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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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imperturbable, nos hommes réglèrent
leurs comptes vingt-cinq ans plus tard. La flotte était commandée par le roi de
Sparte, Léotichidès, celle des Perses était tirée au sec sur la plage.
    — Curieux, observa Héphestion.
Aujourd’hui, la position des adversaires s’est inversée.
    — Oui, acquiesça Alexandre, et
nos hommes se prélassent à l’ombre en mangeant du pain frais, tandis que les
Perses rôtissent au soleil depuis trois jours et se nourrissent de galettes, en
admettant qu’ils en aient encore. Ils ont certainement rationné leur eau et
n’en distribuent plus que deux louches par personne et par jour. Ils vont
bientôt être obligés de prendre une décision : attaquer ou partir.
    — Regarde, lui fit remarquer
Héphestion. Nos machines de guerre se mettent en route. Elles auront atteint
les murs de la ville d’ici ce soir. Demain, elles commenceront à abattre les
fortifications. »
    C’est alors que se présenta un
courrier de la Pointe, qui apportait une dépêche au souverain.
« Sire ! Un message du général Parménion et du général
Cleitos », annonça-t-il en lui remettant une tablette.
    Le souverain la lut :
    Parménion et Cleitos à Alexandre,
salut !
    Les barbares ont essayé par trois
fois de débarquer sur la côte afin de s’approvisionner en eau, mais ils ont été
repoussés.
    Sois tranquille.
    « Magnifique ! exulta
Alexandre. Tout se déroule comme je l’avais prévu. Nous pouvons
redescendre. »
    Il talonna Bucéphale et se dirigea
au pas vers la baie. Là se trouvait la colonne de machines de siège, qui avançait
sur la route menant à Milet.
    Eumène alla à sa rencontre.
« Alors ? Quelle vue a-t-on, de là-haut ?
    — Une vue superbe, répondit
Héphestion à la place d’Alexandre. On voit les Perses rôtir lentement. Ils ne
vont pas tarder à être cuits à point.
    — Savez-vous qui est
arrivé ?
    — Non.
    — Apelle. Il a terminé ton
portrait équestre, Alexandre, et il souhaite te le montrer.
    — Oh, par les dieux ! Je
n’ai pas de temps pour ça. Je fais la guerre ! Remercie-le, paie-le et
dis-lui que nous nous verrons dès que j’en aurai la possibilité.
    — Comme tu veux, mais il en
mourra, observa Eumène. Ah, j’oubliais : aucune nouvelle de Memnon. Rien
de rien. Il semble s’être évanoui dans la nature.
    — Je n’y crois pas, dit le roi.
Cet homme est trop rusé et trop dangereux.
    — Le fait est que personne
d’entre nous ne l’a jamais vu. Nous ne savons même pas à quoi il ressemble. En
outre, on dit qu’il ne porte aucun signe caractéristique dans la bataille. Il
combat coiffé d’une salade corinthienne dépourvue de cimier, qui lui couvre tout
le visage à l’exception des yeux. Mais il est difficile de reconnaître un homme
à son regard dans la fureur d’une mêlée.
    — Oui. Quoi qu’il en soit, sa
disparition ne me convainc guère. Avez-vous trouvé le médecin grec qui l’a
soigné ? Parménion dit qu’il s’appelle Ariston et qu’il est originaire
d’Atramyttion.
    — Il s’est envolé, lui aussi.
    — Surveillez-vous sa demeure de
Zéléia ?
    — Il n’y a plus que ses
domestiques.
    — Continuez vos recherches.
C’est notre adversaire le plus redoutable et le plus dangereux.
    — Nous ferons tout ce que nous
pourrons, répondit Eumène avant de se remettre en marche avec le convoi des
machines.
    — Attends ! rappela
Alexandre.
    — Me voici. Que se
passe-t-il ?
    — Tu as bien dit qu’Apelle
était ici ?
    — Oui, mais…
    — J’ai changé d’avis. Où se
trouve-t-il ?
    — Au campement naval. Je lui ai
fait préparer une tente et un bain.
    — Tu as eu raison. À plus tard.
    — Mais que… »
    Eumène n’eut pas le temps de
terminer sa phrase. Alexandre galopait déjà en direction du campement naval.
    Apelle était vexé : personne ne
lui prêtait attention, personne, ou presque, parmi ces rustres, ne
reconnaissait en lui le plus grand peintre de son époque. En revanche, tout le
monde commentait les apparitions de Campaspé, qui se baignait toute nue dans la
mer ou se promenait vêtue d’un chiton militaire qui lui couvrait tout juste le
pubis.
    Son visage s’éclaira quand il vit
Alexandre sauter à terre et venir vers lui en écartant les bras :
« Grand maître ! Bienvenue dans mon pauvre campement, mais tu
n’aurais pas dû… Je t’aurais rejoint le plus rapidement possible. J’étais
impatient d’admirer le fruit de ton

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