pas être au premier rang », me dit Sagramor
en regardant nos hommes éloigner nos blessés. « Ils s’apercevront que tu
n’es pas Arthur.
    — Ils
voient qu’Arthur se bat, à la différence de Gorfyddyd ou de Gundleus. »
Les rois ennemis s’étaient approchés de la mêlée, mais jamais assez près pour
se servir de leurs armes.
    Iorweth et
Tanaburs hurlaient des encouragements aux hommes de Gorfyddyd, les incitant au
carnage et leur promettant les récompenses des Dieux mais, tandis que Gorfyddyd
redéployait ses lanciers, un groupe d’hommes sans maître pataugeait dans la
rivière pour attaquer à son tour. Ces guerriers comptaient sur leurs prouesses
pour obtenir richesses et titres, et ces trente

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