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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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a reçu ton message, il
a commencé les manœuvres, annonça-t-il en sautant à terre. Tu ne vas pas tarder
à le voir doubler le promontoire.
    — Très bien, répondit
Alexandre. Cette position nous permettra de surveiller les mouvements de la
flotte perse. »
    À cet instant précis, l’immense
escadre du Grand Roi recouvrait presque entièrement la surface miroitante de la
mer qui s’étendait entre la péninsule de Milet et les pentes du mont Latmos. Le
vaisseau amiral de Néarque doublait, quant à lui, le cap Mycale et longeait la
côte en direction de l’embouchure du Méandre, suivi par les autres unités de la
marine alliée.
    « Nous l’avons échappé belle,
dit le roi. Du moins pour le moment.
    — Oui, commenta Cratère. Si
nous n’avions pas signalé le danger, Néarque serait tombé nez à nez avec les
Perses et aurait été obligé de se battre dans des conditions d’infériorité
totale.
    — Et maintenant, que comptes-tu
faire ? » interrogea Parménion.
    Il n’avait pas encore terminé de
parler quand se présenta un « écuyer » brandissant une dépêche.
« Des nouvelles de Milet, sire. »
    Alexandre lut le message :
    Philotas, fils de Parménion, à
Alexandre, salut !
    Le commandant de la garnison de
Milet, Hégésistrate, a changé d’idée, il n’est plus disposé à nous ouvrir les
portes de la ville.
    Il a confiance en l’appui de la
flotte du Grand Roi.
    Sois tranquille et prends soin de
toi.
    « Il fallait s’y attendre, dit
Alexandre. Maintenant que les navires perses sont au mouillage dans la baie,
Hégésistrate se sent invincible.
    — Roi, annonça l’un des
« écuyers » de la garde, notre vaisseau amiral nous envoie une
chaloupe.
    — Tant mieux. Nos marins vont
pouvoir participer au conseil de guerre. »
    Un peu plus tard, Néarque descendit
à terre, précédant le commandant athénien de l’escadre alliée, Charylaos.
    Le souverain les accueillit
cordialement et les mit au courant de la situation, puis il demanda l’avis de
son entourage en commençant par le plus âgé, Parménion.
    « Je ne suis pas un expert dans
ce domaine, mais je pense que s’il était là, le roi Philippe attaquerait la
flotte ennemie par surprise ; nos navires sont plus rapides et plus
facilement manœuvrables. »
    L’humeur d’Alexandre s’assombrit
comme chaque fois qu’on le comparait en public au souverain disparu.
    « Mon père s’est toujours battu
quand les chances de victoire étaient nombreuses. Dans le cas contraire, il
avait recours à la ruse, répliqua-t-il sèchement.
    — Engager le combat serait une
erreur, intervint Néarque. Le rapport de forces est de un à trois, et nous
tournons le dos à la terre, ce qui limite nos possibilités de manœuvre. »
    D’autres membres du haut
commandement exprimèrent leur avis, mais tous s’aperçurent vite qu’Alexandre ne
leur prêtait pas attention : il contemplait un aigle de mer, qui dessinait
de larges cercles au-dessus de la plage. Soudain, l’aigle piqua vers l’eau à
toute allure avant de refermer ses serres sur un gros poisson. Puis il reprit
de l’altitude d’un grand coup d’ailes et s’éloigna avec sa proie.
    « Vous avez vu ce
poisson ? Sûr de son agilité et certain de dominer l’élément marin, il
s’est trop approché de la plage, où l’aigle a tiré profit d’une situation plus
favorable. C’est exactement ce que nous allons faire.
    — Que veux-tu dire par
là ? demanda Ptolémée. Nous n’avons pas d’ailes. »
    Alexandre sourit. « C’est la
deuxième fois que tu me le fais remarquer. La première fois, t’en
souviens-tu ? nous devions pénétrer en Thessalie et nous faisions face à
la paroi infranchissable du mont Ossa.
    — C’est vrai, admit Ptolémée.
    — Très bien, continua le roi.
Je pense que nous ne pouvons pas nous permettre d’engager un affrontement naval
dans ces conditions : non seulement l’ennemi a une supériorité numérique
écrasante, mais il possède aussi des navires plus puissants et plus solides que
les nôtres. Si notre flotte était anéantie, mon prestige serait détruit. Les
Grecs se soulèveraient et l’alliance que j’ai rétablie à grand-peine volerait
en éclats, ce qui aurait des conséquences désastreuses. Je vous ordonne donc de
tirer les navires au sec, en commençant par ceux qui transportent les machines
de guerre en pièces. Nous monterons ces machines et les amènerons sous les murs
de Milet.
    — Tu

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